C’est le Printemps ! Enfin, nous quittons le solstice d’Hiver, cette période de latence et d’hibernation qui me lamine le corps et l’âme.
Enfin, je sais que petit à petit, le froid va s’éloigner, le soleil se faire plus présent et plus chaud et que la dépression va lentement laisser la place à l’énergie.
Depuis toujours, toutes les fibres de mon être réagissent fortement aux cycles de la nature et j’ai constaté, au fil des ans, à quel point je réagis au climat.
Chaque hiver, de novembre à mars, mon esprit se met en veille, en gris. Je me replie, je m’isole, je me traîne. Physiquement, je fais comme l’ours bougon qui s’empâte et comate. La moindre activité me demande une énergie que je n’ai plus, le moindre souci prend des ampleurs dramatiques.
Mais chaque année je me réveille. Dès les premiers signes du renouveau, mon âme se régénère. L’énergie revient, l’envie aussi.
Et aujourd’hui, enfin, j’ai rouvert la porte au bonheur. C’est écrit, noir sur blanc, sur tous les calendriers. Même si l’hiver n’est pas tout à fait terminé, laissant encore quelques signes de sa froidure, je sais que le meilleur est à venir. Les heures passées à flâner dehors, le chant ravissant des mésanges du jardin, les premières sorties de Madame Hérisson. Les balades le long du Rhône et ses berges fleurissantes, les premières bronzettes sur ma terrasse, les premiers picnic en famille.
Et autant hier, je me lamentais du retour de Mme la Poisse dans ma Hutte, autant aujourd’hui, les mêmes galères me semblent surmontables. Je sais que cela va aller. Nous allons nous en relever.
Mille projets fourmillent déjà dans mon esprit. Mon corps frémit et me supplie de le faire vivre.
Je suis une fille du Printemps. Née en ce beau mois de Mars, même la perspective de souffler mes 37 bougies bientôt n’arrivera pas à me plomber le moral.
Je suis une fille du Printemps. Je me suis réveillée.