Un jour d’été (ou comment l’histoire a commencé)

Elle était née au petit matin d’un jour d’été, bien après l’heure, comme avant elle ses deux grandes sœurs.

Elle avait pris son temps, au creux de moi, déjà elle montrait cette façon d’être si particulière, tellement calme et discrète.

Sa naissance fut pourtant tout le contraire, violente et rapide, entre un ascenseur et une table d’accouchement encore embarrassée d’une naissance précédente.

Mais cette violence venait certainement de mon corps, de Dame Nature, enfin décidée à aider ma douce à voir le jour, car à peine née, toujours fripée, Perle restait calme et silencieuse, très vite souriante et charmante.

Et pourtant, dieu que je l’avais trouvée laide, ces premiers jours, rose vif, trop grande, trop grosse. Mon corps et mon cœur malmenés par une fin de grossesse épuisante, je l’observais, la scrutais, de ses cheveux blonds aux plis de son corps potelé, pour tenter de l’apprivoiser, de me l’approprier.

Je n’imaginais pas à cet instant l’osmose et la complicité qui allaient nous lier, moi, mère débordée et celle que j’allais très vite appelée mon Doux, mon Tendre, mon Incroyable Amour.

Entourée de grandes sœurs volubiles, Perle se faisait souvent oublier, toujours immobile et sereine, déjà elle se créait une bulle rien qu’à elle, d’où elle observait ce drôle de monde, elle regardait vivre sans trop s’en mêler, de loin, sans bruit.

Et toujours, elle portait ce sourire merveilleux, qui partait de sa bouche perlée pour éclater dans ses grands yeux bleu océan.

Gravé au fond de mon âme, je garderai le souvenir de ses étreintes matinales, quand enfin sa sœur aînée avait pris le chemin de l’école et que je venais la lever. Chaque matin, sans faillir, elle m’attendait, sûrement réveillée depuis longtemps, souriante et paisible. Et chaque matin, elle me tendait les bras, se nichait au creux de mon cou, et me serrait fort, fort de ses petits bras blonds.

Oh mon Amour ! Je ressens encore aujourd’hui ton étreinte tendre, l’amour perle au bord de mes yeux et mon cœur chavire encore, tant d’années après.

Qui aurait pu deviner, en ces temps bénis, que ma douce petite fille allait subir le pire, et tellement détester ce monde …

L’Équinoxe d’Automne, ou Mabon

C’est aujourd’hui que l’Automne s’installe. Elle va parer nos arbres d’or et de rouille, laisser traîner son voile de brume sur les murets de pierre et instiller dans le fond de l’air des effluves d’humus.

Alors qu’habituellement, je me morfonds de voir les jours raccourcir et le froid s’installer, j’ai décidé cette année de mettre à profit cet équinoxe pour découvrir avec Perle comment est célébré ce jour si particulier.

Nous nous sommes intéressées en premier lieu à l’explication étymologique et scientifique du terme équinoxe :

Le terme « équinoxe » vient du latin æquinoctium, qui lie æequs (égal) à nox (nuit), et désigne le moment où la durée du jour est égale à celle de la nuit.
Pour l’équinoxe de septembre, cela se produit le 20 et le 23 du mois selon les années (l’été de l’hémisphère nord est plus long que celui de l’hémisphère austral).
Pour les habitants de l’hémisphère nord, cette date marque le début de l’automne. Les jours continuent de diminuer jusqu’au solstice d’hiver, le 21 décembre, date de la fin de l’automne. En revanche, dans l’hémisphère sud, c’est le printemps qui arrive. La longueur des jours augmente jusqu’au solstice d’été, le 21 décembre.
Vu du Soleil, lors des deux équinoxes, la Planète bleue apparaît éclairée de façon égale dans ses deux hémisphères.


Ensuite, nous avons cherché du côté des traditions, des légendes et des célébrations. Perle a été attirée plus particulièrement par les fêtes celtes, et les rituels que déroulaient les druides

Nous avons donc appris que l’équinoxe se traduit par Mabon, en celte. Les celtes célébraient ce jour en dressant un autel pour remercier la Nature de ses récoltes généreuses. Composé des meilleurs fruits, légumes et fleurs cueillis en ce jour, ils se rassemblaient soit autour d’un feu rappelant la vigueur de la Vie, soit plus tard, autour de l’âtre de la cheminée, contant légendes et récits anciens, tout en partageant des gourmandises et des boissons.

Pour la dimension païenne, nous avons lu que les druides avaient un rituel particulier pour chaque fête. Le principe est apparemment toujours le même, ils incantaient en formant un cercle sacré autour d’un feu.

Mabon, fête de l’équilibre, était le symbole de la Paix et du remerciement.

La notion de cercle est très importante, il représente le cycle du temps, l’éternité, il est la terre aussi, le cercle est sacré. L’entrée dans le cercle se fait en général par l’ouest.

Le Druide remercie l’esprit du lieu, puis l’appel à la paix : le cercle ne peut être ouvert que si la paix règne aux quatre directions. Le cercle est alors ouvert, et l’on procède à l’appel des quatre directions et quatre éléments :

L’EST symbolise L’AIR – LE SUD symbolise LE FEU

L’OUEST symbolise L’EAU – LE NORD symbolise LA TERRE

Ce remerciement se fait sous forme d’offrandes au cours du rituel. Offrandes à la Déesse et partage des derniers fruits de l’année entre les participants.


Après toutes ces recherches, il était temps pour Perle de passer à l’action. Nous avons décidé d’assembler l’esprit celtique à la création, en réalisant un Land Art célébrant l’Automne.

(Le land art est une tendance de l’art contemporain utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, eau, rocher, etc.)

Après avoir ramassé, cueilli et glané, nous nous sommes attelées à la fabrication de notre Cercle Magique.

Qu’en pensez-vous ?

 

 

 

 

L’art délicat de l’unschooling à temps partiel

Si j’avais suivi mes inspirations profondes, et non les diktats et pressions de la société (tout le monde fait comme ça, on suit le mouvement, point barre), j’aurais choisi de pratiquer l’unschooling* pour toute ma tribu.

Les années passant, j’ai constaté comment la scolarisation en établissement peut annihiler l’enthousiasme, la création et les apprentissages spontanés de l’enfant. Mes différentes expériences – professionnelles et personnelles, ont éclairé et enrichi ma réflexion éducative et j’assiste, souvent frustrée, au cloisonnement de la personnalité de nos enfants.

Bon, mes enfants scolarisés sont, la plupart du temps, heureux et épanouis dans leurs établissements respectifs, et j’en mesure les bienfaits (entre deux récriminations contre ce système étriqué et restrictif ahem). Je ne parle pas là de bienfaits au niveau des acquisitions dites « scolaires » mais plutôt au niveau des échanges sociaux, de l’apprentissage de la communication entre pairs, bien qu’évidemment tout ceci se rencontre aisément dans notre vie au quotidien.

Mais voilà, notre vie s’est ainsi mise en place, et on s’en satisfait pas trop mal.

Sauf pour Perle. Ma douce, ma tendre aura toujours bataillé pour s’insérer dans la petite case sociétale qui lui est dévolue, sans jamais y parvenir.

Au sein de la fratrie déjà, quant elle se faisait oublier au lieu de prendre sa place. Discrète, silencieuse et observatrice, il lui aura fallu presque 14 ans pour parvenir à communiquer « d’égale à égale » avec ses sœurs, même si cela reste fragile, et que bien souvent, elle s’efface. Avec son frère, cela a été totalement différent, du fait de sa présence régulière à la maison, Perle et Fiston ont un lien fusionnel et quasi gémellaire.

Au sein de l’école, très vite, quand les professionnels l’ont forcée à rentrer dans le moule, l’ont critiquée, brimée, blessée.

Et de ce fait, au sein de la société, que Perle a pris en horreur, terrifiée par les adultes, puis les adolescents, jusqu’aux petits enfants qui la mettent mal à l’aise et en situation d’angoisse.

Et c’est ainsi que nous avons été broyés par les rouages de ce système, confrontés à la pression des professionnels pour la « soigner », errant d’instances en instances, de prises en charge médicales aux suivis pédo-psychiatriques.

Et que nous avons piétiné l’enthousiasme et la liberté d’être de notre fille. Réduite à une étiquette, imposante et tenace, d’enfant « à problèmes », « inadaptée », « handicapée ».

Je ne culpabilise pas (bon, un peu, mais j’y travaille), car nous avons toujours agi « pour elle », « dans son intérêt ».

Je sais maintenant que nous aurions dû freiner des quatre fers. Que nous aurions dû tout simplement proposer à notre enfant un environnement sain et adapté à son évolution. Que ce soit l’unschooling, les structures de pédagogies Montessori, Freinet ou que sais-je encore, des alternatives au système scolaire classique étaient possibles.

Mais on ne peut malheureusement pas effacer toutes ces années d’errance et nous devons continuer à avancer, à l’accompagner dans son cheminement.

Et aujourd’hui, ce qu’il lui faut, c’est prendre son temps. Observer, réfléchir, expérimenter tout ce qui lui fait envie, lui correspond, l’intéresse, la questionne. Que ce soit apprendre la fabrication d’un fromage de chèvre (merci Nathalie !), la construction d’une cabane, la pratique du football féminin, l’élevage caprin, et tellement d’autres domaines.
Vient alors l’art délicat de concilier ses besoins à notre rythme de vie, cadré par des horaires d’école, de travail, d’activités périscolaires, de trajets stage/école/job d’étudiants liés à la scolarisation de nos autres enfants.

En effet, ce n’est pas évident d’accompagner Perle dans ses découvertes, quand il faut sans cesse tout laisser en plan pour aller récupérer Fiston, le faire manger, repartir, et ainsi de suite pour lui et les autres. Ce n’est pas compatible avec par exemple, une expédition en forêt, la visite d’un musée (tout est à au moins 30 km d’ici), ou la mise en place d’une activité type lapbook ou autre recherche….

Et me voici frustrée, coincée, entre l’envie de suivre les aspirations de Perle, et mes multiples obligations de mère auprès de mes autres enfants.

Alors aujourd’hui, on pratique l’unschooling à temps partiel, en attendant mieux.

NDLR : sinon au moment où j’allais publier ce billet, Perle s’est entaillée sérieusement l’index (en préparant le gratin dauphinois pour le repas) et part en urgence à l’hôpital avec son Papa. 

NDLR2 : bilan de l’accident : Perle a donc interdiction de bouger la main jusqu’à la cicatrisation. Elle est ravie d’échapper ainsi aux activités formelles (dictées, exos divers), mais très déçue car cette immobilisation la prive également de football… A suivre.

 

*unschooling : c’est instruire nos enfants de façon non dirigée, suivant leurs évolutions, aspirations, choix d’apprentissage. Ici, je mixte entre les programmes officiels correspondant aux besoins de Perle (enseignement technique agricole),  des supports formels (pour les notions indispensables comme les bases opératoires, l’orthographe etc), et les découvertes au quotidien suivant sa demande (jardinage, visites de lieu, découverte d’exploitation agricole, cuisine, couture et tellement d’autres choses)

 

IEF, nous revoilà !

Le couperet est tombé. Perle ne sera pas scolarisée en établissement cette année. En effet, les troubles engendrés par sa phobie scolaire sont trop importants et ont trop mis à mal l’équipe éducative qui l’avait prise en charge l’an passé. Je profite d’ailleurs de ce billet pour les remercier mille fois de leur investissement, de leur bienveillance et de leur soutien de tous les instants.

Nous reprenons donc l’IEF (Instruction En Famille) pour cette dernière année de scolarité obligatoire. Perle a 15 ans passés, elle devrait « normalement » suivre le programme de 3ème.

Pour rappel, j’ai assuré la scolarité de Perle pour son CP, sa 6ème et sa 5ème.

Seulement aujourd’hui, je ne vais pas enseigner à une petite fille, mais une jeune adolescente en passe d’intégrer le monde du travail.

Il me faut donc revoir ma façon de lui enseigner, mettre à jour mes connaissances, mes ressources, fouiner, chercher, bricoler, créer, bref mettre en place un nouveau programme d’apprentissage collant aux vœux de ma fille.

Comme je l’ai déjà évoqué, Perle souhaite évoluer vers un emploi agricole, si possible en chèvrerie et/ou ferme pédagogique.

Dans l’idéal elle désirait étudier jusqu’à l’obtention d’un CAP.

C’est donc ce que nous allons étudier les prochains mois. En me basant sur le référentiel CAP Agricole, ainsi que sur le référentiel du socle commun, je vais l’accompagner dans sa démarche.

Alors on laisse tomber les fastidieux cours d’Histoire-Géo, les maths abstraites, ou bien encore la physique, pour nous concentrer sur des apprentissages concrets et directement liés à la vie active : comprendre et maîtriser un budget (familial et pro), maîtriser les bases de la comptabilité, savoir décrypter des documents de la vie quotidienne (factures, relevés, moyens de paiement, bons de commande, fournisseurs etc).

Une partie importante du programme sera bien sûr consacrée à la culture générale, mais sans formalités. Au gré de nos travaux, Perle révisera et consolidera ses acquis en géopolitique, en économie, en éducation civique, en notions essentielles de maths (pourcentages, statistiques, maîtrise des 4 opérations …)

Et bien sûr, tout  sera prétexte à la production d’écrit, à l’analyse et l’interprétation de documents divers, à l’utilisation des outils numériques etc….

De plus, Perle a décidé la semaine dernière d’apprendre les bases de la langue japonaise. Cette activité nous permettra de découvrir une nouvelle culture, nous intéresser aux traditions nippones, à leur gastronomie ainsi qu’à tant d’autres choses !

Défi supplémentaire, pour cette année, le papa de Perle va lui aussi participer à son instruction. Il faut donc que j’établisse un programme clair, avec un système de suivi qui me permette de partir travailler sans stresser (bon, ça faut pas rêver hein, c’est dans ma nature !). Monsieur Mon Mari n’étant pas très au fait de l’actualité scolaire, je vais devoir d’abord lui partager mes trucs et astuces pédagogiques avant de lui présenter la masse d’informations qu’il devra proposer à notre fille.

Si cela intéresse certains d’entre vous, je publierai régulièrement nos avancées, nos doutes, nos difficultés et nos joies dans cette aventure qui débute maintenant !

D’ailleurs, une des grosses difficultés de Perle est la mémorisation des tables de multiplication. Et l’utilisation de la calculatrice à l’école n’a en rien aidé.

Aussi première astuce mise en place aujourd’hui : le jeu de l’oie des multiplications. Je l’ai trouvé sur le blog d’Aliaslili, au gré de mes recherches internet. Merci à elle !

 2-jeux-de-l-oie-les-tables-de-MULTIPLICATION-ALIASLILI

Au-delà des enseignements théoriques, nous allons surtout nous attacher à découvrir l’univers professionnel, en multipliant les visites d’exploitations agricoles, en gardant un lien fort avec les anciens maîtres de stage de Perle, avec lesquels nous avons lié une sincère amitié.

De plus, il nous faut trouver les autorisations pour que Perle puisse effectuer des stages, car rien de tel pour découvrir un métier que d’aller y mettre les mains !

Perle continue cette année la pratique du Football, elle est désormais en catégorie U18, et attaque dès la semaine prochaine les matches de Championnat de l’Isère.

Comme dirait l’autre, y a plus qu’à !

A défaut de ressources, faut en avoir ! (de la ressource)

comptes

Ou comment va falloir que j’apprenne à gérer mon budget !

Vu que j’ai arrêté de travailler, nos revenus ont considérablement baissé. Par conséquent, notre train de vie aussi. Déjà que ce n’était pas le TGV (notre train de vie), là c’est carrément un funiculaire de montagne !

Il a donc fallu se sortir les mains des poches, trouées, pour compter nos piécettes et imaginer une routine de vie plus économe.

Nous partions déjà avec un GROS handicap, nous sommes dépensiers et de très mauvais gestionnaires : on ne tient pas nos comptes, on prévoit pas, on calcule rien….et hop ! Catastrophe et désespoir chaque fin (milieu ?) de mois.

Heureusement, nous étions loin d’être à plaindre niveau sousous, donc ça allait tant bien que mal.

Mais là, y a un salaire en moins (et les avantages qui vont avec, comme les tickets resto, les aides pour les vacances et les fournitures scolaires etc..).

Donc, il faut faire attention chaque mois et aussi anticiper, prévoir (oh tout de suite les gros mots!!), afin que notre tribu s’en sorte honorablement toute l’année.

♦ Déjà, comme j’en ai parlé ici, on a arrêté de fumer, ce qui était un groooos poste de dépense.
Pour tout vous dire, les économies faites en n’achetant plus de tabac compensent quasiment la perte de mon salaire.

♦ Deuxième poste de dépense en moins : la cantine de Fiston. Vu que je suis à la maison, il rentre manger le midi. Ça nous permet d’avoir plus de 2 heures ensemble pour jouer (ou s’insupporter!) et ça m’enlève plus de 100€ de dépenses par mois. Les points négatifs sont que Fiston ne mange plus du tout équilibré (oui je suis toujours aussi fâchée avec la cuisine) et que je ne peux pas m’absenter ou prévoir quelque chose avec Perle sur la journée.

♦ Troisième poste de dépense allégé, les frais d’essence : je faisais 90 km/jour pour aller travailler, soit près de 200€ par mois pour remplir Titine. Plus de boulot, plus de voiture !

Donc c’est près de 3 pleins économisés par mois !

♦ Le gros point négatif reste notre budget nourriture, qui reste très conséquent alors qu’on mange très mal, il faut l’avouer. Nous sommes assez feignasses, n’aimons pas cuisiner, et la facilité nous appelle souvent à aller acheter plusieurs fois par semaine de quoi nous restaurer sans trop cuisiner.

Ce qui revient cher, hein.

J’aimerai vraiment tendre à une alimentation plus saine et variée, voir locale et bio.

Pour cela il faudrait que je cuisine en gros pour congeler (et nous sommes 7, pfff), prévoir les menus (mais même en prévoyant des plats simples et rapides, je n’ai pas envie de les cuisiner …), trouver des commerces locaux pas trop chers où me fournir en légumes etc.

C’est pas gagné, moi je vous dis !

♦ Sinon, point positif, on va peut-être pouvoir mettre un peu d’argent de côté, ce qui en presque 20 ans de vie commune n’est jamais arrivé (bon nous sommes les rois de la poisse aussi) !

Et donc, pouvoir  enfin soit … continuer les travaux, ou soit …. bah continuer les travaux ^^

♦  Autre gros chantier de l’année : la remise en route de mon potager. Après quelques années laissé en jachère, j’ai prévu de le replanter ce printemps : pieds de tomates et autres courgettes, à nous les beaux légumes du jardin à déguster cet été !

potager

Je suis débutante en potager, donc on y va à tâtons, en espérant trouver de bonnes âmes prêteuses de graines et de savoir-faire !

♦ Pour économiser de l’argent sonnant et trébuchant, j’ai copié l’idée lue chez Aurélia du blog Famille Nombreuse Famille Heureuse et pour l’instant on s’y tient ! (en même temps, on n’est qu’en février, on verra en Novembre ^^)

euros

Mais il reste encore à trouver des astuces pour les achats de fournitures papeterie/scolaire assez important avec l’IEF, les dépenses vestimentaires de la Tribu.

Je ne parle même pas d’imaginer partir deux/trois jours en vacances !

Vous faites comment vous ?? Des astuces d’économe ? Des bons plans ?

Et celui ou celle qui me trouve le moyen de manger bon, bio, local, pas trop cher et sans mettre la main à la pâte gagne la première salade de mon jardin ^^

On fait quoi, aujourd’hui ?

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Adolescente et descolarisée – épisode 2

Quand j’ai décidé d’arrêter mon activité professionnelle pour enseigner à Perle, j’étais pleine de bonne volonté, d’idées « trop top » pour lui faire ingurgiter tout le programme de 5ème.
Sous pression, avec une épée de Damoclès au-dessus de ma tête, j’ai dès le 1er janvier concocté un emploi du temps précis et ordonné nos journées, afin que chaque minute soit consacrée à un apprentissage précis.

Sept jours. Mon beau planning a tenu 7 jours. Jusqu’à ce que Perle ait son premier contrôle pédagogique.
Gros moment de stress s’il en est, j’avais d’ailleurs « omis » de lui en parler jusqu’à l’avant-veille, tellement paniquée à l’idée qu’elle fasse une crise de panique (ouais, on fait une belle équipe de paniquées, toutes les 2).

Arrive cette inspection. Nous nous y rendons, sous la pluie et le vent, avec une voiture aux pneus lisses, histoire de corser l’aventure. On trouve le collège. Je négocie pour que ma puce, tétanisée devant cet immense collège et la foule d’adolescents bigarrés qui le remplissent, franchisse son portail.
Je fais genre je suis super à l’aise et ravie d’être là, et bizarrement ça marche, je suis à l’aise (je crois qu’à l’aube de mes 39 ans, je peux dire que je suis GUÉRIE de mon anxiété sociale!!!).
Donc je traîne ma puce jusqu’à la salle dédiée à notre inspection. S’y trouvent déjà d’autres familles pratiquant l’IEF, sourire jusqu’aux oreilles (ça, c’est louche, non?)

Et nous rencontrons l’Inspecteur chargé de mener l’entretien des familles (l’Inquisition!!) et ses conseillers, chargés d’évaluer le niveau scolaire de nos enfants.

Et je tombe des nues : il est aimable !! Il est souriant !! Il est bienveillant et empathique.
Cet entretien est une révélation, un soulagement, une liqueur sucrée qui coule sur l’acidité des plaies qu’avaient creusé la cohorte de « professionnels de l’Education nationale » depuis 2008.

Ce Monsieur (oui, j’ai oublié son nom mais pas la majuscule de sa gentillesse) a fait abstraction du mutisme de Perle, a plaisanté, devisé, papoté, s’est indigné avec nous des conditions dans lesquelles notre fille a été déboutée du collège l’an dernier, m’a rassurée, entendue, rassurée encore.

Puis un Conseiller a tenté d’évaluer le niveau de français/histoire/anglais de Perle. Passons …
Voyant à quel point parler et écrire était difficile pour ma fille, notre cher Inspecteur a repris le relais, en nous conviant de nouveau dans son bureau. Là, il a réussi, (God blesses him!) a déridé ma fille, à lui faire dire quelques mots, à la faire sourire et même rire (à l’étouffée certes, mais quand même!!) et à la questionner sans façon sur ses connaissances mathématiques.

A la fin de trois longues heures, ce brave homme a conclu que Perle avait un excellent cerveau en état de marche, et que c’est tout ce qui lui importait ! De là, il m’a dit de me détendre ! De souffler un bon coup et de revoir à la baisse ce que j’avais prévu comme cours.
De bonnes bases en maths, une bonne connaissance des différentes périodes de notre Histoire, savoir lire, écrire, s’exprimer, donner son avis, mûrir une réflexion, tenir une conversation basique en anglais et basta ! C’est tout ce qu’elle avait besoin de savoir pour réussir dans la vie !
Et que surtout, elle continue à s’enthousiasmer pour tout, qu’elle s’amuse, qu’elle découvre, qu’elle vive !
Il m’a aussi rassurée sur l’avenir scolaire de Perle : il nous transmettra une lettre de « dérogation » à donner à la future école de notre fille, au cas où la structure tique devant l’absence de dossier scolaire de Perle.

Voilà pourquoi mon beau planning de cours n’aura tenu que 7 jours.
Depuis, on joue aux Playmobils !

La bataille de Yamourk, version playmobils ! Ou comment aborder les conquêtes arabes !

La bataille de Yamourk, version playmobils !
Ou comment aborder les conquêtes arabes !

 

L'empereur Héraclius (bah quoi hi hi !)

L’empereur Héraclius (bah quoi hi hi !)

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L'armée arabe, menée par le calife !

L’armée arabe, menée par le calife !

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Et ma vie a changé.

Inactive. Au chômage. Sans travail. Au foyer. Glandeuse.

La liste est longue de termes qui pourraient définir ma vie actuelle.
Seulement, je les refuse. Je les barre, les biffe, les raye, les rature, les efface.

Je ne suis pas inactive, oh non. J’ai, certes, cessé d’exercer une activité professionnelle salariée. Quoique..

Je suis au chômage. Bah oui. Mais je considère plutôt cette allocation mensuelle comme une rétribution à mon activité bénévole de professeur des Collèges. A plein temps.

Sans travail. Même pas vrai. Rapport à mon activité bénévole de prof particulière de ma fille. Rapport aux différents petits jobs que j’ai déjà retrouvés, et qui mettent un peu de beurre dans nos pâtes.

Au foyer. Ah oui, ok. Trop d’ailleurs. J’aime pô ça être à la maison. 24H/24 ou presque. A enchainer les corvées ménagères, tout en préparant les cours de Perle. Ne plus avoir de vie « rien qu’à moi », avec « mes » collègues, « mes » potins, « mes » heures de boulot….

Glandeuse. On a vu précédemment que non, hein.

D’ailleurs, je suis aussi « chercheuse ». A Pôle Emploi. Et ça commence à se savoir, les propositions de jobs arrivent. Je vais pouvoir, si je veux, avoir de nouveau une vie « extra-muros », autre qu’aller briquer les sols de « mes petites mamies ».

Mais voilà, ma vie a bien changé depuis le 1er Janvier de cette année toute neuve.
Faut que je trouve un rythme, un vrai, qui me plaise et me convienne. Qui ne perturbe pas trop la Tribu. Qui l’arrange.
C’est un peu compliqué tout ça. Difficile pour moi de faire le deuil de mon travail, que j’aimais tant. De ne plus côtoyer une équipe incroyable, qui m’a enrichit de tant de façons.

En plus on a arrêté de fumer, Monsieur Mon Mari et moi… Rapport au fait que j’ai plus de boulot, donc moins de pesetas.
Je suis donc présentement une limace sous ecstasy, avec un cerveau en marmelade, un appétit de femme enceinte (et les kilos qui s’invitent d’ailleurs) et une susceptibilité de compêt’.

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Mais sinon, ça va hein… Enfin, ça va aller… Bientôt.

« Adolescente et dé-scolarisée  » – épisode 1

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Depuis Janvier 2015, Perle est dé-scolarisée. A cause de ses troubles d’anxiété sociale, son passif de phobique scolaire et un environnement scolaire assez obtus (pour être polie), son passage au Collège n’aura été que bref et violent.

C’est perdus et désemparés que nous avons pris la décision de retirer notre enfant du système classique. Nous l’avions déjà expérimenté en 2009, lors de son CP, lorsque ses troubles ont pris trop d’ampleur pour lui permettre d’évoluer en classe.
Après une longue période d’errance, puis de soins, nous pensions que la guerre contre « ses soucis » comme elle les appelle, était – presque – gagnée et qu’enfin, Perle allait pouvoir retrouver un rythme normal de pré-ado « dans le moule ».

Malheureusement, cela n’a pas été le cas, malgré les efforts surhumains qu’elle a fournis.
De crise d’angoisse en attaque de panique, de convocation en conseil de discipline (avec les forces de l’ordre qui font bien peur), les défenses de Perle ont craqué, et pour la protéger, nous avons tout arrêté.

Bye-bye le collège, retour à la maison.

Comme son papa et moi travaillons, pour que notre fille ne reste pas seule toute la journée, nous avions trouvé une solution : qu’elle passe la semaine chez son grand-père (qu’elle adore) pour suivre tant bien que mal sa scolarité et qu’elle soit chouchoutée.
Hélas, Perle n’a pas supporté être loin de la maison plus de quelques jours et rapidement, on revenait à la case départ.

Dans le même temps, nous avons reçu une convocation des services de protection de l’enfance, nous informant qu’une information préoccupante leur avait été déposée par le Collège.
Pour négligences.
Un cataclysme d’émotions et d’angoisses a alors pris possession de mon cerveau, moi qui justement travaille dans une structure de protection de l’enfance. Moi qui ai rencontré des dizaines d’enfants retirés à leurs parents pour négligences, maltraitances. Moi qui me bas jour après jour auprès de ces familles.
Je me suis effondrée, déjà imaginant le pire. Placement, jugement, cauchemar …

Heureusement, les travailleurs sociaux chargés de notre « dossier » ont bien fait, et vite, leur travail. Au bout de quelques semaines, l’affaire était classée sans suite.

Après ce douloureux passage, nous pensions avoir trouver une solution pour que Perle soit scolarisée tout en bénéficiant d’un accompagnement psychologique fort. Sa thérapeute nous a en effet appris l’existence d’une clinique spécialisée dans ces troubles de la scolarité, particulièrement auprès des adolescents.
Un dossier est constitué cet été, mais nous sommes sans aucune nouvelle depuis…
Nous qui envisagions sa rentrée de septembre 2015 avec espoir, sommes de nouveau dans le désarroi le plus total.

Pressés par l’Education Nationale de rendre des comptes sur le devenir de notre enfant, sans solution, sans aide ni soutien des « structures compétentes », nous avons de nouveau pris la décision d’instruire notre fille en famille.
Et donc, pour cela, je dois me rendre disponible.
D’où ma décision d’arrêter de travailler (entre autres raisons).
D’où ma décision de m’investir vraiment dans ses apprentissages afin qu’elle n’accumule pas un retard trop important par rapport aux « petites cases exiguës » du programme officiel. Car oui, nous allons être contrôlés. Perle va être évaluée, avec obligation de résultats, de progression, sous peine d’un nouveau signalement auprès des services sociaux.

Mais Perle en a décidé autrement. Ma fille, qui me semblait totalement submergée par ses peurs et ses angoisses, a eu LE déclic. Est-ce l’entrée en 6ème de sa petite sœur ? Est-ce la semaine passée chez mon oncle, éleveur de vaches laitières ? Est-ce juste un cheminement personnel ?

Perle étouffe, Perle s’ennuie, Perle veut retourner à l’école !!!

C’est les larmes aux yeux et le cœur tressaillant de joie que j’ai recueilli sa demande il y a quelques jours …
Même si ce retour à une scolarité en établissement n’est pas envisageable tout de suite. Même si mille questions et autant de doutes se bousculent sous mon front.
Ma Perle a réagi.

Les mois qui arrivent vont donc être dédiés à sa future réintégration scolaire, tant au niveau apprentissages (car Perle a beau être précoce, son retard est phénoménal) qu’au niveau social, pour lui permettre de s’expérimenter dans des petits groupes, réapprendre les codes de communication avec l’Autre, trouver une structure qui lui convienne (pour l’instant on envisage une orientation en Maison Familiale Agricole, pour qu’elle puisse s’épanouir dans une formation dédiée aux animaux) .

Voilà donc un résumé brouillon des derniers mois, dans notre bataille pour Perle.

Aujourd’hui, j’aimerais trouver des pistes, lire des témoignages de parents d’adolescents instruits en famille. Parce qu’autant c’était un jeu d’enfant de l’instruire à 6 ans, autant cette année, c’est ardu et compliqué.

Alors je vais me servir de mon blog, comme tribune, comme journal de bord, pour vous raconter nos journées, nos découvertes. Pour vous appeler à l’aide aussi, quand on pataugera, quand on n’y arrivera pas. Pour vous partager aussi cette autre façon d’apprendre qu’est l’instruction en famille, bien différente qu’au collège.
Vous serez là, dites ??

(parce que des fois, c’est vraiment dur d’être une maman …)