Le rôle de ma vie

Je suis une maman poule, à n’en point douter, quand tous les soirs, se glissent sous ma couette, avec leurs pieds froids et leurs piaillements bavards, un, deux ou trois petits poussins blonds.

Je suis une maman poule quand je le porte hors de son lit, enveloppé dans sa couette. Quand je lui prépare ses tartines, quand je l’habille, le chausse, le cajole toujours plus.

Mais je suis aussi une maman débordée, quand elles me répètent dix fois une information, et que pourtant je ne la retiens toujours pas.

Je suis une maman débordée, quand je ne sais plus qui je dois transporter où, quand je mélange les emplois du temps et les professeurs.

Mais je suis aussi une maman complice, quand je souris toujours à leurs blagues potaches, quand on partage secrètement une tablette de chocolat, planquées sous ma couette, parce que  » Mam’s, elle dit toujours oui ! »

Je suis une maman psy, quand elles me disent : « Je peux te parler ? », quand les copains/copines se confient également, quand j’essaie d’aplanir leurs difficultés, quand j’explique, conseille, écoute … toujours.

Je suis une maman fatiguée, quand je dois encore me battre contre eux et non plus avec eux. Quand je dois « faire de l’autorité ». Quand je hausse le ton, quand je dis non. Quand ils me font pleurer.

Mais je suis aussi une maman copine, quand on échange nos potins, quand on chante à tue-tête, quand on fait une partie de chatouilles.

Je suis souvent une maman ourse, quand je montre les dents pour les défendre, à tort ou à raison. Toujours eux en premier.

En bref, je suis une maman quoi.

Mais une maman qui crève de fierté quand je les regarde grandir, quand je nous vois si complices et si proches.

Bref, je ne m’étais pas trompée. Être maman est le rôle de ma vie.

 

 

On fait quoi, aujourd’hui ?

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Adolescente et descolarisée – épisode 2

Quand j’ai décidé d’arrêter mon activité professionnelle pour enseigner à Perle, j’étais pleine de bonne volonté, d’idées « trop top » pour lui faire ingurgiter tout le programme de 5ème.
Sous pression, avec une épée de Damoclès au-dessus de ma tête, j’ai dès le 1er janvier concocté un emploi du temps précis et ordonné nos journées, afin que chaque minute soit consacrée à un apprentissage précis.

Sept jours. Mon beau planning a tenu 7 jours. Jusqu’à ce que Perle ait son premier contrôle pédagogique.
Gros moment de stress s’il en est, j’avais d’ailleurs « omis » de lui en parler jusqu’à l’avant-veille, tellement paniquée à l’idée qu’elle fasse une crise de panique (ouais, on fait une belle équipe de paniquées, toutes les 2).

Arrive cette inspection. Nous nous y rendons, sous la pluie et le vent, avec une voiture aux pneus lisses, histoire de corser l’aventure. On trouve le collège. Je négocie pour que ma puce, tétanisée devant cet immense collège et la foule d’adolescents bigarrés qui le remplissent, franchisse son portail.
Je fais genre je suis super à l’aise et ravie d’être là, et bizarrement ça marche, je suis à l’aise (je crois qu’à l’aube de mes 39 ans, je peux dire que je suis GUÉRIE de mon anxiété sociale!!!).
Donc je traîne ma puce jusqu’à la salle dédiée à notre inspection. S’y trouvent déjà d’autres familles pratiquant l’IEF, sourire jusqu’aux oreilles (ça, c’est louche, non?)

Et nous rencontrons l’Inspecteur chargé de mener l’entretien des familles (l’Inquisition!!) et ses conseillers, chargés d’évaluer le niveau scolaire de nos enfants.

Et je tombe des nues : il est aimable !! Il est souriant !! Il est bienveillant et empathique.
Cet entretien est une révélation, un soulagement, une liqueur sucrée qui coule sur l’acidité des plaies qu’avaient creusé la cohorte de « professionnels de l’Education nationale » depuis 2008.

Ce Monsieur (oui, j’ai oublié son nom mais pas la majuscule de sa gentillesse) a fait abstraction du mutisme de Perle, a plaisanté, devisé, papoté, s’est indigné avec nous des conditions dans lesquelles notre fille a été déboutée du collège l’an dernier, m’a rassurée, entendue, rassurée encore.

Puis un Conseiller a tenté d’évaluer le niveau de français/histoire/anglais de Perle. Passons …
Voyant à quel point parler et écrire était difficile pour ma fille, notre cher Inspecteur a repris le relais, en nous conviant de nouveau dans son bureau. Là, il a réussi, (God blesses him!) a déridé ma fille, à lui faire dire quelques mots, à la faire sourire et même rire (à l’étouffée certes, mais quand même!!) et à la questionner sans façon sur ses connaissances mathématiques.

A la fin de trois longues heures, ce brave homme a conclu que Perle avait un excellent cerveau en état de marche, et que c’est tout ce qui lui importait ! De là, il m’a dit de me détendre ! De souffler un bon coup et de revoir à la baisse ce que j’avais prévu comme cours.
De bonnes bases en maths, une bonne connaissance des différentes périodes de notre Histoire, savoir lire, écrire, s’exprimer, donner son avis, mûrir une réflexion, tenir une conversation basique en anglais et basta ! C’est tout ce qu’elle avait besoin de savoir pour réussir dans la vie !
Et que surtout, elle continue à s’enthousiasmer pour tout, qu’elle s’amuse, qu’elle découvre, qu’elle vive !
Il m’a aussi rassurée sur l’avenir scolaire de Perle : il nous transmettra une lettre de « dérogation » à donner à la future école de notre fille, au cas où la structure tique devant l’absence de dossier scolaire de Perle.

Voilà pourquoi mon beau planning de cours n’aura tenu que 7 jours.
Depuis, on joue aux Playmobils !

La bataille de Yamourk, version playmobils ! Ou comment aborder les conquêtes arabes !

La bataille de Yamourk, version playmobils !
Ou comment aborder les conquêtes arabes !

 

L'empereur Héraclius (bah quoi hi hi !)

L’empereur Héraclius (bah quoi hi hi !)

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L'armée arabe, menée par le calife !

L’armée arabe, menée par le calife !

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« Adolescente et dé-scolarisée  » – épisode 1

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Depuis Janvier 2015, Perle est dé-scolarisée. A cause de ses troubles d’anxiété sociale, son passif de phobique scolaire et un environnement scolaire assez obtus (pour être polie), son passage au Collège n’aura été que bref et violent.

C’est perdus et désemparés que nous avons pris la décision de retirer notre enfant du système classique. Nous l’avions déjà expérimenté en 2009, lors de son CP, lorsque ses troubles ont pris trop d’ampleur pour lui permettre d’évoluer en classe.
Après une longue période d’errance, puis de soins, nous pensions que la guerre contre « ses soucis » comme elle les appelle, était – presque – gagnée et qu’enfin, Perle allait pouvoir retrouver un rythme normal de pré-ado « dans le moule ».

Malheureusement, cela n’a pas été le cas, malgré les efforts surhumains qu’elle a fournis.
De crise d’angoisse en attaque de panique, de convocation en conseil de discipline (avec les forces de l’ordre qui font bien peur), les défenses de Perle ont craqué, et pour la protéger, nous avons tout arrêté.

Bye-bye le collège, retour à la maison.

Comme son papa et moi travaillons, pour que notre fille ne reste pas seule toute la journée, nous avions trouvé une solution : qu’elle passe la semaine chez son grand-père (qu’elle adore) pour suivre tant bien que mal sa scolarité et qu’elle soit chouchoutée.
Hélas, Perle n’a pas supporté être loin de la maison plus de quelques jours et rapidement, on revenait à la case départ.

Dans le même temps, nous avons reçu une convocation des services de protection de l’enfance, nous informant qu’une information préoccupante leur avait été déposée par le Collège.
Pour négligences.
Un cataclysme d’émotions et d’angoisses a alors pris possession de mon cerveau, moi qui justement travaille dans une structure de protection de l’enfance. Moi qui ai rencontré des dizaines d’enfants retirés à leurs parents pour négligences, maltraitances. Moi qui me bas jour après jour auprès de ces familles.
Je me suis effondrée, déjà imaginant le pire. Placement, jugement, cauchemar …

Heureusement, les travailleurs sociaux chargés de notre « dossier » ont bien fait, et vite, leur travail. Au bout de quelques semaines, l’affaire était classée sans suite.

Après ce douloureux passage, nous pensions avoir trouver une solution pour que Perle soit scolarisée tout en bénéficiant d’un accompagnement psychologique fort. Sa thérapeute nous a en effet appris l’existence d’une clinique spécialisée dans ces troubles de la scolarité, particulièrement auprès des adolescents.
Un dossier est constitué cet été, mais nous sommes sans aucune nouvelle depuis…
Nous qui envisagions sa rentrée de septembre 2015 avec espoir, sommes de nouveau dans le désarroi le plus total.

Pressés par l’Education Nationale de rendre des comptes sur le devenir de notre enfant, sans solution, sans aide ni soutien des « structures compétentes », nous avons de nouveau pris la décision d’instruire notre fille en famille.
Et donc, pour cela, je dois me rendre disponible.
D’où ma décision d’arrêter de travailler (entre autres raisons).
D’où ma décision de m’investir vraiment dans ses apprentissages afin qu’elle n’accumule pas un retard trop important par rapport aux « petites cases exiguës » du programme officiel. Car oui, nous allons être contrôlés. Perle va être évaluée, avec obligation de résultats, de progression, sous peine d’un nouveau signalement auprès des services sociaux.

Mais Perle en a décidé autrement. Ma fille, qui me semblait totalement submergée par ses peurs et ses angoisses, a eu LE déclic. Est-ce l’entrée en 6ème de sa petite sœur ? Est-ce la semaine passée chez mon oncle, éleveur de vaches laitières ? Est-ce juste un cheminement personnel ?

Perle étouffe, Perle s’ennuie, Perle veut retourner à l’école !!!

C’est les larmes aux yeux et le cœur tressaillant de joie que j’ai recueilli sa demande il y a quelques jours …
Même si ce retour à une scolarité en établissement n’est pas envisageable tout de suite. Même si mille questions et autant de doutes se bousculent sous mon front.
Ma Perle a réagi.

Les mois qui arrivent vont donc être dédiés à sa future réintégration scolaire, tant au niveau apprentissages (car Perle a beau être précoce, son retard est phénoménal) qu’au niveau social, pour lui permettre de s’expérimenter dans des petits groupes, réapprendre les codes de communication avec l’Autre, trouver une structure qui lui convienne (pour l’instant on envisage une orientation en Maison Familiale Agricole, pour qu’elle puisse s’épanouir dans une formation dédiée aux animaux) .

Voilà donc un résumé brouillon des derniers mois, dans notre bataille pour Perle.

Aujourd’hui, j’aimerais trouver des pistes, lire des témoignages de parents d’adolescents instruits en famille. Parce qu’autant c’était un jeu d’enfant de l’instruire à 6 ans, autant cette année, c’est ardu et compliqué.

Alors je vais me servir de mon blog, comme tribune, comme journal de bord, pour vous raconter nos journées, nos découvertes. Pour vous appeler à l’aide aussi, quand on pataugera, quand on n’y arrivera pas. Pour vous partager aussi cette autre façon d’apprendre qu’est l’instruction en famille, bien différente qu’au collège.
Vous serez là, dites ??

(parce que des fois, c’est vraiment dur d’être une maman …)

Y a du courrier !!

courrier

Quand j’étais enfant, je me disputais l’honneur avec mes sœurs, d’aller « voir » le courrier. 

C’était la course jusqu’aux clés de la boîte aux lettres, une bataille sans mercis afin d’avoir entre nos mains le Saint Graal, c’est à dire quelques enveloppes et autres prospectus, qui revêtaient pour nous une importance capitale.

Nous espérions sans doute découvrir entre deux factures une enveloppe mystérieuse portant fièrement notre prénom.

Ce n’était que rarement le cas hélas, bien qu’à l’heure encore des échanges épistolaires et non virtuels. A l’occasion d’un anniversaire, d’un séjour au soleil, une carte bariolée parfois nous était destinée, cela s’arrêtait là.

Mais le temps a passé, les enfants que nous étions ont grandi, pris leur envol du nid familial et chacun installé sa boite aux lettres.

Doux plaisir s’il en est de coller impeccablement (ou pas) une étiquette à notre nom, sur une boite en métal. Parfois au milieu de dizaines d’autres, dans un hall d’immeuble, et enfin sur une belle boite neuve, entre un grillage et un portail, annonçant fièrement au monde postal, que cette maison nous appartient. Parfois même l’étiquette est remplacée au profit d’une rutilante plaquette dorée. Réussite suprême !

Seulement maintenant, quand j’entends les freins de la voiture jaune crisser devant ma boite, quand le bruit caractéristique du volet métallique résonne, signe que « C’est bon ! Y a du courrier !« , je ne fais plus la course avec mes enfants pour être la première à saisir le trousseau de clés. 

J’attends, et je tremble. J’attends que l’enfant rentre, chargé de son « trésor ». J’attends qu’il ait épluché consciencieusement la pile d’enveloppe, à son tour attentif à une hypothétique lettre lui étant destinée. J’attends qu’il trie méthodiquement, séparant celles « pour Papa » de celles « pour Maman », les anonymes glissées dans la liasse de prospectus. Prospectus que je concède bien volontiers à mes enfants, avides de promotion et de catalogues divers.

Et je m’avance, en tremblant.

J’ose enfin saisir le tas d’enveloppes délaissé par l’enfant. Et j’espère. Je croise intérieurement les doigts.

Que plus jamais je ne trouve CE courrier. Au logo bleu et jaune. Qui m’informe bien poliment, dans les règles de l’art, qu’une information préoccupante a été rapportée aux services de la Protection de l’Enfance. Ce courrier qui m’a coûté des nuits d’insomnie et de cauchemars. 

Plus jamais.

(Une enquête est donc en cours pour évaluer notre besoin d’accompagnement dans les soins médico-psychologiques de Perle. La situation est plus apaisée, nous avons été entendu.)

Brèves de Tribu #2014-02

journal

C’est enfin Vendredi, youpi !!

Une semaine chargée et fatigante pour une Tribu traîne-la-patte. Des jours sans fin, gonflés de pleurs et de doutes. Des journées ensoleillées aussi, rythmées de beaux moments partagés.

Pour commencer ces brèves, un petit retour de notre Dimanche en famille, qui a vu toute la Tribu réunie, cousins, cousines, mêlée de jeux et de rires. Et surtout des gourmandises concoctées à plusieurs mains. Petit aperçu avec les desserts réalisés par Deuz et moi-même.

Cupcakes chocolat !

Cupcakes chocolat !

Roulé au Nut'

Roulé au Nut’

Cake crème de marrons

Cake crème de marrons

Lundi, la semaine a commencé sur les chapeaux de roue, à cause d’une panne de réveil générale, qui nous aura vus bondir de nos lits à 8h passées. Ou comment débuter la semaine en râlant. Deuz a entamé sa semaine de collégienne par une crise d’angoisse monumentale.  Depuis, des rencontres, des échanges et des questionnements ont permis d’apaiser – un peu – ma Différente et aujourd’hui elle se libère doucement de ses démons.

Nous avons rencontré un nouveau spécialiste pour notre Championne. Trop de douleurs,toujours, l’empêchent de se « donner » à fond lors de ses entraînements et matches. Une rencontre agréable et pleine de bons conseils.

Mardi, Deuz et moi avons passé un long moment avec sa référente éducative au Collège. Ma fille a été entendue, soutenue. L’équipe scolaire n’a pas beaucoup de moyens pour lui venir en aide, mais le fait d’être accompagnée dans ces moments difficiles l’a apparemment bien soulagée.

Toujours Mardi, Prems avait son premier rendez-vous avec une psychologue. Bilan mitigé car ma belle blonde refuse d’en voir l’utilité, regimbe à y retourner. Mais la psychologue a su être « psychologue » et en démontré les avantages à notre ado déscolarisée.

Enfin, pour terminer en beauté cette journée chargée, nous avons rencontré l’équipe de suivi de scolarité de Perle, dans le cadre de sa re-scolarisation, suite à son séjour en pédopsy. Et Halleluyah, cette réunion a marqué la fin du suivi. Perle, depuis bientôt un an et demi, a démontré toute sa volonté, tout son courage et enfin laissé apparaître toutes ses compétences scolaires et culturelles.

Notre Tendre Amour pourra faire sa rentrée de collégienne, en Septembre prochain, sans A.V.S ni aucun suivi. Une enfant normale, en somme.

Mercredi, jour des enfants, nous a vus courir en tous sens, pour assurer les trajets maison-collège, maison-foot, maison-copains. Mais rien ne m’aura perturbée, tant j’étais heureuse ce jour-là, de pouvoir enfin reprendre mes cours de Zumba, après une longue pause Noël-esque !

Jeudi, j’attaquais une nouvelle partie de ma vie, en commençant un petit boulot supplémentaire. La perte de mon poste de Surveillante au Foyer grève considérablement notre budget. Alors, comme mon petit mi-temps au Centre Maternel m’en laisse le temps, j’ai cherché et trouvé des petits boulots d’appoint.

Vendredi, dernier jour de la semaine, enfin ! Avant d’attaquer un week-end bien rempli, j’ai encore un peu travaillé, un peu rangé et un peu blogué. Et pour finir une semaine placée sous le signe des réunions, j’aurais ce soir mon dernier Conseil d’Administration au sein de l’association de Soutien à la Parentalité, dont je fais partie depuis maintenant presque 4 ans. Hélas, les difficultés de mes enfants, mes journées trop chargées, mon esprit bien encombré à tout gérer m’obligent à m’éloigner doucement de l’association.

Samedi, pour ne pas changer, nous irons soutenir notre Championne à son tournoi en salle. Peut-être trouverai-je le temps d’aller faire le plein de victuailles pour remplir les estomacs de la Tribu. Il faudra aussi assurer la routine quotidienne devoirs-rangements-douches et peut-être un peu de farniente.

Quant à Dimanche, écoutez c’est incroyable, nous n’avons rien d’indispensable à faire !! Sera-t’il donc un jour de détente absolue ! La réponse la semaine prochaine !

Edit : voilà, voilà, cela m’apprendra à me féliciter d’avoir un jour off. J’apprends à l’instant que notre Championne est convoquée pour un tournoi Dimanche toute la journée.

Toute la Tribu vous souhaite un bon week-end !

A tout bientôt, prenez soin de vous !