Camouflage.

Je parlais il y a peu de prendre du temps pour moi. Pour me réapprendre. Me (re)connaître. Devenir Femme.
Et, dans le package « Femme – jusqu’au bout des ….cils ! » il y a donc le maquillage.

Jusqu’à présent, me maquiller consistait, dans mon quotidien, à ne rien faire et dans mes jours fastes, à appliquer vite fait un trait d’eye-liner et un peu de mascara.

Mais je me rends bien compte, hélas,  que l’âge avançant, cette ébauche de maquillage ne suffit plus. Il va falloir passer au cache-misères, au camouflage, à la peinture de guerre.

Et oui, j’ai passé depuis quelques mois déjà, le cap des 35 ans. Les rides sont bien installées, la peau se fripe et s’affine. Les rougeurs et autres marques disgracieuses ne partent pas, les valises sous les yeux non plus.

Alors j’ai profité d’une réunion maquillage pour tâter le terrain, me familiariser avec les fards, crayons et autres poudres libres…Bon, faut rester réaliste, hein. Je ne vais pas me transformer d’un coup d’un seul en fille glamour toujours au top du top du ravalement de façade. Surtout que moi le matin, en général, je rentre du taf, la mine fatiguée et fripée et surtout aucune énergie pour me pomponner avant de m’affaler dans mon lit.

Mais je ne dis pas, que de temps en temps, je ne vais pas m’amuser à me farder, me pomponner, me donner un coup de frais discret. J’ai appris, entre deux fous rires (merci les copines, on a bien rigolé !), à soigner ma peau, l’hydrater, la vitaliser, la oindre et la poudrer, pour l’embellir tout en subtilité.

On verra ce que ça donne….En attendant, je me suis ruinée en produits cosmétiques (je suis faaaaaaible, je sais…). Alors z’ont intérêt à servir….au moins à mes blondes, hi hi….

Et vous, Mesdames, le maquillage ? Vous pratiquez ?

Et moi, et moi, et moi…

(Article initialement publié le 22/11/2012)

Quand mes journées démarrent à 6h30 et ne se terminent plus….

Quand, entre deux vaisselles, un cycle de machine à laver, un coup d’aspi et un gratin, je ne sais plus quel jour, dans quelle ére on est…

Quand ma garde-robe prend la poussière tellement je n’ai plus le temps de me préparer le matin (oui donc je vis nue ! Ca va plus vite à ne pas enfiler au réveil).

Quand mes cheveux restent H24 entortillés en une sorte de chignon bas de gamme…

Quand mes ongles cassent, quand ma pilosité ressemble à celle du Yéti..

BREF. Je n’ai plus le TEMPS…

La routine, la cavalcade sans fin de mes semaines m’usent et me brisent. Je ne prends plus de temps pour me maquiller, me coiffer, choisir tranquillement une tenue le matin. Je ne prends plus le temps de passer une heure dans la salle de bain à me tartiner de crème – hydratante, anti-rides, de nuit etc…

Je m’oublie chaque jour un peu plus. Je voudrais, alors que ma vie professionnelle s’éveille, ressembler à une femme et non plus seulement à une mère.

Mais.

Si, comme me l’a appris une certaine coach, je remplaçais le mot TEMPS par ENERGIE.

C’est ça. Je n’ai pas l’énergie de m’occuper de moi, toute tournée vers ma Tribu, l’entretien de la Hutte, le boulot et le quotidien.

Et ça m’exaspère. Je m’irrite moi-même. Je me donnerais des coups, tiens…

Quand je préfère m’abrutir devant mon ordi, plutôt que d’aller « shopper » en vue d’une nouvelle garde-robe. Quand je n’oublie jamais rien concernant la vie de la Tribu, mais que je ne me rappelle plus en quelle année je suis allée pour la dernière fois chez le coiffeur.

Il va falloir que je me secoue, me prenne en main. Que l’envie prenne le pas sur la lassitude.
Je voudrais tant que mon enveloppe corporelle corresponde à mon ressenti.

Etre Femme, être moi…

Hum, y a du boulot…

Une Tribu réunie !

(Article initialement publié en avril 2012)

Je pourrais raconter comme elle a ri…

Je pourrais décrire les parties de chatouilles à n’en plus finir…

Je pourrais parler des rasades de câlins que l’on s’est versées..

Je pourrais vous dire comme les éclats de joie de la Tribu ont réchauffé mon coeur…

Je pourrais, tant et tant, vous raconter minute par minute ces 24 petites heures que nous avons passées, ensemble, tous les sept.

Mais je vous parlerais juste de la douceur de sa peau, chaude et veloutée, quand elle s’est levée ce matin.

Je vous dirais juste comme son sourire et sa voix claire ont résonné et apaisé la Hutte.

Je vous dirais juste quel bonheur c’était de voir tous mes enfants réunis, à table…Ou blottis les uns contre les autres.

Comme le brouillard s’est déchiré, en lointains lambeaux, pour laisser place au Soleil dans nos âmes.

Je clamerais juste, haut et fort, comme je suis fière de ma Perle. Comme elle nous a montré son courage, sa force, sa volonté.

Comme une tempête en mer…

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Mon corps a versé toutes ses larmes, et pourtant elles coulent encore.

Mon coeur éraillé saigne et s’étouffe.

Le désespoir après l’espoir.

Je m’étais endormie hier le sourire aux lèvres, apaisée par les doux mots de ma Perle. La nuit prochaine va dérouler ses longues et blanches heures sans que mes yeux ne puissent se fermer.

Malgré les progrès attestés de la puce dans la gestion de son angoisse, elle reste fragile, inhibée et triste. Ses soignants s’inquiètent de cet état dépressif, qui freine Perle dans son cheminement. Trop souvent, elle se referme. Trop souvent, elle se perd dans une crise de larmes, une tristesse infinie. Le manque de nous reste trop présent, trop fort, trop engluant pour lui permettre de faire un pas vers l’Autre. Ce pas qui lui permettrait de prendre confiance, d’oser apprécier l’instant, d’appréhender le Monde le coeur rasséréné par notre soutien.

Alors, après les neuroleptiques, les antidépresseurs vont faire leur entrée sur scène. Et l’attente va se poursuivre. Longue, l’attente, trop longue. Les molécules des antidépresseurs étant paresseuses, l’effet bénéfique va s’installer doucement, trop doucement à notre goût. Rajoutant de longues semaines, de longs mois à l’hospitalisation de notre fille.

Et sans escale, sans trêve. Aucune autorisation de permission pour notre puce dans l’immédiat. Uniquement nos visites là-haut.

Ma raison, jusqu’ici bien droite et bien ancrée, flanche sous le chagrin et le manque. Mon coeur, déjà malmené, s’est brisé ce midi, sous les cris et les sanglots de mon enfant.

Une ombre.

(Article initialement publié en mars 2012)

La voir, l’embrasser, la serrer fort fort dans mes bras….je l’ai fait, ce matin.

Mon doux, mon Tendre, mon incroyable Amour…qui n’est plus qu’ombre lasse et sans vie. Un fantôme. Ma fille, mon ange, ma vie…que j’ai eu peine à reconnaître derrière ce corps meurtri et replié.

D’abord, alors que nous bouillonnions de voir notre Perle, la psychiatre, le médecin interne et l’infirmière référente de notre Perle ont souhaité nous rencontrer seuls. Ils nous ont fait le retour sur ces derniers jours. Très inquiétant. Perle souffre d’encoprésie depuis le début de ses souffrances en 2008, et atteint ce jour un point critique à la limite de l’occlusion. Elle a rencontré une gastro-pédiatre, qui a pratiqué une radio. C’est alarmant. Mais la puce refuse tout traitement. Ils ne veulent pas la soigner de force, mais sans coopération de sa part d’ici un ou deux jours, elle devra aller en pédiatrie pour « subir » ce soin, avant l’occlusion.

Puis nous avons parlé de la vie de Perle, de notre vie à nous, de ce qui se passe actuellement pour le reste de la Tribu.
La psychiatre nous a mis en rapport avec la psychologue de leur Unité, car elle s’inquiète pour nous. Nous la rencontrerons la semaine prochaine.

Puis une infirmière est allée chercher notre Fille.

Est apparue une petite fille éteinte, morne, en mauvais état physique. Son regard vide me hante encore. Elle avait son sac sur le dos, réclamant à ce qu’on l’emmène.
Nous avons tenté de dialoguer avec elle. Elle s’est repliée sur-elle même.

Nous avons quand même dit des choses, pour qu’elle les entende.

La ré-assurer sur notre amour pour elle (lors de ses entretiens avec la psychiatre, elle avait évoqué sa peur terrible de nous savoir en mauvaise santé, ou que l’on déménage pendant son hospitalisation…)
Puis, on a décidé d’abréger la visite, vu son angoisse.

Je l’ai accompagnée dans sa chambre pour récupérer le linge sale, et lui donner les présents que ses frère et soeurs avaient préparés.
Toutes ses affaires sont mises sous clé, car elle s’obstine à refaire inlassablement sa valise, pour rentrer.

Au fil des minutes, dans sa chambre, elle s’est un peu détendue. Elle a été contente de découvrir les courriers de ses soeurs et cousine, le petit magazine qu’on lui a apporté, les tenues neuves etc…

Et notre départ a été assez paisible. Elle nous a embrassés, mais est restée sagement dans sa chambre avec son infirmière.

La psychiatre pense que peut-être ce serait plus aidant pour Perle si nous venions plus souvent en entretien. Nous allons donc surement nous voir 2f/ semaine.

A notre retour à la Hutte, j’ai appelé l’Unité pour prendre des nouvelles. Qui étaient légèrement positives. La puce a accepté de manger, en tête-à-tête avec son infirmière. Elle a reçu du courrier à midi, et a apprécié ces marques d’attention. Elle a même lu un peu le magazine sur les chiens que nous lui avons apporté. Elle a accepté de prendre ses médicaments.

Son infirmière m’a aussi rassurée, sur les jours précédents. Elle avait pu faire une séance de relaxation avec la puce, Mardi, du massage de mains. Elle a vu notre Perle communiquer et jouer un peu avec d’autres enfants, en général juste après avoir pris son traitement neuroleptique.

Donc on espère que le fait de nous avoir vus, d’avoir compris que non, on ne l’abandonne pas, rien ne bouge ici en l’attendant…mais qu’on était sûrs de cette décision, qu’elle resterait là-bas le temps qu’il faut..va lui permettre de lâcher prise et d’accepter leurs sollicitations…

Elle peut nous appeler ce soir.

Je suis rassurée par ce soutien toujours constant de l’équipe, leur bienveillance, leur volonté de soulager notre fille…

Et catastrophée d’avoir vu mon Amour dans cet état d’apathie, de vide, les lèvres à sang, tellement elle se les mange….Pas lavée, ni coiffée, ni changée depuis 4 jours (elle refuse tout contact, ne répond pas à leurs demandes)..

Dans un premier temps, l’équipe des soignants souhaite une seule chose : que la puce accepte de prendre soin d’elle (hygiène corporelle, traitement pour sa constipation, tenue vestimentaire) et qu’elle arrive à s’aimer en tant qu’ELLE, et non uniquement en tant que petite fille à son père et moi, qu’elle s’accepte.

Le reste, plus tard….

Trop vite

(Article initialement publié fin février 2012)

Au trente-sixième dessous….tout se précipite, se bouscule.

L’hospitalisation de Perle dans le cadre de la prise en charge de sa phobie scolaire approche.

Rendez-vous est pris vendredi pour rencontrer l’équipe et préparer son admission.

Trop vite….

Devoir prendre cette décision nous ronge, nous malmène. Faisons-nous le bon choix ?

Est-ce la bonne solution pour notre fille ? pour la Tribu ?

Ma toute petite, mon rayon de soleil….L’envoyer loin, très loin de nous. Rien que de penser à cet éloignement me déchire les entrailles.