Ne pas trop réfléchir, ne pas penser, avancer, encore, un pas devant l’autre pour ne pas laisser le chagrin me submerger.
Cette fin d’année, qui sonne la fin d’une histoire, courte, bien trop courte, me laisse un sale goût, un relent de nausée, un battement de coeur en décroché.
Plus que 3 nuits de garde avant la fin de mon contrat au Foyer. Mon âme est lourde de larmes, et ma gorge nouée. Mais je m’accroche à leur amitié, à leur présence et leur espoir. Pour qu’un jour, notre histoire reprenne là où elle va s’arrêter bientôt.
Il m’est bien difficile de trouver en moi l’esprit de Noël. Le temps passe, le jour tant attendu par mes petits approche, et pourtant je suis figée, comme anesthésiée.
Et l’ambiance dans la Tribu ne m’aide pas non plus il faut dire…Entre dépression et rébellion, fatigue et petits microbes ambiants, la Tribu est un peu en hibernation ces jours-ci.
Alors, et parce que ma vie, ce n’est pas ça, du chagrin et de la colère, non, mais des rires, du bruit, des câlins et du fouillis, je me raccroche à toutes ces petites parenthèses, brèves et douces accalmies dans ma tempête.
Comme quand Fiston, tout chaud ensommeillé, que je réveille doucement, et qui me dit : « Maman, tu sais c’est quoi mon endroit préféré au monde ? Bah c’est dans ton lit ! »
Oh oui, mon Tout-Petit, oublions un instant que tu es grand, profitons de ces instants magiques, quand tu te blottis dans mes bras, tes mains chaudes dans mon cou, mon nez humant le parfum du tien. Oublions la morale, ceux qui réprouvent et ceux qui blâment, et partageons encore, comme avant, ces instants tous doux.
Comme quand Prems, qui pose un instant son mal-être, et qui chahute fort fort avec son papa, quand elle nous enlace si long, quand je sens son coeur battre contre le mien, et que nous nous sentons invincibles.
Comme quand Perle me surprend encore et toujours, par ses gestes empreints d’apaisement, par ses émotions si vives, par sa gentillesse si belle.
Comme quand ma Louloute tremble devant le spécialiste des sportifs, mais qu’elle brave sa peur et redresse son petit menton. Quand elle est tellement elle, si fort, si vite, bien trop pénible à mon goût, mais tellement vivante.
Comme quand ma Deuz, si rebelle et vindicative, baisse sa garde et sourit. Quand ses mots tendres me troublent la vue, quand son sourire s’épanouit.
Comme quand, malgré les obstacles, l’incompréhension et les doutes, il est là, solide et présent, qu’il m’offre malgré tout son soutien indéfectible.
Alors d’accord, cette année fût encore une fois chargée de chagrins, de cris, de larmes et d’insomnie. Mais je ne retiendrais que leurs rires, leurs bras qui m’enserrent, leur amitié qui me porte, me relève quand je trébuche. Je grave au creux de moi tous ceux qui sont là, toujours, pour ma Tribu et pour moi.
Quelques histoires courtes, mais de l’amour longue durée.