Hier soir, alors que le reste de la Tribu ronflait, ma belle blonde et moi avons regardé un programme de « télé-réalité » présentant l’intervention d’un éducateur dans une famille. Pascal, ça vous parle ?
Alors, oui, j’avoue tout de suite, sans honte, je suis fana de ce genre d’émission. Enfants difficiles, familles en détresse, éducateur spé qui sauve les protagonistes, un cocktail mielleux et tapageur qui me fascine.
Bref.
Une des jeunes filmés, irrespectueuse et agressive au possible, fait vivre un enfer à sa mère. Ce qui instantanément m’a replongé dans ces années de souffrance avec Deuz, sa violence, sa haine, ses coups.
Et j’ai réalisé que notre enfer avait cessé, enfin. Depuis quelques mois, ma Différence, ma ReBelle, exprime son mal-être, ses doutes, ses peurs, avec des mots, avec beaucoup de larmes aussi, quelquefois des portes claquées, des grossièretés qui fusent. Mais plus de coups, plus de menaces, plus de rébellion.
Tellement prise dans la routine infernale, entre disputes fraternelles et clashs parentaux, je n’avais pas vraiment pris conscience de l’évolution de ma fille.
C’est quelques faits, oh bien insignifiants pour vous peut-être, qui m’ont mis la puce à l’oreille. Comme ces instants de complicité avec Prems, fugaces certes, mais ô combien plaisants à épier. C’est cette discussion, tendre et aimante, entre sa tante, elle et moi, ce week-end.
Ce sont ces sourires échangés, ces rapides étreintes, gauches et maladroites.
Elle a franchi un cap. J’ai franchi un cap, certainement aussi.
Quand tout cela m’a chamboulée hier soir, j’ai aussi réalisé l’évolution de Prems. Elle, si discrète et renfermée à l’accoutumée. Elle qui préfère s’isoler plutôt que se mêler à la Tribu, trop vivante et accaparante.
Depuis plus de 10 jours maintenant, du fait de mon immobilisation forcée, ma Prems, ma Belle Blonde a endossé un rôle bien difficile de Maman remplaçante.
Et elle assume. Comme une bête.
Elle cavale du matin au soir. Elle habille, elle lave, elle nourrit. Elle grimpe à l’école plusieurs fois par jour, gère l’entretien de la maison, organise les repas, remplace mes jambes et répond à mes sollicitations (qui sont nombreuses hé hé).
Elle est fatiguée. Mais avec le sourire. Elle est maternante, aimante et tendre avec la fratrie.
Je me rends compte à quel point elle a grandi, à quel point elle est mûre et réfléchie.
Alors, même si je leur dis, encore et encore, j’ai besoin aujourd’hui de leur écrire.
MERCI.
Merci d’être vous, mes filles, mes aînées. Si douces et si fortes. Si sensibles et si belles. Merci d’être pénibles parfois, pour me rappeler que vous n’êtes que des enfants encore.
Merci de prendre soin de moi ainsi. Merci de les aimer si fort.
MERCI.
Merci de faire taire les mauvaises langues qui critiquent mon éducation « laxiste ». De leur prouver à quel point vous êtes respectueuses et obligeantes.
Et surtout, une dernière chose qui me tient à cœur depuis quelques jours, suite à certaines découvertes (elles comprendront), accordez-moi votre confiance. Reposez-vous sur moi, vraiment. Que votre chemin soit sinueux ou droit, que vos envies soient petites ou grandes, que vos choix soient à notre convenance ou non, je vous suivrai. Toujours. Je serai toujours là, présente ou discrète, pour vous soutenir, vous guider ou vous laisser trébucher s’il le faut.
A l’aube de votre vie d’adulte, vous montrez des velléités d’indépendance qui vous sont propres. Je les accepte. Vraiment.
Accordez-moi votre confiance comme je vous donne mon amour. Pour l’éternité.
J’ai les larmes aux yeux en lisant cette si touchante déclaration d’amour à tes filles. Je recherche constamment le juste équilibre entre protéger mes enfants et les laisser prendre leur indépendance mais quoiqu’iĺ arrive, je serai toujours présente pour eux.
Quelle jolie déclaration d’amour ! ❤