Brèves (pas si brèves) de Tribu

Je souffle un grand coup sur les touches du clavier, histoire de faire voleter la poussière accumulée là… Je souffle un grand coup aussi sur mes pensées, ensevelies sous les couches de fatigue et d’heures de sommeil manquées…

Voilà, la place est nette. Mon ordinateur ronronne sur mes genoux, la page blanche s’offre toute entière à la mélodie que vont jouer mes doigts sur le clavier.

Ce soir, je jouerai une partition libre, sans notes et sans portée, tellement mes idées sont mélangées et confuses. Le temps, encore une fois, se fait bien pressant et autoritaire, trop pressant, pour me laisser seulement l’espace de créer une sérénade, ou mieux encore, une opérette légère et mutine.

Aussi, comme souvent, je vais poser là, à l’état brut, quelques anecdotes, quelques pensées, pour vous raconter la vie dans ma Tribu.

Et, plutôt que des notes, ce seront des points. Comme ceux griffonnés sur mes to-do-lists, emplissant mon carnet de notes et mes tiroirs. Et que j’oublie, que j’enfouis, aussitôt écrites.

  • Fiston a fêté ses six ans ce mois-ci. Et aussi perdu une dent. Mon toutpetit, qui fait trembler mon monde depuis sa naissance. Mon blondinet, qui use et abuse de son charme ravageur pour nous faire oublier ses accès de colère. Mon ex-insomniaque, qui dort enfin tout son soûl, nuit après nuit, parfois dans son lit, parfois dans le notre, collés-serrés comme avant. Mon grand garçon, qui progresse jour après jour dans ses apprentissages, qui râle quand je le traite comme un bébé. Mon zébulon, qui bondit et tournoie sans cesse, jusqu’à m’en donner le tournis. Mon insolent, qui ne contient pas encore ses accès de colère et de rage, nous abreuvant régulièrement de ses logorrhées acerbes et violentes. Il me fatigue et me fascine. Il me manque et m’étouffe. Il va bien !
  • Championne. Celle que j’ai longtemps surnommée Mini-Bulldozer. Qui ne l’est plus vraiment, ma brunette. Oui, elle a toujours ces accès d’énergie qui la font installer un terrain de foot dans sa chambre, entre la poussette et la caisse de Légo en guise de cages. Oui, elle a toujours ce grain de folie, qui la bouscule des rires aux larmes sans transition. Mais elle grandit. Physiquement d’abord. Quand elle m’enserre de ses bras musclés, et que sa tête repose bien trop haut sur mon sein. Ma crevette est en passe de devenir une grande perche. Mentalement, ensuite. Quand ses réflexions et ses pensées l’emmènent sur des chemins d’adolescente. Quand elle écoute, quand elle comprend, quand elle questionne. Son parcours d’écolière reste serein, bien que parfois parsemé d’embûches désagréables. Comme le départ en congé maternité de son institutrice adorée, et l’arrivée d’une remplaçante revêche. Comme ces failles dans ses acquisitions, qui me font frémir en pensant à son entrée prochaine au collège. Mais elle va bien, très bien. Toujours ballon au pied, bien qu’un peu éloignée des terrains depuis quelques mois. Un match ou tournoi par semaine plutôt que trois…
  • Perle. Un mois aujourd’hui que j’ai décidé de la retirer du collège. Un mois que nous sommes libérés, soulagés, débarrassés de cette tension, de cette appréhension constante. Un mois que nous retrouvons notre fille. Souriante et détendue. Reposée. Perle grandit aussi. Physiquement bien sûr. Ma puce a déjà dépassé ses aînées, bien frustrées d’ailleurs, et du haut de son mètre soixante-cinq, réussit à se faire oublier, tellement discrète et réservée. Mentalement aussi. Elle n’aime rien plus que se faire toute petite, roulée en boule dans un coin de son lit, cachée, silencieuse. Sa sensibilité extrême, son âge aussi, font que Perle se fond dans le décor et nous devons régulièrement aller la titiller pour qu’elle accepte enfin de sortir de son repaire. Elle a débuté la semaine dernière ses séjours chez mon papa. Elle y passera désormais la semaine, pour étudier d’abord, et pour vivre aussi. Mon papa adoré prend ainsi notre relais, afin que Perle ne reste pas cloîtrée dans sa tanière toute la journée, en attendant que nous rentrions du travail. Cette première semaine s’est bien déroulée, malgré quelques coups de blues de ma Blonde. Elle y repart demain, après son entretien hebdomadaire avec sa thérapeute. Nous nous donnons le temps. Qu’elle prenne ses aises, ses repères. Que l’on voit si elle progresse dans son programme scolaire. Que l’on constate, ou pas, si cet arrangement lui convient, nous convient, convient à ses grands-parents. On prend le temps. Et elle va bien !
  • Deuz. Après un mois de Janvier extrêmement compliqué et sombre pour ma belle brune, le ciel s’éclaircit un peu, son sourire revient. Entre bravades et confidences, ma Différence s’apaise. Et pourtant ce n’est pas simple. Une année scolaire qui se fait chaotique, parce qu’elle n’a pas trouvé de stage professionnel. Parce qu’elle ne supporte plus trop les comportements de ses camarades de classe. Parce qu’elle est lasse, de tout. Qu’elle a tenté le pire, il y a quelques semaines. Mais a appelé à l’aide. M’a appelée. Malgré ses paroles, qui me blessent souvent, malgré ses rebuffades fréquentes, notre complicité est encore là, bien que fragile et malmenée. Des mots doux viennent parfois se glisser dans le creux de sa voix (enfin de ses textos, adolescente des années 2000 oblige). Des heures de confidences croisées aussi parfois. Souvent, un frisson d’angoisse me parcourt lorsque je pense à ma fille. Je ne sais encore où la mèneront ses pas, où l’entraînera son non-conformisme. Et pourtant. Et pourtant je me prends à sourire, à pleurer aussi, en la contemplant. Parce que, bien qu’elle ne supporte pas quand je dis ça, nous nous ressemblons tellement. Je sais sa sensibilité, je sais sa soif d’amour, ses velléités d’indépendance, son envie d’être une Autre, d’être Ailleurs. Je ne peux pas dire qu’elle va bien, ce soir, parce que l’angoisse me ronge toujours. Mais nous sommes ensemble et je vais me battre pour elle, encore et encore, pour qu’enfin un jour, je puisse dire sincèrement qu’elle va bien !
  • Prems. Ma Bella Bionda, ma toute grande. Qui ne l’est pas vraiment ces temps-ci. Elle oscille entre 5 et 10 ans d’âge mental dernièrement. Toujours à titiller ses cadets, amorçant les jeux les plus bruyants et les moins appropriés. Des bagarres remuantes et braillardes. Des parties de cache-cache hystériques. Qui finissent mal, en général. Mais elle est toujours aussi maternante et responsable. Prenant notre relais dès que le besoin s’en fait sentir. Un peu trop bien parfois, oubliant que ses cadets ne sont pas ses enfants. Quand elle essaye de les mener à la baguette et qu’ils se rebiffent. Quand je dois, régulièrement, lui rappeler que JE suis la mère, bien qu’absente trop souvent. Mais elle est toujours aussi bonne élève, complimentée et apprécié par ses formateurs. Bien intégrée à l’école maternelle où elle effectue son stage. Où elle s’épanouit de jour en jour, appréciant toujours autant de côtoyer les enfants. Elle va bien !
  • Monsieur Mon Mari. Qui enchaîne nuit après nuit des heures de travail éprouvant, entre la gestion de ses équipes et la pression de ses supérieurs. Qui me paraît bien malmené ces derniers temps, presque atteint. Après la passion de nos retrouvailles, la routine a vite repris le dessus et ils sont rares, nos moments d’intimité. Une soirée par semaine, il ne nous reste que ça pour exister. Mais entre nos cinq têtes blondes, nos soucis personnels et la tenace fatigue qui brise nos corps, nos instants complices se réduisent à une peau de chagrin ces derniers temps. Et j’en suis bien chagrine… Va-t-il bien ? Je n’en sais rien.
  • Et moi, et moi et moi… Bien qu’en temps partiel, mon activité professionnelle prend quasi toute la place dans mes journées. Parce que je ne laisse pas mon travail en claquant la porte du service. Parce que les situations compliquées de nos résidentes hantent mon esprit. Parce que je ne suis pas satisfaite de ma pratique professionnelle. Je ne me trouve pas à la hauteur. Je n’ai pas encore trouvé ma bonne place, depuis septembre que j’occupe ce poste. Je me questionne toujours autant sur ce choix. Ai-je eu raison ? Ou tort ? La réponse tourne et virevolte dans mon esprit, et j’attends patiemment qu’elle se pose. Côté personnel, la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Je cours après les heures, trop peu nombreuses, pour abattre la charge de travail de mon rôle de mère. Entre lessives étendues à 22h, mots des instits signés en me lavant les dents, histoire pas racontée, câlin abrégé, je me sens frustrée et fatiguée. Et je n’ose me plaindre, j’ai si souvent entendu quelle chance j’avais, d’avoir un boulot aux horaires à la cool (si t’oublie les 2h de trajet quotidien), dans un secteur sécurisé (ouais la fonction publique, quand t’es contractuelle en CDD, ça n’a rien d’une sinécure), du peu de responsabilités (et donc de charge de travail) que génère mon poste (et donc, je ne suis qu’une 5ème roue, un accessoire parfois). Mes enfants me manquent terriblement. Entre baisers volés, et plâtrée de pâtes trop cuites, je me sens toujours entre deux portes, pensant toujours à l’heure d’après, au rendez-vous programmé, aux cours de Perle à rédiger, aux placards vides, aux factures impayées… Je ne vais pas très bien donc, même si jour après jour, le temps défile sans trop d’accrocs, dans notre organisation bien rodée. J’aimerais retrouver mon Mari, m’oublier dans ses bras. Je voudrais pouvoir prendre le temps de câliner mes enfants, de les écouter vraiment. Je souhaiterais que la roue cesse enfin ses tours infernaux et que ma vie redevienne comme avant. Mais avant quoi, je sais pas trop…

Mais on fait aller, comme on dit. Nous sommes en bonne santé, nous sommes soudés, nous sommes sept et nous formons une famille, notre unité, notre univers.

« Vis ma vie de parent d’Ado » ou une histoire d’émotions.

expression émotion  Un mythe circule depuis longtemps sur l’adolescent et son humeur.

  On le dit taciturne et mutique, renfermé et asocial (surtout avec ses parents).

  Il est temps que je vous dévoile une autre facette de notre chère tête blonde.

L’exubérance

Exubérant ?!!! Vous me trouvez exubérant, vous ??

Exubérant ?!!! Vous me trouvez exubérant, vous ??

Du verbe « exubérer » : manifester ses sentiments, ses états d’âme sans retenue.

Sans retenue. Aucune.

Le terrible two, cette infernale crise d’opposition, c’est un doux chant de violon à côté, une parenthèse d’amour et de complicité.

Car, si à deux ans, l’enfant savait manifester ses émotions de façon bruyante et affirmée, il n’avait pas encore cette « charmante » répartie qu’il possède maintenant, à quinze ans.

En effet, vous saurez vite reconnaître lorsque votre ado est mécontent.

Mouahaha, mécontent, quel joli terme pour un état de démence avancée !

Par exemple, lorsque vous oserez présenter à sa table un mets qui ne le satisfait pas :
« Quoooooooi !! C’est quoi ce truc ?? Y a pas de pâtes????  Tu t’rends pas compte, j’ai crevé de faim toute la journée !! D’façon, vous pensez jamais à moi, ça m’soûle tiens !! C’est bon j’vais me coucher !! »

[phrase à imaginer exprimée sous l’emprise de puissantes méthamphétamines, avec fortes gesticulations et dissonances vocales]

Ou alors, quand vous vous permettrez, malheureux !, de prendre parti pour un autre membre de la fratrie :
« Nan, mais c’est bon, d’façon tu me crois jamais !! Ça me soûle cette famille, y en a toujours que pour l’autre là !! Pff !!!! »

[portes qui claquent, meubles rudoyés, onomatopées vulgaires qui vont bien …]

Ou bien encore, quand vous échappera, hélas, une critique, oh bien légère, sur son chanteur préféré :
« Nan mais d’façon t’y comprends rien !! Lui au moins il fait plein de choses, il a plein de récompenses, il est hyper à l’écoute !! Et toi, tu fais rien, là, à part critiquer, pfff, même pas j’t’écoute ! »

[dit avec les larmes dans les yeux, les mains qui se tordent, la voix chevrotante de chagrin…]

Heureusement, vous pouvez aussi espérer vivre de beaux moments de complicité filiale, de sympathiques échanges aimables et aimants, lorsque votre ado bénéficiera d’une période d’accalmie dans sa poussée incontrôlable d’hormones.

Naturellement taquin, l’ado saura détendre l’atmosphère en plaisantant avec sa famille :
« Quelle bouffonne j’te jure ! Sérieux, tu t’crois drôle ! Pfff…. » répondra-t-il à sa sœur, qui a osé tenter une blague…

A contrario, il supportera très mal que personne ne s’esclaffe à son trait d’humour….Tentera de l’expliquer, pour finir par s’énerver et….partir en claquant les portes, la routine quoi !

L’ado sait également être très affectueux envers vous.

On observe souvent un type de comportement bien différencié suivant le parent auquel il s’adresse.

Pour exprimer son amour à son père, il n’hésitera pas à le provoquer, le titiller, pour déclencher bourrades et bagarres rigolardes, souvent à 20 h, quand son état de nerf ne lui permettra plus d’avoir le recul nécessaire face à cette sorte de joute. Cela finira donc immanquablement par un geste de trop, une bousculade mal contrôlée, qui le conduira à hurler de douleur, pleurer de rage et maudire celui-là même qu’il provoquait l’instant d’avant.

Auprès de sa mère, il fera preuve de plus de « douceur », en l’enlaçant…. enfin en lui sautant dessus brutalement sans préambule, réclamant un câlin tentaculaire. Un mètre soixante et quelques de ruades affectueuses. Un colosse qui tente de se blottir dans vos bras, c’est rude. Bon, mais rude. Et bien sûr, toujours avec les démonstrations sonores liées : embrassades bruyantes, soupirs béats et autres hénissements pubères…

En bref et en condensé, avec des ados, on s’marre bien…surtout quand on arrive à s’en débarasser, ha ha ha !!!!

[rires hystériques d’une mère légèrement surmenée…]

Hé, hé ! Vous ai-je souhaité bon courage ?

A bientôt !

Dans ma peau, dans mes tripes.

Très tôt, l’envie a été là. Elle m’a broyé les tripes quand les autres petites filles de mon âge ne pensaient que marelle et corde à sauter. Elle m’a obsédée quand j’aurais dû ne penser qu’à battre la campagne de mes semelles usées.
Elle se rappelait à moi par surprise, lorsque je croyais l’avoir enfouie. Surgissant sans prévenir, au détour d’une odeur, au contact d’une peau.
Plus mon âge avançait, plus ce besoin se faisait impérieux et lancinant. A me clouer de douleur l’année de mes 13 ans. A l’aube de mon adolescence, à peine consciente de ce que pouvait être la féminité, déjà je me tendais toute entière vers cette obsession.

Etre mère.
Me sentir pleine, là, juste au creux de mes entrailles. Juste ici, dans ce vide absolu qui hurlait chaque heure du jour et de la nuit.
Mon corps et ma tête ne savaient que réclamer ce que je ne comprenais pas vraiment bien, moi, la petite adolescente complexée et dépressive.

Etre mère. Donner la vie. M’emplir de cet amour inconditionnel pour un être créé de ma chair et de mon sang. Transmettre mon âme et mon cœur.

Etre mère. Mais l’être vraiment, pleinement, consciemment. J’ai su attendre, encore et encore. Alors que l’occasion maintes fois s’est présentée de me « reproduire », au détour d’une relation éphémère ou stérile. Ne pas me précipiter. Attendre. Espérer. Qu’arrive celui qui saurait créer avec moi cet enfant tant désiré.

Etre mère.

Il y a 16 ans exactement, le 9 septembre 1998 à 10h12, je devenais Mère. Maman.
Il y a 16 ans jour pour jour, je découvrais ses grands yeux bleus, je me shootais dans les plis de son cou, je comblais le vide dans mes bras.
Mon ventre se reposait enfin, comblé de 9 mois à porter ce morceau de mon âme.

Il y a 16 ans jour pour jour, je faisais d’un homme un Père. Un Papa. Un homme bien jeune, qui fêtait ce jour-là ses frêles 17 ans. Un adolescent fragile mais sûr. Inconscient mais aimant. Tendre et protecteur. Qui a su, dans ses bras d’enfant, consoler, porter et soutenir notre fille, la consécration de notre amour.

Il y a 16 ans jour pour jour, naissait une toute petite fille blonde, silencieuse et tranquille. Une petite fille qui allait se révéler encore plus merveilleuse que jamais je n’aurais pu l’imaginer. Une enfant au caractère fort et assuré, aux sentiments exacerbés et intenses. A l’intelligence rare et à l’énergie inépuisable.

Une enfant qui a aujourd’hui 16 ans. Qui n’a plus rien d’une enfant. Une merveilleuse jeune femme est apparue au fil des mois.
Une jeune femme qui m’emplit de fierté et de reconnaissance. Une adulte en devenir, si attentionnée et aimante. Ma complice, ma moitié, mon amour. Ma toute petite, mon soutien, ma béquille. Ma fragile, ma douce blonde.

Celle qui a m'a faite Mère

Celle qui a m’a faite Mère

Ma fille.
Mon amour, tu es loin de moi aujourd’hui. Un avant-goût des années à venir, où tu vas doucement prendre ton envol. Mon amour, j’ai tant à te dire.

Tout d’abord, MERCI. Merci pour tout ce que tu apportes à notre famille, par tes attentions quotidiennes, ton aide inestimable pour moi, mère légèrement désorganisée. Merci pour l’amour que tu portes à tes frère et sœurs. Toujours. Patiemment. Pour tous ces gestes que tu fais sans mot dire. Ces câlins pour panser peines et bosses. Ces corvées que tu effectues sans démonstration. Pour tous ces moments intimes que tu m’apportes. Nos discussions interminables, nos silences si complices. Tes bras autour de moi, ta tête sur mon épaule.

Tu commences cette semaine une nouvelle page de ta jeune vie, en intégrant cette école. Tu te destines à un métier qui te correspond tellement, toi la jeune femme plus que maternante et bienveillante. Déjà tellement mature et posée.

Et j’aimerais te transmettre ma force et ma foi. Qu’elles pansent et apaisent cette angoisse qui te ronge. Que ton mal-être disparaisse et libère ta confiance.
Je crois en toi, en ton âme si belle.

Ma Bella Bionda, ma Première. Joyeux Anniversaire mon Bébé.

Sweet-16-Party

Sans m’étendre autant (par respect pour son intimité) j’ai une pensée amoureuse pour mon Homme, pour le papa de mes enfants, qui fête aujourd’hui ses 33 ans. Qui assure sans faillir depuis 16 ans, droit et fort toujours, pour nous soutenir. Parce qu’à travers les nuages, les tempêtes ou les arcs-en-ciel, il est là, pour moi, pour eux.

Joyeux Anniversaire mon Amour.

Ne pas rompre le fil.

la-vie-ne-tient-qu-a-un-filNotre relation avec les autres est parfois bien compliquée. Polluée par des éléments extérieurs qui nous font lâcher prise, fermer nos écoutilles et nous replier dans notre bulle.

Notre perception est souvent obstruée par nos convictions, nos émotions, qui parfois, au lieu de nous guider dans la bonne direction, nous perdent dans des voies sans issue, sans retour.

Je vous ai déjà parlé de la relation conflictuelle qui perdure entre Deuz et nous. De cette bataille constante d’autorité, de ces cris, ces heurts incessants.

La séparation de cet été (Deuz a passé le mois d’Août « à la mer ») nous a fait le plus grand bien. A moi, en tout cas. Cette trêve m’a permis de souffler d’abord, et réfléchir ensuite.

Moi, qui me considère comme un parent à l’écoute, attentive aux besoins de mes enfants, empathique et bienveillante, j’ai depuis longtemps oublié cette ligne directrice quand il s’agit de Deuz.

Devant sa colère, ses insultes, ses rebellions et sa souffrance, je ne suis plus que rejet, agressivité et négation.

Et je ne veux plus. Je ne peux plus. Je ne veux plus appréhender son retour le soir, frémir d’angoisse en découvrant son regard belliqueux. Je ne peux plus investir mon énergie dans cette relation destructrice. STOP.

Alors, il y a quelques semaines, à son retour, j’ai pris la décision, que quoi qu’il m’en coûte, je serais pour elle aussi, malgré tout ça, la mère bienveillante que je suis pour mes autres enfants.

Ne pas rompre le fil.

Mais quand la fatigue s’en mêle, quand les nerfs lâchent, cela ne m’est pas facile. Il m’a fallu trouver des ressources extérieures, des personnes bienveillantes, « béquilles » sur qui m’appuyer en ces moments de faiblesse.

Et nous sommes deux, dans cette relation. Il me faut sans cesse faire taire ma colère pour entendre sa souffrance. Lui ouvrir les bras plutôt que lui claquer la porte au nez.

Apprendre à jouer des mots, des émotions devant cette enfant si différente, dans nos dialogues de sourds parfois.

Et je constate que cela va mieux. La communication se met doucement en place entre nous. Les cris s’estompent rapidement. L’opposition lâche du terrain.

Hier soir, la colère a grondé, les cris ont fusé. Mais j’ai freiné de toutes mes forces contre la rage qui m’envahissait. Et ça a fonctionné.

Ne surtout pas rompre le fil.

Deuz, ma Belle et re-Belle, gardons-nous de cette haine et tissons ensemble ce lien solide qu’est notre amour.