Quand il est question de faire le plein d’amour !

Comme quoi, il suffit parfois d’en parler…
Après mon dernier billet, où je désespérais face aux colères violentes et continues de Fiston, l’ambiance s’est adoucie !

Et si c’était moi qui m’étais adoucie ?

Parce que mon Petit n’est pas un « capricieux », ni vraiment colérique. Simplement débordé.

Débordé d’émotions. Les siennes. Les miennes.
Envahi de fatigue. La sienne. La mienne. La nôtre.
Submergé de sentiments violents. Les siens. Les miens. Les leurs.

J’avais oublié à quel point un enfant est éponge. Baromètre permanent d’émotions qui le dépassent.

amour

Ces derniers temps, les heures qui défilent ne sont pas simples et douces pour moi. Envahie de stress, de fatigue, de microbes, j’ai le réservoir affectif bouché, contrarié et j’ai du mal à faire la part des choses, laisser mes soucis personnels de côté lorsque je devrais être toute disponible pour mes enfants (mon mari, mes ami-e-s, ma famille…)

Et voilà que Fiston me rappelle à l’ordre. Violente semonce qu’il m’adresse. Par ses cris, ses coups, ses rebellions et ses pleurs lancinants, il a brisé les derniers remparts de ma résistance nerveuse.

Et j’ai craqué.

J’ai craqué au bon moment, au bon endroit.

J’ai voulu de toutes mes forces retrouver cette complicité, cette routine entre mes enfants et moi.

Pouvoir de nouveau les écouter, vraiment.

Les encadrer et les guider, au quotidien.

Et non plus, comme ces derniers temps, agir au minimum, assurer leur survie (lever, faire manger, habiller, déposer, bosser, rentrer, faire manger, laver, coucher) dans les cris et la tension, dans la rancœur et les menaces.

Prendre le temps, tout simplement.

Poser mon smartphone et ouvrir un livre de contes.

Lever les yeux de mes rapports et les regarder vraiment.
Eux qui remplissent mon âme et mon cœur.
Eux qui me donnent chaque jour l’énergie de me lever.

Et, d’un coup d’un seul, l’essentiel m’est revenu. L’envie. L’amour qui gonfle jusqu’à ma gorge.

Alors j’ai craqué, disais-je. J’ai vidé mon sac, retiré le nœud de contrariétés qui obstruait mon réservoir. Et ça a coulé, tout doux, tout net. J’ai été entendue, écoutée et soutenue. Au bon endroit, au bon moment, par les bonnes personnes. Elles ont agi.

Et la migraine qui pulsait derrière mes yeux s’est faite moins pressante. Mon sommeil s’est fait plus profond. Et les colères de Fiston n’ont plus eu lieu d’être.

Mon Boubou, ma Terreur. Il reste bien insolent, ce petit blondinet. A 6 ans tassés, il teste notre bienveillance et notre amour à chaque instant. Mais cela n’a rien à voir avec son comportement des dernières semaines.

Pour remplir son réservoir affectif (et le mien!), il me retrouve chaque nuit depuis 3 jours. Quand tout le monde s’est endormi, et que son Papa est au travail depuis la tombée du jour, il se glisse sous ma couette, colle ses jambes chaudes contre les miennes, et, de sa petite voix ensommeillée, me chuchote : « J’ai pas fait de cauchemar, mais je peux venir ? »

Alors, j’enserre son petit corps tout doux, fort fort contre moi. Pour me saouler de son odeur sucrée. Pour me remplir de ce besoin d’amour.
Parce que, grâce à lui, je me sais forte, je me sais droite.
Grâce à lui, grâce à eux, mes enfants, je sais ce que je veux, et surtout ce que je ne veux plus.
Je sais où je vais. Je sais que, toujours, dans ma main, se glissera une petite main chaude, pour me guider, me rappeler l’essentiel.

Et je vais tenter, sur ce chemin que sera notre vie, de toujours écouter mes émotions. Comme j’écoute les leurs.

En chacun d’entre nous vit un petit enfant, submergé d’émotions, qu’il est vital d’aimer, avec toute notre bienveillance, notre tendresse, notre indulgence.

Pour que les enfants que nous regardons grandir chaque jour ne s’oublient pas.

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(merci à Mitsiko Miller, du blog harmoniefamille.com, ses écrits accompagnent au quotidien mon apprentissage de parent. Les images illustrant mon billet sont issues de son blog, je vous invite à le découvrir !)

Brèves et guimauves

bonbon

Quand la vie nous malmène et nous bouscule, quand l’optimisme de rigueur se fait la malle dans le brouhaha, il est nécessaire de faire une pause.

Alors, là, tout de suite, alors que mon corps crie de fatigue mais que la Hutte croule sous le fatras et le désordre, je m’octroie une parenthèse. Une bouffée de tendresse, un sourire chamallow.

Parce qu’ok, c’est pas drôle. Le réveil sonne bien trop tôt. Les enfants crient beaucoup trop. Les galères s’enchaînent trop rapidement. La colère transforme trop souvent ma voix. Ouais, c’est pas drôle parfois cette vie-là.

Oui, c’est pas drôle. Mais c’est drôlement bon aussi. Tendrement rigolo. D’une banalité formidable.

Un petit article ‘coup de pied au derrière‘, pour ne surtout pas oublier tout ce que ce quotidien ordinaire et harassant m’apporte de fabuleux.


#1 – Quand Fiston se pose à côté de moi pour préparer « en secret » une carte de fête des mères. Que je le vois se concentrer, tirer la langue pour écrire le mot MAMAN d’une main débutante.

#2 – Quand je surprends Prems et Championne exécuter une danse endiablée au moment du coucher, rires aux éclats et sourires brillants.

#3 – Quand Deuz apporte son soutien timide mais sincère à une camarade en difficulté.

#4 – Quand je sais qu’à l’instant présent, Perle dévore un livre dans la pénombre, au lieu de dormir.

#5 – Quand je les regarde, tous les 5, tous autour de moi à table, caquetant à qui mieux mieux, se chicanant, remuants et blagueurs.

#6 – Quand elles me donnent le sourire et l’énergie d’attaquer ma nuit de garde, grâce à leur jeunesse et leur sympathie.

#7 – Quand il est souriant, présent et serein.

#8 – Quand je prends le temps de regarder les roses éclore, sous le rayon timide du soleil levant.

#9 – Quand je plie le linge, machinalement, et que je me surprends à caresser amoureusement son tout petit T-shirt.

#10 – Quand, tous les soirs,encore et encore, j’ai le bonheur absolu de pouvoir dire « Bonne nuit mes amours, je vous aime ».


Alors, donnez-moi encore de la banalité, de la routine éprouvante et du bruit à gogo.

Parce que c’est trop bon.

Concentré d’Amour

bougies

« J’ai 10 ans ! J’sais bien qu’c’est pas vrai, mais j’ai 10 ans »

Hélas, malgré les belles paroles d’Alain Souchon, elle va bien avoir 10 ans.

Ma Championne. Ma Mini-Bulldozer. Ma 100 000 Volts.

10 ans bientôt qu’elle a remplit ma vie de bruits et de rires, de cris et de bouderies, de coups d’éclats et d’émotion pure.

Lors de ma grossesse, je n’imaginais pas à quel point cette petite brunette allait changer ma vie.

Perle avait 20 mois à la naissance de Championne, et était une petite fille placide et souriante, toujours discrète et paisible.
Je m’attendais à donner naissance à la même, une petite blonde joufflue et zen.

Championne a été tout le contraire. Brune et fine, nerveuse et accaparante. Toujours à 100 %.

100 % d’amour, tout de suite, pour tous. Je me souviens encore de son corps si frêle, si fragile, férocement accroché à mon cou comme un bébé primate s’accroche à sa mère. De ses mains qui nous cherchaient en permanence, pour toujours garder notre contact. De notre relation fusionnelle ses six premières années de vie, où nos cœurs battaient à l’unisson, mon âme et mon souffle rien que pour elle.

100 % d’énergie. Tout le temps. Jamais de répit avec celle que j’ai vite surnommé ma Mini-Bulldozer, tellement elle renversait tout sur son passage. Pourtant, elle a commencé par bien cacher son jeu, en ne marchant qu’à 17 mois, en restant frêle et petite longtemps.
Mais dès sa 2ème année, j’ai su que cette petite brindille recelait des accus inépuisables, toujours à courir, jamais sommeil, dévorant ses repas comme l’ogre qu’elle n’est pas.
Énergie qui cesse d’un coup d’un seul, le soir, quand enfin ses batteries sont vides et qu’en une fraction de seconde, elle plonge dans le sommeil.

100 % d’émotion. Voir 200 % tellement elle déborde. Impossible pour elle de dissimuler son émotion. Quand elle pleure devant une scène de film poignante. Quand elle n’arrive pas à retenir des larmes de joie, en écoutant son Coach la féliciter. Quand elle est fâchée, et Ô comme elle se fâche fort et souvent ! Quand elle est vexée, dépitée et qu’elle envoie tout valser, d’un coup de poing rageur.

100 % de stress. Pour elle, quand elle est dépassée, perdue, paniquée. Alors, je la vois ronger, mordre, arracher ongles et peaux de ses doigts si malmenés déjà. Et je vois aussi les cheveux qu’elle mâchouille jusqu’à les abîmer irrémédiablement. Et je la vois se tordre de douleur quand la migraine la submerge.
Pour nous souvent, quand nulle parole ni aucun acte n’arrive à la canaliser. Qu’elle déborde. Que son insolence prend le pas sur son éducation.

100 % de fierté, pour nous sa famille. Qui l’avons vue évoluer vitesse grand V. A l’école, où notre Mini-Bulldozer devient une image d’Epinal. Au football, milieu dans lequel nous baignons depuis 2 ans maintenant et où notre toute petite fille a tout d’une grande. Dans le quotidien, où ses réflexions nous étonnent, nous surprennent et nous font fondre d’amour.

L’amour. Oui, c’est bien cette émotion qui me fait frissonner lorsque je la contemple endormie, épuisée par une journée de folie. C’est l’Amour qui me tire un sourire quand je l’entends parler, parler et encore parler, sans jamais s’arrêter. C’est cet élan de tendresse quand je la vois se faire maternante et maladroite devant ses petites cousines. C’est ce sentiment puissant et inaliénable qui me fait frémir quand je la vois, ma Crevette, ma ToutePetite devenir une si grande fille.

Mon Amour, ma Championne, ne change pas d’un iota, je t’en conjure ! Dans les cris et le bruit, dans les rires et les câlins, crampons aux pieds et sourire aux lèvres, poing levé et ego surdimensionné, reste la même. Celle que j’aime.

lou2014