Le printemps revient toujours

Chaque cycle, je l’oublie.

Dans la grisaille, le froid et le repli que l’hiver sombre m’impose, vidée de toute énergie créative, je plonge dans une léthargie morose et stérile.

Et pourtant.

Quand les piaillements criards de dizaines d’oiseaux me tirent d’un sommeil plus paisible.

Quand la douce tiédeur d’un soleil pâle détend mon front soucieux.

Quand j’ancre mes pieds au sol, à la Terre, et que je me reconnecte.

Quand je sens, enfin, se propager en moi une sève de vie régénérative.

Quand chaque cellule de mon corps sort de son hibernation et me fait sentir vivante.

Vivante parmi les miens.

Vivante et partie prenante d’unTout.

Et je respire, emplis mes poumons de tout l’oxygène que notre planète m’offre.

Et j’écoute. Les mélodies et les chants de ces charmeurs qui m’accompagnent depuis tant d’années. Mes petits piafs, mon rouge-gorge si téméraire, Monsieur mon merle, si ventru et protecteur. Qui, à chaque renouveau, s’égosillent et s’éparpillent dans leurs arbres, dans ce jardin sauvage que nous partageons depuis tant d’années maintenant.

Et qui me rappellent que la Vie, ma Vie est là.

Dans les bourgeons qui tendent leurs minuscules feuilles vers l’horizon.

Dans cette brise qui berce les papillons butineurs.

Dans chaque insecte qui, instinctivement, reprend ses activités printanières.

Le printemps revient toujours.

La Terre guide mes pas, source de vie et d’espérances.

Le printemps revient toujours.

Dans mon jardin, dans mon coeur et dans mon âme.

Et malgré les orages et les tempêtes qui grondent derrière mon front, je me surprends à sourire.

A ressentir de l’amour, et mon coeur à se gonfler de vie.

Alors je prends le temps de sentir. De communier. De me partager, me diluer dans l’immensité de la Grande Terre.

Je suis bénie.

Je suis vivante.

Je suis debout.

Je suis forte.

Le printemps est revenu.

Réveil.

jeune_arbreC’est le Printemps ! Enfin, nous quittons le solstice d’Hiver, cette période de latence et d’hibernation qui me lamine le corps et l’âme.

Enfin, je sais que petit à petit, le froid va s’éloigner, le soleil se faire plus présent et plus chaud et que la dépression va lentement laisser la place à l’énergie.

Depuis toujours, toutes les fibres de mon être réagissent fortement aux cycles de la nature et j’ai constaté, au fil des ans, à quel point je réagis au climat.

Chaque hiver, de novembre à mars, mon esprit se met en veille, en gris. Je me replie, je m’isole, je me traîne. Physiquement, je fais comme l’ours bougon qui s’empâte et comate. La moindre activité me demande une énergie que je n’ai plus, le moindre souci prend des ampleurs dramatiques.

Mais chaque année je me réveille. Dès les premiers signes du renouveau, mon âme se régénère. L’énergie revient, l’envie aussi.

Et aujourd’hui, enfin, j’ai rouvert la porte au bonheur. C’est écrit, noir sur blanc, sur tous les calendriers. Même si l’hiver n’est pas tout à fait terminé, laissant encore quelques signes de sa froidure, je sais que le meilleur est à venir. Les heures passées à flâner dehors, le chant ravissant des mésanges du jardin, les premières sorties de Madame Hérisson. Les balades le long du Rhône et ses berges fleurissantes, les premières bronzettes sur ma terrasse, les premiers picnic en famille.

Et autant hier, je me lamentais du retour de Mme la Poisse dans ma Hutte, autant aujourd’hui, les mêmes galères me semblent surmontables. Je sais que cela va aller. Nous allons nous en relever.

Mille projets fourmillent déjà dans mon esprit. Mon corps frémit et me supplie de le faire vivre.

Je suis une fille du Printemps. Née en ce beau mois de Mars, même la perspective de souffler mes 37 bougies bientôt n’arrivera pas à me plomber le moral.

Je suis une fille du Printemps. Je me suis réveillée.

Un peu de nous, un peu de tout

comebackJe suis connectée !! Grâce aux doigts de fée de mon beau-frère adoré, mon ordi a retrouvé une nouvelle jeunesse ! J’avoue que je n’ai pas réussi à me sevrer plus de quelques jours de mon addiction à l’internet, aussi j’ai très vite « emprunté » l’ordinateur portable de Monsieur Mon Mari pour faire mon tour quotidien.

Mais enfin, j’ai sur les genoux mon précieux, ronronnant et vibrant sous mes doigts qui courent sur le clavier. Je peux de nouveau vadrouiller à mon aise, laisser mille onglets ouverts, jeter mes idées de billets sur mon éditeur de textes. La belle vie, quoi !

Alors, en ce dimanche soir, alors que les enfants, bien stressés par la reprise demain, font les hystériques dans leurs lits, je fais la sourde oreille et viens vous raconter quelques brèves et autres anecdotes de ma Tribu ! Let’s go !

#Prem’s

Après des débuts prometteurs dans ses études à la maison, ma belle blonde s’est vite découragée et a repris ses bonnes habitudes, c’est à dire sieste à gogo et glandage intensif. Aucune production d’écrit alors que le CNED attend d’elle une implication intense pour rattraper ces 3 mois de non-sco.

Alors, ma petite soeur a gentiment proposé de l’accueillir quelques jours afin que son conjoint aide ma blonde à progresser dans les matières ardues que sont la Physique-Chimie et les Maths. De plus, elle a pu éprouver son attrait pour les métiers de la puériculture en pouponnant ses petites cousines. Mille mercis à eux !

#Deuz

Que dire de ma Différence ? Ces deux dernières semaines, je ne l’ai qu’entr’aperçue, dix minutes par-ci, dix minutes par-là quand elle daignait sortir de son antre. Ma brune sensible a définitivement basculé du côté des ados, en préférant largement s’enfouir sous sa couette H24, tablette et téléphone à portée de mains, plutôt que de nous honorer de sa présence.

Mais, après les épreuves qu’elle a traversées ces deux derniers mois, entre coup de blues et grande détresse, j’ai préféré ne pas la bousculer et la laisser vivre à son rythme. Et j’en ai été bien récompensée par ses jolis sourires, son calme et sa douceur quotidiennes, lorsque nous nous croisions dans la maison !

Depuis quelques jours, ma jolie puce se voit affublée d’immondes bagues enlaidissant ses belles dents de jeune fille. J’étais contre ce dispositif de correction dentaire, n’y voyant guère d’utilité, mais ma fille y tenait particulièrement, assez complexée par ses (si mignonnes) dents du bonheur. Alors, la voilà partie pour plus d’un an d’appareillage. Pour l’instant, elle gère cela comme une chef, malgré les douleurs et gêne occasionnées par ces bouts de plastique.

Même physiquement, ma ReBelle évolue à vitesse grand V. Bien qu’ayant une alimentation normale, elle voit son poids descendre doucement mais sûrement, ce qui, pour ma rondelette, est un vrai plaisir. Elle qui se sent si différente des autres par cette silhouette enrobée, elle qui rejette si violemment les signes de sa féminité, se voit différemment et le poids ainsi envolé lui libère un peu l’esprit.

La semaine prochaine, nous irons visiter une école, pas très loin de chez nous, où elle aimerait être inscrite, en internat, l’an prochain. A suivre…

#Perle

Pas grand’chose à dire de ma tendre fille, si ce n’est qu’elle aussi frôle l’adolescence du bout des doigts.  A 12 ans bientôt, elle a toujours un caractère en or, mais n’aime rien de moins que s’isoler pour bouquiner, visionner des mangas ou faire un tour en vélo. Quelques mois la séparent de la fin de sa scolarité en primaire, et déjà elle bouillonne de questions quant à la vie au Collège. Bientôt, elle ira le visiter avec sa classe, préparera son dossier d’entrée en Sixième. Bientôt une nouvelle étape pour mon tendre amour.

#Championne

Notre mini-bulldozer, d’habitude pleine d’entrain, infatigable, toujours le ballon au pied, montre quelques signes de lassitude ces temps-ci. A bientôt 10 ans, Loulou oscille entre un attrait pour la féminité, des aspirations de jeune fille et son besoin vital de se dépenser en continu. Malheureusement, perdue, elle ne sait comment concilier tout ça et déboussolée, elle baisse les bras. Parle de stopper sa (toute débutante) carrière prometteuse de footballeuse. Abasourdis, nous tentons de lui ré-insuffler cette énergie qui la caractérise d’habitude, et espérons que le temps fera son oeuvre et lui permettra de voir clair dans ses aspirations.

#Fiston

Mon toutpetit, mon ouistiti, mon insomniaque. Que dire sinon qu’il grandit fort et vite, en bêtises et en réparties. Des milliers de câlins, des tonnes de bisous, des gronderies, des fâcheries pour de vrai, des coup de blues et des rigolades ont rythmé les vacances de mon ange blond.

Et nous dans tout ça, Monsieur Mon Mari et moi ? Nous avançons, jour après jour, un pas après l’autre, trop happés entre nos emplois, notre rôle de parent, notre charge de travail quotidien. Fragilisé, malmené, bien fatigué, notre couple vacille et tangue. Mais l’amour qui nous lie, depuis bientôt 17 ans, nous permettra, j’en suis sûre, de vivre un avenir plus doux et plus tendre. Chaque fibre de mon être lui appartient, chaque cellule de mon corps vit pour et par lui. Nous nous en sortirons, c’est une promesse.

C’est sur cette note d’amour que je terminerai ce billet de retour. Pleine d’envies sous ce doux soleil printanier. Envie de vivre, de rire et de partager. Envie de petits riens, comme un apéro sur la terrasse, une soirée entre amis. Envie de trop grand, comme cet appel de ma maternité vieillissante, qui me tord les boyaux et l’âme chaque heure qui passe.

Juste l’envie de vivre, de les aimer toujours plus fort, toujours mieux. Toujours.