Petits mots pour grand amour

J’ai tellement de choses à dire et puis en fait, pas tant que ça ….

Des petits bonheurs aux grosses galères, des doutes aux espérances, la vie déroule son fil entremêlé de nœuds comme partout, chez vous, chez eux …

Tous lotis à la même enseigne … alors pourquoi mériterais-je plus d’attention qu’un autre.

Mais parce que notre lien, entre vous mes lecteurs, et moi petite scribouillarde anonyme, est important et me manque, je reviens à petits pas, à petits mots, comme ceux que mes enfants me laissent lorsque j’enchaîne les jours de travail sans vraiment les voir, comme ceux que je leur écris, le matin, pour tenter de prendre soin d’eux, de loin, trop vite.

« Comme un grand »

Mon bébé, mon tout petit, mon Fiston. Qui s’est parfaitement adapté au rythme de l’école primaire, qui lit « comme un grand » tout ce qu’il peut trouver à déchiffrer. Qui ne semble pas perturbé d’être sans sa sœur, entrée au collège …

« Comme une ado »

Ma championne, entrée sans trembler dans la cour des grands, avec ses baskets et son survêt’, sans faillir devant ce nouveau monde. Épuisée d’enchaîner études et entraînements, mais motivée par ses bons résultats en cours comme sur le terrain. Ravie de découvrir l’univers des ados, qu’elle tente de nous faire partager, tout en insolence et en arrogance.

« Comme une exilée »

Ma Perle. Dans l’attente et dans l’errance, ma fille voit s’échapper sa vie sans pouvoir la rattraper. Exclue du fait de sa dé-scolarisation, de sa solitude jour après jour à la maison. Déconnectée, sans repère. Elle reste droite et souriante, aimante et adolescente, quand enfin, la Tribu rentre. Mais montre des signes d’étouffement, d’envie d’ailleurs, d’autre chose. Malheureusement, nous peinons à trouver une aide, une structure, un début d’avenir pour elle.

« Comme une douleur »

Ma Deuz, ma plus rebelle du tout. Un début d’année scolaire difficile, à tenter de s’intégrer dans un lycée bien grand, bien étouffant pour ma solitaire. Entre envies et fatigue, entre maladie et blessures, ma deuz souffre depuis quelques mois, corps et coeur. L’incertitude me ronge quant à son avenir.

« Comme une pro »

Ma Prems. Qui s’épanouit de jour en jour dans ses études, s’impliquant toujours plus dans ses apprentissages. Qui prouve aux professionnels qu’elle est faite pour ça.

Mais qui vit à fond ses 17 ans, pleine d’énergie incontrôlable, claquant les portes, râlant et maugréant. Qui passe du rire aux larmes, entre câlins serrés et bataille rangée.

 » Comme des vieux « 

Fatigués. Epuisés. Dépités. Monsieur Mon Mari et moi maintenons tant bien que mal notre embarcation familiale sur les flots mouvementés.

Sans trop se voir, avec nos horaires décalés. Sans trop se parler, avec nos rancoeurs mal placées et nos envies d’autre chose.

Unis, soudés quand même.

« Comme une envie d’ailleurs »

Parce que la vie va trop vite, parce qu’ils grandissent sans moi, parce que je ne peux plus, je ne veux plus, j’arrête. Après des mois à partir les larmes aux yeux, la boule au ventre, je rends les armes. Dans deux mois et quelques, je quitterai mon poste d’auxiliaire, pour démarrer une nouvelle aventure.

Une décision douce-amère, que j’ai prise sans hésiter. L’avenir est encore flou et incertain, s’annonce certainement plein de galères et de doutes mais je sais pourquoi. Pour qui, surtout. Pour eux, mes cinq petits et mon double.

Parce que j’ai décidé que ma vie, ce n’était pas la réussite sociale ou professionnelle. Ce n’est pas une course contre la montre, pour espérer grappiller une heure de bonheur par jour.

C’est prendre le temps de les voir grandir, c’est les accompagner, les soutenir, les chérir sans aucune mesure, sans pression.

Parce que j’ai compris, que le plus important c’est eux six, et uniquement eux. Dans la pauvreté peut-être, dans les galères certainement, mais dans l’amour et le partage, la complicité et le partage. Toujours. Unis.

Alors voilà où j’en suis.

Tournée vers l’avenir, le leur comme le mien. Tremblante de doutes, mais pleine d’espérances pour un futur plus doux.

téléchargement (2)

Brèves (pas si brèves) de Tribu

Je souffle un grand coup sur les touches du clavier, histoire de faire voleter la poussière accumulée là… Je souffle un grand coup aussi sur mes pensées, ensevelies sous les couches de fatigue et d’heures de sommeil manquées…

Voilà, la place est nette. Mon ordinateur ronronne sur mes genoux, la page blanche s’offre toute entière à la mélodie que vont jouer mes doigts sur le clavier.

Ce soir, je jouerai une partition libre, sans notes et sans portée, tellement mes idées sont mélangées et confuses. Le temps, encore une fois, se fait bien pressant et autoritaire, trop pressant, pour me laisser seulement l’espace de créer une sérénade, ou mieux encore, une opérette légère et mutine.

Aussi, comme souvent, je vais poser là, à l’état brut, quelques anecdotes, quelques pensées, pour vous raconter la vie dans ma Tribu.

Et, plutôt que des notes, ce seront des points. Comme ceux griffonnés sur mes to-do-lists, emplissant mon carnet de notes et mes tiroirs. Et que j’oublie, que j’enfouis, aussitôt écrites.

  • Fiston a fêté ses six ans ce mois-ci. Et aussi perdu une dent. Mon toutpetit, qui fait trembler mon monde depuis sa naissance. Mon blondinet, qui use et abuse de son charme ravageur pour nous faire oublier ses accès de colère. Mon ex-insomniaque, qui dort enfin tout son soûl, nuit après nuit, parfois dans son lit, parfois dans le notre, collés-serrés comme avant. Mon grand garçon, qui progresse jour après jour dans ses apprentissages, qui râle quand je le traite comme un bébé. Mon zébulon, qui bondit et tournoie sans cesse, jusqu’à m’en donner le tournis. Mon insolent, qui ne contient pas encore ses accès de colère et de rage, nous abreuvant régulièrement de ses logorrhées acerbes et violentes. Il me fatigue et me fascine. Il me manque et m’étouffe. Il va bien !
  • Championne. Celle que j’ai longtemps surnommée Mini-Bulldozer. Qui ne l’est plus vraiment, ma brunette. Oui, elle a toujours ces accès d’énergie qui la font installer un terrain de foot dans sa chambre, entre la poussette et la caisse de Légo en guise de cages. Oui, elle a toujours ce grain de folie, qui la bouscule des rires aux larmes sans transition. Mais elle grandit. Physiquement d’abord. Quand elle m’enserre de ses bras musclés, et que sa tête repose bien trop haut sur mon sein. Ma crevette est en passe de devenir une grande perche. Mentalement, ensuite. Quand ses réflexions et ses pensées l’emmènent sur des chemins d’adolescente. Quand elle écoute, quand elle comprend, quand elle questionne. Son parcours d’écolière reste serein, bien que parfois parsemé d’embûches désagréables. Comme le départ en congé maternité de son institutrice adorée, et l’arrivée d’une remplaçante revêche. Comme ces failles dans ses acquisitions, qui me font frémir en pensant à son entrée prochaine au collège. Mais elle va bien, très bien. Toujours ballon au pied, bien qu’un peu éloignée des terrains depuis quelques mois. Un match ou tournoi par semaine plutôt que trois…
  • Perle. Un mois aujourd’hui que j’ai décidé de la retirer du collège. Un mois que nous sommes libérés, soulagés, débarrassés de cette tension, de cette appréhension constante. Un mois que nous retrouvons notre fille. Souriante et détendue. Reposée. Perle grandit aussi. Physiquement bien sûr. Ma puce a déjà dépassé ses aînées, bien frustrées d’ailleurs, et du haut de son mètre soixante-cinq, réussit à se faire oublier, tellement discrète et réservée. Mentalement aussi. Elle n’aime rien plus que se faire toute petite, roulée en boule dans un coin de son lit, cachée, silencieuse. Sa sensibilité extrême, son âge aussi, font que Perle se fond dans le décor et nous devons régulièrement aller la titiller pour qu’elle accepte enfin de sortir de son repaire. Elle a débuté la semaine dernière ses séjours chez mon papa. Elle y passera désormais la semaine, pour étudier d’abord, et pour vivre aussi. Mon papa adoré prend ainsi notre relais, afin que Perle ne reste pas cloîtrée dans sa tanière toute la journée, en attendant que nous rentrions du travail. Cette première semaine s’est bien déroulée, malgré quelques coups de blues de ma Blonde. Elle y repart demain, après son entretien hebdomadaire avec sa thérapeute. Nous nous donnons le temps. Qu’elle prenne ses aises, ses repères. Que l’on voit si elle progresse dans son programme scolaire. Que l’on constate, ou pas, si cet arrangement lui convient, nous convient, convient à ses grands-parents. On prend le temps. Et elle va bien !
  • Deuz. Après un mois de Janvier extrêmement compliqué et sombre pour ma belle brune, le ciel s’éclaircit un peu, son sourire revient. Entre bravades et confidences, ma Différence s’apaise. Et pourtant ce n’est pas simple. Une année scolaire qui se fait chaotique, parce qu’elle n’a pas trouvé de stage professionnel. Parce qu’elle ne supporte plus trop les comportements de ses camarades de classe. Parce qu’elle est lasse, de tout. Qu’elle a tenté le pire, il y a quelques semaines. Mais a appelé à l’aide. M’a appelée. Malgré ses paroles, qui me blessent souvent, malgré ses rebuffades fréquentes, notre complicité est encore là, bien que fragile et malmenée. Des mots doux viennent parfois se glisser dans le creux de sa voix (enfin de ses textos, adolescente des années 2000 oblige). Des heures de confidences croisées aussi parfois. Souvent, un frisson d’angoisse me parcourt lorsque je pense à ma fille. Je ne sais encore où la mèneront ses pas, où l’entraînera son non-conformisme. Et pourtant. Et pourtant je me prends à sourire, à pleurer aussi, en la contemplant. Parce que, bien qu’elle ne supporte pas quand je dis ça, nous nous ressemblons tellement. Je sais sa sensibilité, je sais sa soif d’amour, ses velléités d’indépendance, son envie d’être une Autre, d’être Ailleurs. Je ne peux pas dire qu’elle va bien, ce soir, parce que l’angoisse me ronge toujours. Mais nous sommes ensemble et je vais me battre pour elle, encore et encore, pour qu’enfin un jour, je puisse dire sincèrement qu’elle va bien !
  • Prems. Ma Bella Bionda, ma toute grande. Qui ne l’est pas vraiment ces temps-ci. Elle oscille entre 5 et 10 ans d’âge mental dernièrement. Toujours à titiller ses cadets, amorçant les jeux les plus bruyants et les moins appropriés. Des bagarres remuantes et braillardes. Des parties de cache-cache hystériques. Qui finissent mal, en général. Mais elle est toujours aussi maternante et responsable. Prenant notre relais dès que le besoin s’en fait sentir. Un peu trop bien parfois, oubliant que ses cadets ne sont pas ses enfants. Quand elle essaye de les mener à la baguette et qu’ils se rebiffent. Quand je dois, régulièrement, lui rappeler que JE suis la mère, bien qu’absente trop souvent. Mais elle est toujours aussi bonne élève, complimentée et apprécié par ses formateurs. Bien intégrée à l’école maternelle où elle effectue son stage. Où elle s’épanouit de jour en jour, appréciant toujours autant de côtoyer les enfants. Elle va bien !
  • Monsieur Mon Mari. Qui enchaîne nuit après nuit des heures de travail éprouvant, entre la gestion de ses équipes et la pression de ses supérieurs. Qui me paraît bien malmené ces derniers temps, presque atteint. Après la passion de nos retrouvailles, la routine a vite repris le dessus et ils sont rares, nos moments d’intimité. Une soirée par semaine, il ne nous reste que ça pour exister. Mais entre nos cinq têtes blondes, nos soucis personnels et la tenace fatigue qui brise nos corps, nos instants complices se réduisent à une peau de chagrin ces derniers temps. Et j’en suis bien chagrine… Va-t-il bien ? Je n’en sais rien.
  • Et moi, et moi et moi… Bien qu’en temps partiel, mon activité professionnelle prend quasi toute la place dans mes journées. Parce que je ne laisse pas mon travail en claquant la porte du service. Parce que les situations compliquées de nos résidentes hantent mon esprit. Parce que je ne suis pas satisfaite de ma pratique professionnelle. Je ne me trouve pas à la hauteur. Je n’ai pas encore trouvé ma bonne place, depuis septembre que j’occupe ce poste. Je me questionne toujours autant sur ce choix. Ai-je eu raison ? Ou tort ? La réponse tourne et virevolte dans mon esprit, et j’attends patiemment qu’elle se pose. Côté personnel, la vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Je cours après les heures, trop peu nombreuses, pour abattre la charge de travail de mon rôle de mère. Entre lessives étendues à 22h, mots des instits signés en me lavant les dents, histoire pas racontée, câlin abrégé, je me sens frustrée et fatiguée. Et je n’ose me plaindre, j’ai si souvent entendu quelle chance j’avais, d’avoir un boulot aux horaires à la cool (si t’oublie les 2h de trajet quotidien), dans un secteur sécurisé (ouais la fonction publique, quand t’es contractuelle en CDD, ça n’a rien d’une sinécure), du peu de responsabilités (et donc de charge de travail) que génère mon poste (et donc, je ne suis qu’une 5ème roue, un accessoire parfois). Mes enfants me manquent terriblement. Entre baisers volés, et plâtrée de pâtes trop cuites, je me sens toujours entre deux portes, pensant toujours à l’heure d’après, au rendez-vous programmé, aux cours de Perle à rédiger, aux placards vides, aux factures impayées… Je ne vais pas très bien donc, même si jour après jour, le temps défile sans trop d’accrocs, dans notre organisation bien rodée. J’aimerais retrouver mon Mari, m’oublier dans ses bras. Je voudrais pouvoir prendre le temps de câliner mes enfants, de les écouter vraiment. Je souhaiterais que la roue cesse enfin ses tours infernaux et que ma vie redevienne comme avant. Mais avant quoi, je sais pas trop…

Mais on fait aller, comme on dit. Nous sommes en bonne santé, nous sommes soudés, nous sommes sept et nous formons une famille, notre unité, notre univers.

Avant de lui dire Adieu.

La coutume populaire veut qu’au premier de l’An, chacun décrypte son horoscope de l’année à venir, espérant qui LA rencontre amoureuse, qui LA rentrée d’argent attendue, ou bien encore la gloire chaque nuit rêvée.

En cette fin décembre, temps traditionnel des bilans et rétrospectives personnels, j’ai décidé de rédiger mon horoscope. Non pas celui qui guidera mes pas dans l’an nouveau. Mais celui que j’ai écrit tout au long des douze mois passés.

belier

 Signe zodiacal : BELIER

Le natif du Bélier est impatient, courageux, impulsif. Il est souvent d’un tempérament dominateur et n’apprécie pas la contradiction. Ce signe est caractérisé par l’énergie et la force.

♦ Signe chinois : SERPENT

Si le serpent a mauvaise réputation dans les pays chrétiens, dans les pays asiatiques, au contraire, il est réputé et souvent vénéré pour sa sagesse, sa sagacité et sa volonté. L’homme serpent est sentimental et agréable. Il a de l’humour. La femme est belle et réussit souvent par sa beauté (Grace Kelly, Jacqueline Kennedy sont du signe du serpent). Au Japon, quand on veut faire un compliment à une femme et rendre hommage à sa beauté, on a coutume de lui dire :  » Ma chère, vous êtes un vrai serpent! « , ce qui est un compliment peu banal et qui risquerait de déplaire dans nos pays de culture chrétienne…

♦ Signe celtique : NOISETIER (l’extraordinaire) 

Charmant, peu exigeant, très compréhensif, sait comment faire bonne impression, ardent défenseur des causes sociales, populaire, d’humeur changeante, est un amant capricieux, honnête, un partenaire tolérant, possède un sens précis du jugement.

 

AMOUR

Non-dits, routine et incompréhensions brouillent la communication avec votre partenaire. Votre couple va rencontrer de graves turbulences, qui pourront conduire à la rupture. Patience, écoute, bienveillance et intimité seront les clés d’un nouveau départ amoureux.

ARGENT

Rien n’évolue niveau finances, cette année. Vous restez prévoyant(e) mais les coups du sort s’enchaînent et ne vous permettent pas de vous constituer un bas de laine. Cependant, vous ne courez pas après la fortune, et avoir de quoi vivre vous satisfait amplement.

FAMILLE

Aimante et bienveillante, vous regardez grandir vos enfants sereinement, ravie de votre complicité. Bien que mouvementée, la vie de famille vous comble de bonheur et de joie. Guider les pas de vos rejetons n’est pas chose facile, source d’inquiétude, voire même parfois de désespoir, mais l’amour que vous vous portez mutuellement permettra de triompher de tous les obstacles.

TRAVAIL

Une promotion inattendue vous est offerte en cette année 2014. De nouveaux horizons professionnels s’ouvrent à vous. L’attention, le respect et la confiance de vos supérieurs et collègues seront source d’épanouissement. Il vous faudra gagner en confiance en vous, savoir mettre en avant vos compétences. L’année 2015 vous permettra certainement de consolider vos acquis et d’exploiter toujours plus les ressources qui s’offrent à vous.

VIE SOCIALE

L’année 2014 est placée sous le signe du partage et de la rencontre. D’un tempérament timide et réservé, vous saurez passer outre pour créer de fortes et sincères amitiés. Les mois seront rythmés par les soirées entre ami(e)s, les fous rires et les confidences. Vous trouverez du soutien et de l’empathie lorsque les épreuves vous briseront.

SANTE

Après un début d’année sur les chapeaux de roue, le rythme intensif de votre vie risque d’influer sur votre résistance physique. Et le dernier quart de l’année sera très difficile. Burn-out, dépression ou neurasthénie, il vous faudra du temps et un accompagnement constant pour remonter la pente. Après ce long épisode dépressif, vous parviendrez à retrouver santé morale, même si votre organisme présentera encore des signes de fatigue : grippe, crampes, insomnie ou hypersomnie.

Et vous, votre bilan de cette année finissante ? Racontez-vous, racontez-moi !

(rejoignez-nous sur la page Facebook du blog pour papoter !)

Comme un goût de déjà-vu

find'année

Alors ils vont rentrer chargés de pochettes gavées de dessins.
Alors ils vont envahir la maison de cahiers achevés et dépecés, de monceaux de feuillets gribouillés.
Alors ils vont soir après soir préparer des petits mots, des collages et des preuves d’amitié.
Alors ils vont renâcler à se coucher et cacher leurs cernes sous une excitation difficile à gérer.
Alors ils vont rassembler jeux et gâteaux à partager
Alors ils vont pleurer.
Alors je vais avoir la gorge nouée.

Comme chaque été. Comme chaque fin d’année.

Comme un goût de déjà-vu.

Depuis bientôt 13 ans, juin a ses rituels bien particuliers. Clore l’année en beauté, entre kermesse et légèreté. Et déjà préparer la rentrée prochaine, avec son cortège de réunions et de dossiers à compléter.

Comme un goût de déjà-vu.

Et comme une anxiété nouvelle.
Cette fin d’année marque un changement pour notre tribu.

Dernière fin d’année oisive pour Prems.
Dernière fin d’année au Collège pour Deuz.
Dernière fin d’année au primaire pour Perle.
Dernières nuits de garde pour moi.

La rentrée s’annonce inconnue, excitante et angoissante.
Entre l’entrée en internat pour mes deux aînées, le Collège pour Perle, des journées à rallonge pour les deux derniers et un nouveau travail pour moi.
Ça passe ou ça casse. J’ai peur que ça casse.
Car laisser derrière nous cette routine tellement ancrée me semble bien difficile à réaliser.
Vais-je réussir à gérer le quotidien ? Mes filles vont-elles s’habituer à leur vie d’interne, vont-elles s’en donner les moyens ?

En ce dernier jour de juin, je suis fatiguée, très fatiguée. Mais heureuse, très heureuse. Je croque la vie à pleines dents, je multiplie les activités, je suis de tous les fronts et j’adore ça. La tribu en pâtit, un peu. Car tellement habitués à ce que je gère tout, tout le temps, ils pataugent et cafouillent. La maison laissée en plan, cherche qui saura la bichonner un peu.
Mais tant pis, j’ai décidé de vivre pour moi, aussi.
Que ça passe ou ça casse.

Et ça, c’est comme un goût de déjà-vu.

Brèves de Tribu #2014-01

journal

C’est une semaine bien remplie qui s’achève pour ma Tribu. Entre rires et larmes, entre blues et belles rencontres.

Lundi, la Tribu repartait, guillerette (ou presque, hein) sur le chemin des écoliers. Cela a valu pour moi, également, qui ai retrouvé mes collègues d’il y a un an, puisque c’est là-bas que ma route a abouti. Un grand merci à elles, mes collègues, mes amies, qui dans la complicité et la bienveillance, m’ont accueillie les bras ouverts.

Mardi, notre championne a subi un contrôle médical quant à une éventuelle fracture du pied. Heureusement pour elle, et pour la survie de notre résistance nerveuse, aucune lésion n’a été décelée. Louloute pourra donc continuer à taper le ballon H24. D’ailleurs, elle dispute un Tournoi demain. Encore un réveil à l’aube. Je suis joie et allégresse.

Mercredi, jour de reprise de l’entraînement sportif pour ma championne, et pour moi, qui aurait dû reprendre la Zumba. Malheureusement, c’est au travail que je passerai ma soirée et ma nuit. Je suis frustrée !!!!

Jeudi, j’entamais un marathon « peinture » pour finir la remise en état de notre couloir. Bien sûr, je n’aurai pas eu le temps d’achever mon atelier que déjà les enfants rentraient. (Mouais, faut dire qu’entre deux pauses Facebook/clope/café, c’est difficile d’aller vite ^^). J’enchaînais avec une nuit de travail mouvementée mais tellement agréable grâce à la sollicitude et la gentillesse de mes collègues.

Vendredi, Deuz a faibli, après plusieurs nuits d’insomnie, et c’est une jeune fille bien fatiguée que j’ai dû récupérer au Collège. J’ai quand même réussi à boucler mon marathon barbouillage et c’est avec fierté que je contemple le travail accompli. Mon rêve d’aménager dans une grande maison n’aboutira certainement jamais, mais au moins ai-je la satisfaction de voir notre petite Hutte s’embellir.

Voilà que la semaine s’achève, pour laisser place à un week-end de farniente et de repos …

Ha Ha !! La bonne blague !!

Samedi sera classé rouge, tellement le temps va me manquer pour tenir mon programme. Entre trajets au foot (et heureusement, le coach de Loulou en assure une bonne partie), ravitaillement de la Tribu, atelier pâtisserie et autres devoirs d’école/douches/lessive à gérer, je sens qu’on va s’amuser. Et bien sûr, je suis d’astreinte jusqu’à Dimanche soir, je sens qu’un départ nocturne en urgence me pend au nez !

Dimanche, la Tribu va festoyer en famille pour prolonger un peu les fêtes de fin d’année !

Vivement Lundi qu’on se repose, tiens….

Sea, sun and silence !

I did it ! J’ai donc pris la poudre d’escampette avec ma soeurette (et hop, une rime, c’te classe !) vendredi dernier, pour aller nous ressourcer loin de la Tribu survoltée…
J’ai mis mon petit sac de voyage dans ma toute nouvelle et belle voiture et en route pour l’aventure ! Aventure, oui, oui….car pour celles qui me connaissent, rappelez-vous à quel point je suis terrorisée de conduire sur autoroute. Je n’avais pratiqué que 2 ou 3 fois, avec mon homme à mes côtés, sur une toute petite portion d’autoroute bien tranquille.
Mais là, c’est du sérieux, hein…Plus de 400 km à rouler si je veux pouvoir aller mettre les pieds dans le sable.

Alors, j’ai pris mon courage à deux mains, soutenue par Soeurette, et vogue la galère..enfin roule la titine, plutôt !

Et passés les premiers instants d’angoisse totale, j’ai commencé à apprécier. Surtout avec une voiture si facile à conduire qui avale les kilomètres aussi facilement que j’engouffre une tablette de chocolat !

J’ai donc conduit : un peu à l’aller et beaucoup au retour, franchissant allègrement les limitations de vitesse (je sais, ce n’est pas bien du tout, je referais plus….mais psychologiquement, constater que je maîtrise tout à fait de rouler à 140 et de doubler camions et traînards, ça égaie mes neurones !)

Je l'ai fait !!

Je l’ai fait !!

Arrivées à destination, nous avons flâné  musardé au soleil (oui, du soleil ! et de la chaleur !)  et surtout pris le temps…..Sans bruit, sans sollicitation aucune…Dingue !

La photo ne rend pas hommage au magnifique ciel bleu qu'il y avait ce jour-là...

La photo ne rend pas hommage au magnifique ciel bleu qu’il y avait ce jour-là…

Seule sur le sable, les pieds dans l'eau....ou presque !

Seule sur le sable, les pieds dans l’eau….ou presque !

Et puis nous sommes rentrées. Nous avons retrouvé le froid, la neige.

Mardi matin, quand tout le monde était bloqué dans ma région pour cause de chutes de neige imprévues, j’ai fait du rab au boulot, accueillant les enfants à la garderie et gérant le standard…Trois heures à attendre que mes collègues arrivent, au compte-goutte. Une matinée bien plaisante, où l’ambiance un peu irréelle nous a rapprochées, détendues.

Et je suis rentrée, doucement, tout doucement, jusqu’à la Hutte ensevelie sous la neige. Première conduite sur neige. Décidément, cette semaine est à marquer d’une pierre blanche niveau conduite !

Un bon début d’année pour moi !

Et sinon, en bref et en décousu, cette première quinzaine de janvier aura vu, dans ma Tribu :

  • une hospitalisation pour l’homme et quelques dents en moins
  • des jours sereins et un moment de panique pour Perle
  • la reprise du foot pour Loulou (brrr…..une hérésie par ce temps !)
  • une bataille sans fin contre la rébellion quotidienne de Fiston
  • des nuits d’insomnie pour Deuz
  • des moments plus que complices avec Prems….

Une vie somme toute bien banale…..Et qu’est-ce que je l’apprécie !

L’heure du Bilan.

Bientôt la fin de l’année. Une année riche en évènements, en émotions, en changements. Et, en lisant une blogueuse très chère à mon cœur, j’ai eu l’envie, moi aussi, de faire le bilan de cette année presque passée.

Alors, que vais-je retenir de l’an 2012 ? Qu’ai-je aimé, qu’ai-je détesté ?

bilan

Une année positive :

  • Des rencontres professionnelles inattendues, une carrière qui se dessine
  • Un épanouissement personnel en devenir, avec des certitudes ébranlées mais une connaissance de moi plus profonde
  • La naissance d’une jolie Fleur
  • Des amitiés préservées, décuplées
  • Des retrouvailles inespérées

Une année compliquée :

  • Des nuits encore trop hachées
  • De la fatigue et des microbes
  • Des passages à vide importants
  • Des crises d’opposition impossibles à gérer
  • Du lâcher-prise compliqué

Une année cauchemardesque :

  • Un Printemps de l’horreur
  • Des jours et des nuits de larmes versées
  • Des cris, des hurlements et des déchirures
  • Des peurs intenses, des doutes terribles
  • Une séparation inacceptable

J’ai fini intentionnellement par le pire, l’hospitalisation de Perle en pédopsychiatrie.
Car le pire s’est avéré être le meilleur de cette année.
Mon cœur de maman bondit chaque jour de voir ma belle blonde s’épanouir, se révéler.

Je profite de cet article-bilan pour remercier chaleureusement l’équipe des soignants de l’Unité pédopsychiatrique de l’hôpital de Grenoble. Merci à vous, infirmiers, psychiatres, psychologues, médecins, aides-soignants. Merci d’avoir chéri et protégé notre fille. Merci de l’avoir écoutée, entendue, comprise. Merci pour chacun de vos mots de réconfort, de soutien et d’espoir. Merci pour vos gestes médicaux – parfois violents, parfois incompris – mais qui ont permis à Perle de s’accepter, s’autoriser, s’aimer. Merci.

Pour clore ce bilan, j’ai envie de me souhaiter le meilleur pour l’année à venir. Que ma carrière d’Educatrice de Jeunes Enfants puisse être, que ma vie de Femme, Mère et Epouse s’épanouisse encore et encore. Que la vie reste aussi belle.

Et vous, que puis-je vous souhaiter ?

Le jour où…

Un certain jour de Juillet, j’ai franchi le seuil d’un établissement de Protection de l’Enfance. J’ai plongé dans un univers totalement inconnu, perturbant, terrifiant et violent.

L’Aide et la Protection de l’enfance m’avait toujours semblé un secteur enchanté, où les travailleurs sociaux, petites abeilles efficaces, planquées derrière leur bureau, métamorphosent la vie d’enfants, leur offrant sécurité, confort, nouvelle vie, en claquant des doigts – tout du moins en noircissant quelques formulaires…

Mon dieu….Comme je me plantais..

Depuis plus d’un mois maintenant, mes yeux se dessillent jour après jour (nuit après nuit plus précisément). Je découvre ainsi des hommes et des femmes au bout du rouleau bataillant entre des enfants complètement perturbés, violents parfois et une administration lourde, pesante, un système judiciaire à la ramasse, absolument déconnecté de la réalité de ces enfants.

Je cotoie ainsi des éducateurs, des veilleurs, des travailleurs sociaux qui s’accrochent à la petite étincelle de foi qui subsiste encore en eux, pour se lever chaque matin et tenter de décrocher un bout de lune pour ces gamins.

Enfance-en-danger

 Plonger dans la violence, la maltraitance, la négligence et la peur. Câliner, écouter, soigner. Pleurer en rentrant chez moi. Me blinder aussi. Durcir le ton, gronder, sermonner, faire de la contention physique.

Appeler les gendarmes ou les secours devient presque une banalité. Faire une déclaration de fugue ou une note d’incident sont une routine maintenant.

Jongler avec des traitements, écouter les récits dramatiques de si jeunes vies déjà complètement détruites.

Savoir reconnaître très vite un enfant « récupérable » d’un gamin perdu, futur délinquant derrière des barreaux.

Regarder les pouvoirs publics complètement dépassés, sans moyens. Se battre seuls contre l’innommable, se serrer les coudes. Être le déversoir des éducateurs, tenter de partager leurs peines et leurs doutes.

Aimer ça, de plus en plus. Sentir grandir en moi l’étincelle, l’attiser, m’en délecter.

Presque appréhender les jours de récup’ , où les journées ne seront que coups de fil aux collègues et langueur de retrouver mes « terreurs ».

Prendre confiance en moi, me découvrir autre. Me sentir capable. Adulte.

Le jour où j’ai trouvé ma VOIE est arrivé.

Brèves de Tribu.

(Article initialement publiée en juillet 2012)

Les jours se mêlent et se confondent depuis ma prise de fonction. Travailler de nuit perturbe ma perception du temps et je ne sais plus trop quel jour nous sommes, matin, après-midi, tout se mélange.

Mais après bientôt 15 jours, enfin nuits !, je commence à trouver mes marques au sein de la structure, je prends mes aises, tisse les premiers liens avec les enfants et mes collègues. Et malgré les difficultés, la pression psychologique et la fatigue, j’apprécie chaque nuit un peu plus ce travail.

Ma Hutte est dépeuplée aujourd’hui, nos deux aînées sont en camp depuis Lundi. Une pause très appréciée par leurs cadets, n’ayant plus à subir leurs disputes incessantes.

Perle a fêté ses DIX ans hier (merci, Pomme pour le petit mot !), toujours aussi épanouie et souriante. Elle a été ravie d’accueillir la petite Minette que nous lui offrons pour son anniv’. Bientôt des photos de notre nouvelle locataire.

Les derniers jours d’école ont été très positifs, elle a pu faire des journées complètes, sans trop de fatigue et aucune angoisse.
La dernière réunion éducative nous a apporté une bonne nouvelle : notre fille bénéficiera d’une AVS dès la rentrée, au lieu de Janvier 2013. Ce soutien lui permettra, nous l’espérons, de recommencer son CM1 sur de bonnes bases, et d’avancer sereinement dans ses apprentissages.

Et at last but not the least, la structure où j’ai effectué un remplacement cet hiver m’a contactée pour me proposer un CDI !! Je suis soulagée et très heureuse. L’avenir de notre Tribu s’annonce beaucoup plus serein que ces derniers mois, la roue tourne et la tranquillité revient dans notre Hutte, cela fait du bien.

Il me reste juste à trouver un rythme pour concilier boulot, sommeil et gestion de ma maisonnée. Mais j’ai confiance !

Bonne semaine à tous ceux qui continuent à venir sur ce blog malgré le peu de temps que j’y accorde, malgré le fait que je n’ai plus le temps de vous lire. Je pense bien à vous, Pomme, Brindherbe, Folène, Lydie, Kaka, Anouchka et les autres…

A très vite.

Tout un été.

Une loque….C’est ainsi que je me sens à l’instant, après mes deux premières nuits de travail. Le rythme est difficile à prendre, le repos ardu à trouver, entre la Tribu tout autant déphasée et l’Homme tout autant fatigué.

Surprise par la charge émotionnelle qu’induit ce travail. Veiller sur des enfants et jeunes ados en pleine tourmenet est plus compliqué psychologiquement que je ne l’aurais imaginé.
Tenir éveillée 12 h durant, quand le calme règne. Ne pas penser au pire, oublier les transmissions des collègues qui expliquent les drames, les bagarres, les fugues et les coups…

S’accrocher à leurs jeunes minois et y croire. Parler des heures entre collègues, apprendre, encore et toujours.

Ce poste est donc beaucoup plus compliqué à gérer pour moi, que je ne l’aurais pensé. Les enfants ne sont pas tendres, entre eux, et avec les adultes. Débutante, faillible, je suis jaugée, observée et testée par les plus coriaces, repoussée par les plus fragiles, en besoin intense de repère…

Mais je m’accroche, me détends. Malgré la fatigue importante, la maison qui disparaît sous le bordel, les enfants surexcités, livrés à eux-même et sur les dents….

Deux mois à tenir, pour sortir la tête de l’eau. Tout un été pour apprendre et peut-être faire ma place.