« Vis ma vie de parent d’Ado » ou le monstre à deux têtes.

L’adolescent est possédé, sachez-le.ange-demon

Étudiant depuis quelques années cette catégorie d’individus, je peux affirmer sans hésitation que l’adolescent n’est pas seul dans sa tête.

J’ai recoupé mes analyses, créé des diagrammes et des tableurs, croisé mes données, rien à faire, je ne peux hélas que confirmer la thèse énoncée ci-dessus.

Et malheureusement, toutes les thérapies, psychanalyses et autres désenvoûtements n’y pourront rien changer, c’est apparemment une étape obligatoire de leur mutation. Car oui, l’adolescent mute. En permanence.

Lorsque vous avez constaté que Chérubin avait ouvert la boite de pandore entrait dans l’adolescence, vous pensiez appréhender cette période avec bienveillance et empathie. Après tout, vous êtes passés par là et les souvenirs de cette étape difficile sont encore bien vivaces.
Hélas, je me dois de vous mettre en garde. En basculant dans l’âge adulte, nous perdons (avec quelques neurones) l’autre MOI qui possédait notre esprit entre 13 et 20 ans.

Alors, pour vous aider à affronter ce monstre à deux têtes que va devenir votre enfant, j’ai pris le risque de recenser quelques situations périlleuses, où votre résistance nerveuse va être mise à mal, piétinée, bref des situations du quotidien.

Pour chaque cas analysé, je présenterai les versions « adolescent dit conscient » et « adolescent possédé ».

Pour commencer, découvrons la situation surnommée « J’ai un problème avec l’hygiène » :

Lorsque, comme chaque soir, vous pénétrez dans l’antre de votre ado pour vous enquérir de sa journée, vous êtes immédiatement pris à la gorge par un relent âcre, mélange d’humeurs corporelles, de sous-vêtements crasseux et d’aisselles suintantes.
Et comme chaque soir, vous conseillez, aimablement, à votre enfant de « filer sous la douche (ou au lavage-auto) et d’ouvrir sa fenêtre immédiatement, la maison va finir par sauter comme de la dynamite tellement l’air est chargé !!! ».
Votre enfant, bien conscient des risques qu’il fait courir à sa famille chérie, répond aussitôt…enfin, quand il aura daigné lever les yeux de son bouquin/ordi/téléphone/chéri (barrer la mention inutile) « ouais, j’vais le faire, deux secondes... » [silence assourdissant]

Par contre, si votre chouchou est en phase dite de « dédoublement diabolique », vous aurez certainement droit à la réponse suivante : « ******, mais t’as quoi là, à venir me soûler !! *****, c’est mon espace privé ici, faut toujours que tu viennes me faire ***** là !! Sérieux, j’ai pris une douche la semaine dernière, c’est bon là, tu veux quoi, vider toutes les réserves d’eau de la planète avec ta manie de la douche ?? T’as conscience de l’état de la planète hein ??? Ah, ça vous vous en fichez hein, vous nous l’avez bien pourrie, et maintenant vous nous gavez avec vos théories comme quoi faut se laver tous les jours, faut prendre des douches et pas des bains, bla bla bla !!! ***** quoi !!! j’fais c’que j’veux, c’est mon corps, t’arrêtes pas de me le rabâcher que personne décide à ma place !! Bah je décide voilà !! J’prendrais une douche quand j’aurais envie, point !!  D’te façon, j’ai encore du déo, alors, un pschitt et c’est bon je t’gènerai plus avec mon odeur !! Pfff….. » [claquage de portes et jeté d’objets divers]

NDLR : afin de ne pas heurter les sensibilités, les mots grossiers ont été édités. Libre à vous de remplacer les étoiles !

Charmant, n’est-ce-pas ??

Au prochain épisode, nous aborderons la situation « J’ai le sens de l’esthétisme ».

Vous ai-je souhaité bon courage ?

A bientôt !

source image : tablerase.fr

La leçon (ou comment ma fille m’apprend sa liberté)

liberté

Je suis Charlie. Mais je ne sais pas dessiner. Je n’ai pas su écrire non plus, cette semaine. Pas le goût, pas les mots, trop à dire mais sans envie. D’autres l’ont fait tellement mieux, dans l’émotion, dans le cynisme, dans les rires, dans les larmes. Libres.

Je suis Charlie. Je me suis levée. J’ai prié, moi l’athée. J’ai communié. J’ai fait silence. J’ai informé.
Mes enfants. Qui n’ont pas bien compris pour la plupart. Mais qui ont ressenti mon émotion, ma peine.

Sauf une. Qui s’est rebellé. Prem’s n’était pas à la maison cette semaine mais à l’internat. Nous ne communiquons pas durant ces semaines loin de nous, sauf urgence vitale (j’ai plus de déo, je finis plus tôt etc…)
Nous n’avons donc pas parlé des « événements » ensemble avant son retour, ce soir.

Elle est rentrée alors que j’étais absente. Elle m’a, comme à chacun de ses retours, sauté au cou lorsque je suis revenue. Et je l’ai gentiment envoyée bouler. Parce que j’étais déjà toute entière tournée vers l’actualité. Le dénouement des prises d’otages. La fin de cette attente cauchemardesque.

Et elle qui voulait me raconter ses événements à elle, sa semaine, ses anecdotes, son plaisir d’être enfin à la maison. Je ne l’ai pas écoutée.

Mais plus tard, à table, j’ai posé des questions. J’ai voulu savoir. Pourquoi, comment. Mais toujours pas écouté. Je me suis indignée du peu de réactions dans son école.

Et elle s’est rebellée. A tempêté, a crié, a pleuré.

J’ai tout simplement oublié SA Liberté.

Ma fille m’a donné une leçon ce soir. Quand je pensais, par mes mots et mes actes de ces trois derniers jours, apprendre à mes enfants comment être un Homme Libre, un Citoyen solidaire et tolérant, j’ai tout simplement bafoué le premier de leurs Droits. La Liberté.

Oui, ma fille, tu es Libre. De ne pas comprendre. De ne pas être touchée plus que cela. Parce que ta génération est à ce point abreuvée d’informations morbides et glauques au possible que tu ne relèves même plus.

Oui, ma fille, tu es Libre. De ne pas vouloir « être Charlie ». De ne pas vouloir t’exprimer, de garder le silence.

Oui, ma fille, tu es Libre. Libre de préférer parler des dernières embrouilles entre camarades de classe, libre de savoir ce qu’on mange ce soir. Libre de rire, de blaguer.

Oui, ma fille, tu es Libre. Libre de me crier ton opposition. Libre d’hurler à mon visage que « ça » te soûle, que t’en as marre de n’entendre parler que de « ça », de ne voir que « ça » sur les chaînes info.

Libre tout simplement d’exprimer ce que tu penses, ou ne penses pas d’ailleurs, TOI. Avec tes convictions de jeune fille, ton inexpérience, ton innocence. Tu es libre et je l’avais oublié, moi qui pourtant, prône mes valeurs éducatives tolérantes et bienveillantes.
J’avais oublié et je te demande pardon.

J’ai compris que me lever pour défendre notre Liberté d’Expression, cela passe aussi par m’asseoir et écouter ma fille. Me taire et la laisser parler. D’elle. De futilités.
Ma Liberté s’arrête où commence celle des autres. Celle des mes enfants.

Oui, ils ont le Droit. De s’amuser comme des fous. De faire les zouaves sur le canapé et m’empêcher d’écouter BFM TV. De se disputer comme chiens et chats pour une couronne d’épiphanie. De râler parce qu’on ne regardera pas leur DVD ce soir.

Merci de me ramener à ma réalité.
Je vais recommencer à vivre. Pour vous mes enfants, qui êtes mon Passé, mon Présent et mon Avenir.
Je vais continuer à écrire sur vos enfantillages, sur vos rebellions, sur vos rires et vos émotions.

Vous êtes ma Liberté d’Expression.

Je vais retenir la Leçon.

#jesuischarlie

#jesuischarlie

« Vis ma vie de parent d’Ado » ou une histoire d’émotions.

expression émotion  Un mythe circule depuis longtemps sur l’adolescent et son humeur.

  On le dit taciturne et mutique, renfermé et asocial (surtout avec ses parents).

  Il est temps que je vous dévoile une autre facette de notre chère tête blonde.

L’exubérance

Exubérant ?!!! Vous me trouvez exubérant, vous ??

Exubérant ?!!! Vous me trouvez exubérant, vous ??

Du verbe « exubérer » : manifester ses sentiments, ses états d’âme sans retenue.

Sans retenue. Aucune.

Le terrible two, cette infernale crise d’opposition, c’est un doux chant de violon à côté, une parenthèse d’amour et de complicité.

Car, si à deux ans, l’enfant savait manifester ses émotions de façon bruyante et affirmée, il n’avait pas encore cette « charmante » répartie qu’il possède maintenant, à quinze ans.

En effet, vous saurez vite reconnaître lorsque votre ado est mécontent.

Mouahaha, mécontent, quel joli terme pour un état de démence avancée !

Par exemple, lorsque vous oserez présenter à sa table un mets qui ne le satisfait pas :
« Quoooooooi !! C’est quoi ce truc ?? Y a pas de pâtes????  Tu t’rends pas compte, j’ai crevé de faim toute la journée !! D’façon, vous pensez jamais à moi, ça m’soûle tiens !! C’est bon j’vais me coucher !! »

[phrase à imaginer exprimée sous l’emprise de puissantes méthamphétamines, avec fortes gesticulations et dissonances vocales]

Ou alors, quand vous vous permettrez, malheureux !, de prendre parti pour un autre membre de la fratrie :
« Nan, mais c’est bon, d’façon tu me crois jamais !! Ça me soûle cette famille, y en a toujours que pour l’autre là !! Pff !!!! »

[portes qui claquent, meubles rudoyés, onomatopées vulgaires qui vont bien …]

Ou bien encore, quand vous échappera, hélas, une critique, oh bien légère, sur son chanteur préféré :
« Nan mais d’façon t’y comprends rien !! Lui au moins il fait plein de choses, il a plein de récompenses, il est hyper à l’écoute !! Et toi, tu fais rien, là, à part critiquer, pfff, même pas j’t’écoute ! »

[dit avec les larmes dans les yeux, les mains qui se tordent, la voix chevrotante de chagrin…]

Heureusement, vous pouvez aussi espérer vivre de beaux moments de complicité filiale, de sympathiques échanges aimables et aimants, lorsque votre ado bénéficiera d’une période d’accalmie dans sa poussée incontrôlable d’hormones.

Naturellement taquin, l’ado saura détendre l’atmosphère en plaisantant avec sa famille :
« Quelle bouffonne j’te jure ! Sérieux, tu t’crois drôle ! Pfff…. » répondra-t-il à sa sœur, qui a osé tenter une blague…

A contrario, il supportera très mal que personne ne s’esclaffe à son trait d’humour….Tentera de l’expliquer, pour finir par s’énerver et….partir en claquant les portes, la routine quoi !

L’ado sait également être très affectueux envers vous.

On observe souvent un type de comportement bien différencié suivant le parent auquel il s’adresse.

Pour exprimer son amour à son père, il n’hésitera pas à le provoquer, le titiller, pour déclencher bourrades et bagarres rigolardes, souvent à 20 h, quand son état de nerf ne lui permettra plus d’avoir le recul nécessaire face à cette sorte de joute. Cela finira donc immanquablement par un geste de trop, une bousculade mal contrôlée, qui le conduira à hurler de douleur, pleurer de rage et maudire celui-là même qu’il provoquait l’instant d’avant.

Auprès de sa mère, il fera preuve de plus de « douceur », en l’enlaçant…. enfin en lui sautant dessus brutalement sans préambule, réclamant un câlin tentaculaire. Un mètre soixante et quelques de ruades affectueuses. Un colosse qui tente de se blottir dans vos bras, c’est rude. Bon, mais rude. Et bien sûr, toujours avec les démonstrations sonores liées : embrassades bruyantes, soupirs béats et autres hénissements pubères…

En bref et en condensé, avec des ados, on s’marre bien…surtout quand on arrive à s’en débarasser, ha ha ha !!!!

[rires hystériques d’une mère légèrement surmenée…]

Hé, hé ! Vous ai-je souhaité bon courage ?

A bientôt !

Trouillomètre à zéro.

peur

Il est plus de 23 heures, ce dimanche soir, et le sommeil me fuit.
Les pensées tournoient et se mêlent dans mon esprit, l’angoisse noue mes tripes et broie ma gorge.
Cette rentrée de Septembre, qui devait être si riche de bouleversements bénéfiques, se charge de stress, de désarroi et de panique.

Face à la détresse de Perle, devant l’angoisse grandissante de Prems, je me sens comme une petite fille démunie, qui ne souhaiterait rien de mieux que se blottir sous sa couette, fermer fort fort ses yeux, et attendrait qu’un adulte, enfin, prenne les choses en main.
Que quelqu’un endosse à ma place cette charge colossale que sont les soucis de mes enfants.

En effet, cette rentrée est bien soucieuse.
D’abord pour Perle, dont les premiers pas au Collège sont plus qu’ardus.
Dès le premier jour, la panique l’a submergée. Et le deuxième jour, elle l’a ensevelie. Crise de nerfs, tentative de fugue, hystérie et peine immense.
Trop grand, trop bruyant, trop rapide, ce nouveau monde l’a agressée si fort qu’elle n’a su absorber ses craintes.
Aussi, dès vendredi dernier, nous étions convoqués face au principal et toute sa clique, qui nous ont assené leur sentence. Aucune récidive de ce « mauvais » comportement, ou ce sera la porte. L’exclusion.
Heureusement, certains membres de l’équipe pédagogique ont su être bienveillants et à l’écoute de notre fille. Et vont tenter de l’accompagner dans ses débuts de collégienne.
Mais l’angoisse la ronge ce soir. Et me ronge également.
Car mon nouveau travail ne me permettra pas d’être présente pour elle. Parce qu’il n’y aura pas de seconde chance. Parce que j’ai peur que, demain, alors que je serais loin, elle n’y arrive pas. Et qu’à peine commencé, son avenir se heurte encore à ses phobies si tenaces.

Et il y a Prems. Ma belle bionda de presque 16 ans. Qui a soufflé ses bougies aujourd’hui, la boule au ventre, alors que sa date d’anniversaire n’est que dans deux jours.

Parce que ce jour-là, elle sera loin. Dans sa nouvelle école, son internat. L’école qu’elle a choisi le sourire aux lèvres en mai dernier. Mais qui lui semble aujourd’hui si terrible et inquiétante.
Toutes ses peurs, oubliées, endormies ces derniers mois de déscolarisation, ont refait surface violemment, annihilant toute sa raison, pour ne laisser place qu’au stress et à la peur.
Et, depuis une semaine, alors que l’on constitue doucement son paquetage d’interne, entre étiquetage intensif et petites attentions maternantes, je l’ai vue se transformer, se recroqueviller, s’enfermer dans une angoisse. Entre la peur de l’inconnu, l’angoisse de la séparation, la crainte d’être jugée, rejetée par ses camarades, tout a mené à un état d’agitation extrême qui atteint ce soir son apogée.

Là, tout de suite, elle est contre moi, lisant son troisième livre de la journée, pour tromper le temps. Là, tout de suite, elle comme moi, aimerions que le temps s’arrête. Voir recule, vite, très vite, et que revienne le temps de l’insouciance. Quand, toute petite et heureuse, rien ne l’enchantait plus que d’aller à l’école pour apprendre encore et encore. Quand mes bras et mes baisers suffisaient à calmer ses plus grandes peurs. Quand rien ne comptait plus que nous deux, juste nous.

Et la nuit va passer, lentement mais sûrement. Et le jour va se lever, étirer ses rayons et le bleu de son ciel levant, nous forçant à affronter, la gorge serrée et les larmes aux yeux ce que nous redoutons si fort.

Demain sera bientôt là.

Demain, je regarderai Perle monter dans son bus, priant de toutes mes forces que sa journée soit douce. Tremblant minute après minute, qu’un coup de téléphone déchire mon silence stressé.
Demain, je vais emmener, escortées de leurs sacs, valises et étiquettes, mes deux aînées, l’une impatiente, ma belle Rebelle, et l’autre complètement terrorisée.
Je vais les embrasser et repartir sans elles. Priant de toutes mes forces pour qu’elles prennent leurs marques rapidement. Tremblant minute après minute, qu’un coup de téléphone vienne briser nos espérances.

Demain sera bientôt là.

Et je ne suis pas armée pour l’affronter.

Une petite bafouille, pour elles.

plume

Hier soir, alors que le reste de la Tribu ronflait, ma belle blonde et moi avons regardé un programme de « télé-réalité » présentant l’intervention d’un éducateur dans une famille. Pascal, ça vous parle ?

Alors, oui, j’avoue tout de suite, sans honte, je suis fana de ce genre d’émission. Enfants difficiles, familles en détresse, éducateur spé qui sauve les protagonistes, un cocktail mielleux et tapageur qui me fascine.

Bref.

Une des jeunes filmés, irrespectueuse et agressive au possible, fait vivre un enfer à sa mère. Ce qui instantanément m’a replongé dans ces années de souffrance avec Deuz, sa violence, sa haine, ses coups.

Et j’ai réalisé que notre enfer avait cessé, enfin. Depuis quelques mois, ma Différence, ma ReBelle, exprime son mal-être, ses doutes, ses peurs, avec des mots, avec beaucoup de larmes aussi, quelquefois des portes claquées, des grossièretés qui fusent. Mais plus de coups, plus de menaces, plus de rébellion.

Tellement prise dans la routine infernale, entre disputes fraternelles et clashs parentaux, je n’avais pas vraiment pris conscience de l’évolution de ma fille.

C’est quelques faits, oh bien insignifiants pour vous peut-être, qui m’ont mis la puce à l’oreille. Comme ces instants de complicité avec Prems, fugaces certes, mais ô combien plaisants à épier. C’est cette discussion, tendre et aimante, entre sa tante, elle et moi, ce week-end.

Ce sont ces sourires échangés, ces rapides étreintes, gauches et maladroites.

Elle a franchi un cap. J’ai franchi un cap, certainement aussi.

Quand tout cela m’a chamboulée hier soir, j’ai aussi réalisé l’évolution de Prems. Elle, si discrète et renfermée à l’accoutumée. Elle qui préfère s’isoler plutôt que se mêler à la Tribu, trop vivante et accaparante.

Depuis plus de 10 jours maintenant, du fait de mon immobilisation forcée, ma Prems, ma Belle Blonde a endossé un rôle bien difficile de Maman remplaçante.

Et elle assume. Comme une bête.

Elle cavale du matin au soir. Elle habille, elle lave, elle nourrit. Elle grimpe à l’école plusieurs fois par jour, gère l’entretien de la maison, organise les repas, remplace mes jambes et répond à mes sollicitations (qui sont nombreuses hé hé).

Elle est fatiguée. Mais avec le sourire. Elle est maternante, aimante et tendre avec la fratrie.

Je me rends compte à quel point elle a grandi, à quel point elle est mûre et réfléchie.

Alors, même si je leur dis, encore et encore, j’ai besoin aujourd’hui de leur écrire.

MERCI.

Merci d’être vous, mes filles, mes aînées. Si douces et si fortes. Si sensibles et si belles. Merci d’être pénibles parfois, pour me rappeler que vous n’êtes que des enfants encore.

Merci de prendre soin de moi ainsi. Merci de les aimer si fort.

MERCI.

Merci de faire taire les mauvaises langues qui critiquent mon éducation « laxiste ». De leur prouver à quel point vous êtes respectueuses et obligeantes.

Et surtout, une dernière chose qui me tient à cœur depuis quelques jours, suite à certaines découvertes (elles comprendront), accordez-moi votre confiance. Reposez-vous sur moi, vraiment. Que votre chemin soit sinueux ou droit, que vos envies soient petites ou grandes, que vos choix soient à notre convenance ou non, je vous suivrai. Toujours. Je serai toujours là, présente ou discrète, pour vous soutenir, vous guider ou vous laisser trébucher s’il le faut.

A l’aube de votre vie d’adulte, vous montrez des velléités d’indépendance qui vous sont propres. Je les accepte. Vraiment.

Accordez-moi votre confiance comme je vous donne mon amour. Pour l’éternité.

Vis ma vie de parent d’ado #Sortie « soldes » part.2

Vous voici arrivés devant l’antre du Diable, l’île de la Tentation version modesque, je veux bien sûr parler du Centre Commercial.

Toujours accompagnée de sa bande, votre ado chéri(e) n’en peut plus de trépigner d’impatience à l’idée de farfouiller parmi les étalages, limite vous vous croyez dans l’émission de télé « Nouveau look pour une nouvelle vie », tellement les voix mutantes montent dans les aigus et s’enthousiasment, en bavant sur les devantures de magasin.

A ce moment-là, deux choix s’offrent à vous.

Soit vous libérez la horde et la laissez gérer, moyennant un budget défini, son shopping frénétique sans la présence maternelle et vous pouvez vous-même déambuler sereinement dans vos boutiques préférées [ouais, ne mentez pas, hein, je l’ai bien vu, votre pupille se dilater devant le petit top trop tendance à -30%, là!!].

Soit vous préférez accompagner votre ado et ses amis pour pouvoir éviter les achats compulsifs et inutiles comme une hideuse ceinture cloutée ou des chaussures à plateformes vif argent.

Votre cœur balance ? Vous hésitez ?

Allez, j’suis sympa, voici un petit aperçu in vivo de ces deux situations. Vous ne pourrez pas dire que je vous ai pas prévenu, hein !

**********************

Situation 1 : Chacun sa route, chacun son chemin…

Entre votre ado et vous la confiance règne, le dialogue est le maître-mot de vos relations. Aussi, vous n’hésitez pas une seconde et tendez à votre cher enfant une (petite) liasse de billets, synchronisez vos portables et le laissez explorer le centre commercial sans votre (bienveillante) compagnie. [En clair, il vous a sèchement demandé : « nan, mais c’est bon, quoi, Mam’s, tu vas pas venir avec nous !! C’est trop la honte de se trimbaler sa reum, là ! Sérieux, j’ai plus 8 ans! »]

Vous le regardez donc partir en remontant son baggy (ou extirpant d’un doigt délicat (et atrocement verni) la ficelle de son string de son entre-fessier, si c’est un spécimen féminin), bras dessus-bras dessous avec son BFF, prêts à conquérir l’Univers ou tout du moins, la boutique du coin.

Libérée !! Délivrée !! [Ah ah, ça vous dit quelque chose hein ? Bah voilà, vous l’avez dans la tête pour la journée, hé hé ! Ne me remerciez pas!]

A vous les tops à -50%, la paire de sneakers repérée la semaine dernière et la pause café-croissant-facebook en attendant le retour de la troupe.

Aahh, vous êtes détendue, vous vous sentez bien !

Vous vous félicitez, vous vous trouvez « trop top » comme dira l’ado : passer pour la mère « trop cool » devant les potes, prouver à votre enfant chéri à quel point vous avez confiance en lui/elle et cherry on the cake, dénicher le dernier sac de la célèbre marque espagnole que vous convoitiez depuis 6 mois (entre nous, c’est quoi ces goûts de chiottes, hein…Franchement, plus bariolé, tu meurs!)

Bon, votre café siroté jusqu’à la dernière goutte, vous commencez à trouver le temps long.

Il est 16h27 et l’Ado devrait vous avoir rejoint depuis bien douze minutes au moins…

Non, non vous ne stressez pas, la confiance, le dialogue, tout ça quoi…[Arrêtez de regarder votre portable ! Posez-le…Là…Respirez profondément…]

Prenez un air serein..et lancez votre regard infrarouge dans la foule pour tenter d’apercevoir votre ado..

Rien ? Sûr ? Nan, on ne va pas s’inquiéter. Tss, tss, pas notre genre..

Votre portable est bien allumé ? Y a du réseau ? Nan mais on sait jamais hein…L’Ado a certainement tenté de vous avertir de son retard, vous n’avez pas reçu son SMS encore, c’est sûrement ça.

16h28 : Toujours pas d’ado en vue et votre portable n’a jamais été aussi silencieux.

16h29 : Dans une minute, il aura ¼ d’heure de retard, vous commencez à sentir la parano inonder vos veines (Rapt ? Accident ? Malaise ? Qui sait ce que votre enfant subit à cet instant!).

16h30 : Vous n’y tenez plus et envoyez un texto inquiet à la chair de votre chair. « Mon bichon/Ma chouchoune tout va bien ? »

16h30 et 35 secondes : aucune réponse…Votre cœur ne tiendra pas le choc. Vous commencez à rassembler vos affaires pour aller trouver une vendeuse, un vigile, un CRS, quelqu’un pour porter secours à votre petit !

Lorsque vous apercevez, au loin, derrière deux vieilles mamies traînant leur cabas, un éclair de cheveux blonds que vous reconnaîtrez entre mille. Vous tendez l’oreille et, malgré le brouhaha ambiant des jingles pub et des conversations mêlées, vous percevez un rire gloussant, une voix de crécelle qui finit dans les graves : la douce mélodie de la voix de votre petit !

Vos doigts se décrispent, votre cœur ralentit ses battements sporadiques et le sang reprend son circuit habituel dans vos veines.

Leur enthousiasme à vous retrouver fait plaisir à voir, ils n’ont jamais marché aussi lentement. Traînant la patte, accrochés à leur portable, suspendus au bras de l’autre, la bande d’ados gloussant vous rejoint enfin.

Surchargés de sacs siglés du nom des boutiques les plus chérots du Centre Commercial. Répandant sur leur passage une odeur sucrée (sûrement qu’un kilo de bonbons a été engouffré) et divers effluves bien entêtants (tiens, z’ont dû essayer tous les parfums et autres déos qu’ils ont croisé en chemin).

Vous hoquetez en découvrant les motifs bariolés et les matières synthétiques qui s’échappent de chaque pochette.

Votre écoeurement atteint son apogée lorsque vous découvrez aux pieds de votre fille chérie des plateformes monstueuses, vif argent, qui semblent clignoter à chacun de ses pas mal assurés (tu m’étonnes, avec 15 cm de hauteur, faut limite des béquilles pour marcher!)

Et tout le bénéfice de votre après-midi s’évanouit en fumée lorsque votre ado lâche ses emplettes à vos pieds, et vous assène : « On a faim. Mam’s, j’ai dit aux potes que tu nous paierais Macrado ! »

Z’auriez mieux fait de les accompagner, hein…

La suite…bientôt ! 

Vous ai-je souhaité bon courage hé hé ?

Vis ma vie de parent d’ado #Sortie « soldes »

adosQuand l’ado n’était qu’un enfant charmant, refaire sa garde-robe au moment des Soldes était assez simple.

Soit vous remplissiez allègrement vos paniers virtuels d’un clic frénétique : « Oh !! le joli tee-shirt ! Oh et cette robe mignonnette ! Hop, hop, clic et re-clic ! »

Au pire, soit parce qu’internet n’existait pas encore (c’te lose!), soit parce que vous aimiez tâter la marchandise avant d’acheter, vous vous fendiez d’une virée dans les magasins.

Et là, il suffisait d’appâter l’enfant avec une fringue ornée d’un sirupeux chat japonais, voir d’un homme-araignée, pour pouvoir tranquillement choisir le pantalon qui résistera à ses glissades effrénées, et dénicher les 3 sous-pulls acryliques « 3 pour le prix d’1 ».

Mais, ce n’est plus aussi simple. L’enfant a grandi et est devenu cet être légèrement  tatillon, qui souhaite choisir lui-même. Y a pas de quoi en faire tout un plat. Vous croyez ?

Si vous pensez qu’escorter un ado lors des soldes est une partie de plaisir, je me dois de vous livrer la vérité criante (ou gloussante).

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Il est bon à savoir qu’un ado ne sort jamais seul. Il est livré avec un package bien fourni et indispensable à sa survie dans le monde extérieur.

Vous vous rappelez l’équipement que vous charriiez pour votre enfant charmant ? Poussette, sac à langer, doudous et autre matériel « au cas où? ». Et bien, sortir son ado revient au même hélas. Sauf que là, il peut se le coltiner son matos hé hé !

– Un ado ne sort jamais sans son téléphone portable (un smartphone, bien entendu) pour pouvoir échanger mille sms importants « Sa va ? Ouais et toi ? Ouais sa va. Lol. Mdr. J’avoue. Lol» et poster en direct live sur FB ses éventuelles acquisitions vestimentaires : «Kevin/Kimberley a publié une nouvelle photo. 26 personnes aiment ça« .

Passionnant n’est-ce-pas ?

-Il embarque également un équipement de survie, histoire d’être paré à toute éventualité. Du gel, pour refaire ses pics capillaires, le miroir qui va avec, bien entendu. Son Mp3, les écouteurs qui vont avec. Une console de jeux portable, pour combler les temps d’attente (faudrait pas qu’il se fende d’une conversation hé hé!)

Si votre ado est de sexe féminin, alors vous pouvez rajouter à cet attirail tout le nécessaire de « beauté » indispensable, gloss, baume à lèvres/à mains, brosse, parfum, déo, écharpes/foulards divers au cas où, etc, etc…

– Et le plus important, que l’ado n’oublie jamais, en plus de tout cet « indispensable », sa bande. Sa BFF bien sûr (Best Friend Forever, pour les incultes) et les 2/3 (voir plus) ami(e)s agglutiné(e)s en permanence à son bras, et avec qui il gloussera/ricanera en choeur.

Dès le trajet aller, votre résistance nerveuse est mise à mal. Plusieurs niveaux de mue vocale se croisent, s’entrechoquent. L’ado et ses potes ricanent de plus en plus fort. Chantent de plus en plus fort (ah oui, bien sûr, vous devez, dès votre montée en voiture, régler le poste radio sur la fréquence de LEUR chaîne radio préférée. Rien à dire. Qu’à obéir).

Vous arrivez sur le parking du centre commercial déjà usé, des acouphènes terribles résonnent en vous et vous vous surprenez à marmonner des prières vaudou pour que le mutisme frappe cette horde d’êtres échevelés.

Mais cette sympathique virée ne fait que commencer, hé hé !

Vous ai-je souhaité bon courage ?

Mercredi…au bout des doigts (activités)

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C’est Mercredi, jour des petits !

Cette journée que je vais passer à courir entre deux activités sportives et autres trajets collège-maison me fatigue d’avance (bon, ok, au moment où vous lirez ce billet, je serais en virée shopping hé hé ^^).

Cette journée où mes enfants, laissés à eux-mêmes, tournent et virent en me sollicitant sans cesse : « J’m’ennuie ! On fait quoi ? On peut faire de la peinture/de la pâte à modeler/un gâteau ?? » alors qu’ils savent pertinemment à quel point je dé-tes-te tout ce qui a trait à une activité manuelle, enfin surtout quand je dois les aider/faire à leur place/nettoyer derrière eux (bande de sagouins !)

Jusqu’à ce que Perle, il y a quelques jours, me ramène de l’école un petit objet en papier fort rigolo.

Cet objet, en origami, c’est ça :

Un croque-livre affamé !

Un croque-livre affamé !

Un croque-livre !

Un marque-page rigolo, fabriqué en moins de 5 minutes, personnalisable à volonté.

A mon grand étonnement, j’ai pris plaisir à fabriquer toute une famille de croque-livres avec Fiston (qui, pour rappel, n’a pas 5 ans et n’est absolument pas doué de ses mains ^^). J’ai donc retrouvé la satisfaction de créer quelque chose de mes mains ! (et là, vous auriez dû admirer ma collection de croque-livres, sauf que j’ai zappé de les prendre en photo avant que Fiston joue avec (les détruise, quoi) )

Alors, si j’y arrive, pourquoi pas vous ?

Voici donc, en images, la réalisation par étapes du Croque-livre.

Un carré bien carré !

Un carré bien carré !

...que l'on replie pointe sur pointe...

…que l’on replie pointe sur pointe…

...côté sur sommet...

…côté sur sommet…

...pareil pour l'autre côté...

…pareil pour l’autre côté…

...on déplie et on abaisse un sommet...

…on déplie et on abaisse un sommet…

...on glisse un côté dans le pliage...

…on glisse un côté dans le pliage…

...on obtient ça...

…on obtient ça…

...pareil de l'autre côté...

…pareil de l’autre côté…

...on obtient ça...

…on obtient ça…

...on retourne l'origami et on ajoute un carré de couleur différente à l'intérieur...

…on retourne l’origami et on ajoute un carré de couleur différente à l’intérieur…

..on colle des dents...

..on colle des dents…

...et des yeux ! Et voici un Croque-Livre

…et des yeux ! Et voici un Croque-Livre

Cela prend 5 minutes montre en main !

Ici, nous les avons réalisé avec de simples feuilles de papier, que les enfants ont colorié pour les personnaliser. Pour simplifier, les yeux peuvent être dessinés à la main, la langue également ! Les dents font leur petit effet, pour bien représenter le Monstre 🙂

A vous de jouer !

A mercredi prochain pour une nouvelle idée d’activité simplissime et rigolote !

L’Art et la Manière

affiche 1Cohabiter avec un ado n’est pas chose aisée.

En effet, il faut savoir que cet être en construction n’a pas le même rythme que vous, parent.

Une journée dure 24 heures ? Il en passera la moitié à dormir. Minimum. Les jours d’école.

Aussi, lorsque vous avez la chance de le voir éveillé, vous bondissez sur l’occasion d’échanger quelques propos intéressants.

  • « Kevin ! (oui, appelons notre ado « Kevin », cela lui va si bien… Mais vous pouvez remplacer « Kevin » par « Beverly », ça lui va très bien aussi ) Kevin ! Ce serait sympa de descendre ton linge à laver, parce qu’il va pas se rendre dans la panière tout seul ! »
  • « Ouais, c’est bon, j’le f’rai, c’est pas la mort. »
  • « Kevin ! Je t’ai déjà demandé 100 fois de ne pas t’asseoir sur l’accoudoir de ce canapé ? Tu n’écoutes jamais, ma parole ! »
  • « Ouais, c’est bon…C’est pas la mort. »
  • « Kevin ! Tu ne vas pas porter cette casquette hideuse pour rendre visite à Mémé Paulette, quand même ! »
  • « Oh c’est bon, c’est pas la mort ! »

Vous pensez que la communication est rompue, que le dialogue n’est plus possible entre l’héritier et vous.

Que nenni, parent, que nenni !! L’ado sait baragouiner autre chose que cette expression si conciliante et évasive.

En effet, dans certaines situations, l’ado saura exprimer son opinion de façon ferme et mature.

Par exemple, lorsque vous lui demanderez aimablement d’extirper son postérieur de sous la couette pour donner un coup de main dans la maison. Ou bien, quand vous vous enquerrez de l’avancée du DM de Maths qu’il doit rendre demain à la première heure. Ou enfin, lorsque vous l’inviterez à se joindre au reste de la famille lors de la virée hebdomadaire au marché, dimanche matin – avant 10 heures, sinon Mme Germaine aura vendu ses meilleures salades et ne restera plus que quelques vieilles feuilles défraîchies.

Alors, votre adolescent vous assénera une phrase mûrement réfléchie et lourde de sens :

« J’ai la flemme… »

Vous ai-je souhaité bon courage ?

Hé, hé ! A bientôt..

Ma différence

Besoin d’écrire.De poser des mots sur ces maux.

De laisser couler ma peine avec l’encre de ma plume.

Pour tenter de conjurer le mauvais sort, réécrire le destin.

dépression

Ma différence, mon enfant.

Il ne peut être écrit que sa vie sera ainsi. Bercée d’illusions, rythmée d’insomnies.

Deuz va mal. Malmenée et désorientée, elle se noie dans un état dépressif.

Et que rien n’apaise sa douleur. Quand elle se réfugie dans les pleurs, dans la violence.

Cela fait tant d’années que Deuz mène ce combat contre ses démons. Tellement de temps à prendre, à laisser filer parfois, pour nous cacher de sa réalité d’enfant difficile, différente.

Et quand, enfin, la situation semble s’éclaircir, l’horizon se dévoiler, il est encore un obstacle à franchir. Une montagne à gravir.

Embourbrée dans des relations amicales difficiles, Deuz perd pied et faiblit. Depuis quelques jours, le sommeil la fuit, les vertiges et nausées ne la quittent plus et la peine lui colle à la peau.

Rien de ce que je dis ou fais ne l’atteint.

Comme il est difficile d’être une Maman, alors. Comme j’aimerais, d’un coup de baguette magique, effacer ses maux et repeindre en rose son adolescence.

Comme j’aimerais, parfois, avoir le droit de secouer ces petites gamines hargneuses qui brisent mon enfant.

Qu’il serait doux de lui montrer son avenir, de lui prouver que sa vie sera plus douce, après.

Que ces instants de conflit ne sont que passagers, que la maturité et l’expérience seront ses alliées face à l’adversité.

Mais à 14 ans, on s’en fout de l’avenir. On s’en fout des belles paroles dont les adultes nous bassinent.

C’est tout de suite, maintenant, que la vie doit être belle et pétillante.

Deuz a de l’amour à revendre, des rires à partager….mais personne n’est là. Rejetée en bloc par une société adolescente perdue. Quand la majorité est conditionnée par des codes sociaux puérils et dangereux. Quand la majorité se moque de la timide, repousse la différente.

Comme il est difficile de la voir souffrir, ma différence. Comme elle fait écho en moi, cette souffrance.

Il ne me reste qu’à passer le relais. Attendre des autres qu’ils prennent soin de mon enfant. Attendre que le temps fasse son œuvre, qu’il panse péniblement ses écorchures.

Faites que tournent les vents et vienne le temps de l’insouciance pour ma différence.