Encore une fois, j’ai ri, j’ai pouffé, j’ai dit « Mais oui !! C’est ça !! ». Vous aurez deviné sans mal de ce dont je parle ! Et oui, d’un article de Marie !
Cette fois-ci, elle tourne en dérision toutes ces petites choses que nos chères têtes blondes font, et que nous ne relevons plus, à force de les vivre. Enfin, on ne dit rien….quand on est calme et zénitude incarnée, bien sûr. Parce qu’il suffit que le dernier essuie sa morve sur notre haut préféré, après que sa sœur ait, pour la énième fois, laissé traîner, pile sous nos pieds, sa famille Playmo, pour que toute zénitude nous quitte et qu’entre en scène la marâtre s’époumonant et criarde.
J’ai donc eu envie de répondre à la question de Marie : y-a-t-il des choses qui m’énervent, mais tellement, mais que je ne relève plus, à force de les faire, et surtout pour ne pas devenir zinzin ?
Oh que oui, Marie, y en a !

Et encore, là, je suis bien coiffée !
Les 6 rouleaux PQ,vides bien sûr, qui traînent dans les waters .
Les jours « avec », je me baisse, en soupirant, je ramasse et je jette tout ce carton dans la poubelle. Poubelle qui déborde, tiens. Je vide donc la poubelle. Je la lave, au passage…Et j’oublie que j’avais envie de faire pipi.
Les jours « sans », je découvre le sol jonché de rouleaux de carton, j’hurle à tout va pour rameuter la troupe. Qui ne se donne même pas la peine de bouger. Je pousse donc du bout du pied les rouleaux dans le couloir (tenez, les chats, de nouveaux joujoux!), et enfin je peux faire mon petit pipi bi-hebdomadaire, presque tranquillou.
Les flacons de shampoing vides sur le rebord de la baignoire.
Les jours « avec », sous le jet d’eau (froide parce qu’ils ont utilisé tout le ballon d’eau chaude), j’attrape un flacon de shampoing au hasard (parfum fraise qui pique pas les yeux, par exemple) et je le verse sur mes cheveux….ah bah non, il est vide…j’en attrape un autre, vide aussi…Bon de toute façon il me reste 2mn30 pour finir ma douche, donc hop, un peu d’eau dans un flacon, on secoue et ça fera très bien l’affaire.
Les jours « sans », sous le jet d’eau (froide toujours, hein), j’attrape mon flacon de shampoing pour cheveux fragiles à cinquante mille dollars, j’en verse une noisette….ah bah nan, je verse rien du tout, le flacon est vide. Mes yeux s’emplissent de larmes devant ce massacre, j’hurle à gorge déployée « qui c’est qu’a encore utilisé MON shampoing sans ma permission, putain-de-bordel-de-merde !! » Aucune réponse, bien entendu. Je finirai par frictionner ma tignasse avec un fond de gel douche coco.
Restons dans la salle de bain et faisons la connaissance de ma panière à linge.
Hier soir, en préparant ma lessive, j’ai quasi eu un orgasme en apercevant le fond de ma panière à linge sale. Oui, 7 personnes vivent dans ma Hutte. Donc ma panière n’est jamais vide. Jamais.
Et là, ce matin, en sortant de ma douche, vision d’horreur. La panière a une gastro, c’est pas possible. Elle s’est répandue dans toute ma petite salle de bain, exhalant miasmes de chaussettes sales, relents de jogging boueux et autres chemisiers roulés en boule. La Tribu a rangé sa chambre. Et a donc délogé de sous les lits/armoires/bureaux un quintal de linge sale ou pas (je retrouverai des t-shirts à l’origine repassés et pliés mais fourrés en tas parmi des culottes douteuses), et a joyeusement tout balancé dans la salle de bain.
Jour « avec », je repousse ce tsunami de textile d’un pied ferme et m’enfuis.
Les jours « sans », je gueule à l’affront, à l’insolence d’une Tribu ingrate, inconsciente du sacrifice maternel, de la charge harassante qui m’incombe jour après jours, pour « putain-de-bordel-de-merde ! » leur fournir une garde-robe toujours fournie et propre. Je repousse du pied et je m’enfuis.
Après cet épisode de lavandière, je me traîne jusqu’à la cuisine pour me préparer un café, ou une gnôle, tiens.
La Hutte n’est pas grande, loin s’en faut, et 10 pas séparent la salle de bain de la cuisine. Mais ils suffiront largement, ces 10 pas, pour que je marche sur 2 poneys Playmobil (aiiiiiie!!), me prenne les pieds dans un sac de sport (rapport au dernier entraînement footesque de Loulou) et trébuche sur deux chatons surexcités par un rouleau de PQ vide (qui a eu cette putain d’idée de leur donner, on se demande!).
J’arrive enfin, en rampant, à la cafetière.
Je prends une tasse. Dans le lave-vaisselle que je n’ai pas encore eu le temps de vider. Je le vide, d’ailleurs, ça sera ça de fait. Et je le remplis au passage, allez.
Les bols du petit-dèj’, emplis de biscottes trempées, ou de corn-flakes ramollis.
Les jours « avec », toute sereine de mon moment-à-moi sous la douche, je vide, je racle, je rince et je lave. Sans haut-de-coeur. Bravo, moi !
Les jours « sans », j’hurle mon dégoût. Je rince à grands jets d’eau cette bouillasse infâme, je jette dans le lave-vaisselle (et merde, j’ai cassé le verre « Cars » de Fiston!). L’évier est bouché, hoquetant sous la charge de tas compacts de céréales détrempées. Je vomis. L’évier déborde. Je pleure. La Tribu ne réagit pas. D’ailleurs elle n’est pas là, l’ingrate marmaille. L’école, cette bonne excuse.
Je me fais enfin un café. Il est 10h45. Encore une demie-heure avant d’aller chercher la Tribu. ‘Tain, qu’est-ce qu’ils me manquent, mes trésors !
Et c’est là toute l’ambiguïté d’une mère de famille : épuisée, cernée, débordée par ma charge de travail quotidien. Mais tellement en manque de ces joues rondes et douces comme le bon pain, de ces yeux bleus qui pétillent, de ces bras qui m’entourent.
« Ca m’éneeeeeeeerve » dit la chanson, mais rien que de l’écrire, ça va mieux !
Merci Marie !