Le rôle de ma vie

Je suis une maman poule, à n’en point douter, quand tous les soirs, se glissent sous ma couette, avec leurs pieds froids et leurs piaillements bavards, un, deux ou trois petits poussins blonds.

Je suis une maman poule quand je le porte hors de son lit, enveloppé dans sa couette. Quand je lui prépare ses tartines, quand je l’habille, le chausse, le cajole toujours plus.

Mais je suis aussi une maman débordée, quand elles me répètent dix fois une information, et que pourtant je ne la retiens toujours pas.

Je suis une maman débordée, quand je ne sais plus qui je dois transporter où, quand je mélange les emplois du temps et les professeurs.

Mais je suis aussi une maman complice, quand je souris toujours à leurs blagues potaches, quand on partage secrètement une tablette de chocolat, planquées sous ma couette, parce que  » Mam’s, elle dit toujours oui ! »

Je suis une maman psy, quand elles me disent : « Je peux te parler ? », quand les copains/copines se confient également, quand j’essaie d’aplanir leurs difficultés, quand j’explique, conseille, écoute … toujours.

Je suis une maman fatiguée, quand je dois encore me battre contre eux et non plus avec eux. Quand je dois « faire de l’autorité ». Quand je hausse le ton, quand je dis non. Quand ils me font pleurer.

Mais je suis aussi une maman copine, quand on échange nos potins, quand on chante à tue-tête, quand on fait une partie de chatouilles.

Je suis souvent une maman ourse, quand je montre les dents pour les défendre, à tort ou à raison. Toujours eux en premier.

En bref, je suis une maman quoi.

Mais une maman qui crève de fierté quand je les regarde grandir, quand je nous vois si complices et si proches.

Bref, je ne m’étais pas trompée. Être maman est le rôle de ma vie.

 

 

Passer le cap…

passer le capIl est des moments comme aujourd’hui, où je suis submergée par une émotion inattendue, un coup au coeur, une faille dans la routine. Lorsque je m’attendais à pleurer en déposant mon ToutPetit….Quand je pensais me sentir brisée devant la panique de Perle. Quand je pensais ressentir une frustration devant l’excitation de mon Mini-Bulldozer
Mais rien, il n’en a rien été…

Heureuse j’étais, légère je me sentais, de me libérer quelques heures de l’énergie dévorante de Fiston et Louloute. Sereine je restais face à l’angoisse de Perle.

Car hier, j’étais toute entière tournée vers ma première née, ma blondinette à couette, ma toute petite.

Passer un cap…

Refermer l’album de nos premiers attendrissements pour ouvrir celui de son envol. La regarder s’épanouir, éclore, dans les rires et la complicité.

Trembler de peur face à cette vie balbutiante, si innocente devant ce monde brutal et tranchant.

L’écouter raconter. « Maman, quel coup de vieux j’ai pris en entrant en Seconde »….

Oh mon Amour ! Si seulement tu pouvais lire en mon coeur, en mon âme. Tu saurais à quel point je partage ton sentiment. A quel point ma gorge se serre quand je te vois m’échapper.  Comme je me sens démunie pour t’accompagner, te protéger, te soutenir sur ce chemin chaotique.

Comme cela m’était simple de t’entourer de mes bras à ta naissance. Comme j’étais sereine devant tes premières expériences, tes premiers pas, tes premiers mots. Comme je me sentais forte, indestructible, héroïne même, par l’amour qui me remplissait…

Comme je me sens faible aujourd’hui. En proie aux doutes.

Te lâcher la main, te laisser passer ce cap seule…Etre là, mais pas vraiment. Te regarder trébucher pour mieux avancer. Taire ces recommandations que tu n’écouterais pas.

T’aimer. Plus que tout. Me ressourcer dans la lumière de tes yeux. Réconforter mes écorchures dans tes bras câlins, dans chaque éclat de rire que tu nous partages si généreusement ces derniers temps.

Passer ce cap….ensemble.

L’heure du Bilan.

Bientôt la fin de l’année. Une année riche en évènements, en émotions, en changements. Et, en lisant une blogueuse très chère à mon cœur, j’ai eu l’envie, moi aussi, de faire le bilan de cette année presque passée.

Alors, que vais-je retenir de l’an 2012 ? Qu’ai-je aimé, qu’ai-je détesté ?

bilan

Une année positive :

  • Des rencontres professionnelles inattendues, une carrière qui se dessine
  • Un épanouissement personnel en devenir, avec des certitudes ébranlées mais une connaissance de moi plus profonde
  • La naissance d’une jolie Fleur
  • Des amitiés préservées, décuplées
  • Des retrouvailles inespérées

Une année compliquée :

  • Des nuits encore trop hachées
  • De la fatigue et des microbes
  • Des passages à vide importants
  • Des crises d’opposition impossibles à gérer
  • Du lâcher-prise compliqué

Une année cauchemardesque :

  • Un Printemps de l’horreur
  • Des jours et des nuits de larmes versées
  • Des cris, des hurlements et des déchirures
  • Des peurs intenses, des doutes terribles
  • Une séparation inacceptable

J’ai fini intentionnellement par le pire, l’hospitalisation de Perle en pédopsychiatrie.
Car le pire s’est avéré être le meilleur de cette année.
Mon cœur de maman bondit chaque jour de voir ma belle blonde s’épanouir, se révéler.

Je profite de cet article-bilan pour remercier chaleureusement l’équipe des soignants de l’Unité pédopsychiatrique de l’hôpital de Grenoble. Merci à vous, infirmiers, psychiatres, psychologues, médecins, aides-soignants. Merci d’avoir chéri et protégé notre fille. Merci de l’avoir écoutée, entendue, comprise. Merci pour chacun de vos mots de réconfort, de soutien et d’espoir. Merci pour vos gestes médicaux – parfois violents, parfois incompris – mais qui ont permis à Perle de s’accepter, s’autoriser, s’aimer. Merci.

Pour clore ce bilan, j’ai envie de me souhaiter le meilleur pour l’année à venir. Que ma carrière d’Educatrice de Jeunes Enfants puisse être, que ma vie de Femme, Mère et Epouse s’épanouisse encore et encore. Que la vie reste aussi belle.

Et vous, que puis-je vous souhaiter ?

Devenir Mère.

Pour m’en souvenir. Leur transmettre. Les 5 chaînons de mon coeur.
(Articles publiés en août 2011)

La naissance de Prems.

Première grossesse, premières découvertes, premiers émois. Naïve, toute jeune, mal accompagnée, je n’ai pas profité de cette grossesse pourtant sereine et paisible.

8 septembre : dépassement DPA + 5 jours. Je suis hospitalisée pour un déclenchement.

Initialement, ma mère devait m’accompagner au moment de l’accouchement. Mais arrivée le jour de l’hospitalisation, je tremble de peur et lui demande de céder sa place au Futur Papa.  17 ans moins un jour, ce dernier n’a pas tout à fait réalisé je pense l’arrivée imminente de Prems, mais accepte sans souci d’être présent pour moi.

Arrivée à 16h, une sage-femme m’examine et Aïïïïe !!! pratique un décollement des membranes (ce que je ne saurais que des années plus tard, en lisant des témoignages de mamans).

Je reste rapidement seule dans ma chambre, ma mère repartant avec mon ami (obligé de suivre, 16 ans ½, pas de permis of course). Une autre maman partage ma chambre, je vais très vite comprendre qu’elle vient pour une fausse couche avancée. (J’ai trouvé ça ignoble de l’obliger à supporter ma présence, mon énorme ventre pétant de santé, alors qu’elle pleurait sa grossesse inachevée).

Dans la nuit, à 3h exactement, une douleur dans les reins me réveille. J’attends un peu, je guette. La douleur revient, régulière très vite. J’appelle les SF, on m’examine : le travail a débuté.

A 6h, je ne supporte plus du tout la douleur. J’ai terriblement peur que mon ami arrive trop tard et rate la naissance de sa fille (le déclenchement était prévu pour 7h).

On m’installe en salle d’accouchement.  On me propose la péri, j’accepte sans hésiter.

Mon ami et ma mère arrivent rapidement. Je suis paniquée, à bout de nerfs, perdue, pas du tout préparée à accoucher. Mais je me rappelle avoir réussi à sortir un « Joyeux Anniversaire mon Chéri, sacré cadeau pour tes 17 ans hein ! »

Je vomis de douleur à chaque contraction.

La SF me met le masque à oxygène, l’odeur me soulève le cœur, je suis de nouveau malade.

A 8h, l’anesthésiste arrive, péri posée ! Oufff !! Je retrouve un peu de ma conscience.

Combinée à l’oxygène, la péri fait tellement effet que rapidement, je n’ai plus aucune sensation à partir de la taille. Je ne sens plus rien, ni les contractions, ni les soignants quand ils m’examinent. Mais je revis, ma peur reflue, je suis bien, je plaisante, je ris même….Je suis complètement shootée à l’oxygène.

A 9h, j’ai une drôle de sensation, j’ai l’impression qu’un « truc » va tomber (ouais, ton bébé, ma grande !).

Mon homme va chercher une SF. Il revient seul, avec le message « c’est normaaaal, Madame ! » (Il me dira plus tard que l’équipe était en train de petit-déjeuner, croissants tout chauds compris)

L’équipe revient, guette les contractions, on plaisante…

A 9h45, la sage-femme me dit qu’on va s’y mettre, hein, on est là pour ça ! Ah, z’êtes sure ? Je suis bien là, moi, je n’ai pas envie de pousser.

Vu la péri de cheval et l’oxygène que j’ai sniffé, je n’ai aucune force, aucune sensation donc je galère à pousser efficacement.

Heureusement, ma poulette est déjà bien motivée et fait quasi tout le travail à elle seule.

10h12, la sage-femme me pose sur le ventre un bébé tout vert (j’apprendrai plus tard que la Puce avait fait son méconium in utéro).

Elle me fixe de ses grands yeux ouverts, étonnée et étrangement calme. Ma vision « idyllique » du bébé rougeaud, braillard et fripé en prend un coup. Elle est fine, longue, silencieuse.

Elle part à la pouponnière pour les soins et son premier bain. Etrangement, c’est ma mère qui l’accompagne. Je ne saurai jamais pourquoi je n’ai pas encouragé le Papa à la suivre. Cela restera un regret, une douleur de lui avoir volé ce moment unique et si précieux, qu’est la découverte de son enfant.

Je me rappelle mes tremblements incontrôlés, les larmes mouillant mes joues, mon cœur enfin comblé.

Je suis devenue Maman, le 9 septembre 1998, à 10h12.

Naissance de Deuz.

Deuz est un bébé non programmé. Accident de pilule quand Prems avait 7 mois.
Grossesse catastrophique nerveusement, je suis en pleine dépression.
26 décembre 1999 (repas de famille à l’occasion des fêtes) : depuis 2 jours, j’ai la sensation d’une légère fuite. Ma maman me conseille d’aller à l’hôpital pour un contrôle. Mon terme est le 19 janvier.

Arrivée à l’hôpital, on m’examine. Apparemment,  pas de fissure de la poche. Mais BB est en siège,  donc peut-être que son fessier appuie et bouche artificiellement cette fissure. Je suis donc hospitalisée pour la nuit. Je suis catastrophée.

Lendemain matin, la gynéco de garde fait une écho : BB est toujours en siège. Elle veut faire une césarienne (pourquoi ? j’avoue ne même pas avoir pensé à poser cette question !). Je suis épuisée physiquement et nerveusement , donc je ne réagis pas plus que ça à son annonce.

Nouvelle écho de contrôle avant la césarienne : BB se retourne en live sous la sonde !

Vérification de mon col : R.A.S. Col légèrement ouvert mais sans maturité. Aucune fissure. Je rentre chez moi, rassurée (un peu) et quand même impatiente d’accoucher.

11 janvier : une amie à moi accouche (sa DPA était prévue le 28 janvier !). Je lui rends visite avec mon gros ventre, je me rappelle ma lassitude et ma « jalousie » face à cette jeune maman rayonnante.

20 janvier : visite de contrôle post DPA. Tout va bien, BB est en pleine forme, le liquide amniotique est abondant. Aucun signe d’accouchement imminent. « Rentrez-chez vous Madame et à dans 2 jours. »

22, 24 et 26 janvier : rebelote : courir à l’hôpital (je ne conduis pas à cette époque, mon mari doit donc se libérer pour m’amener à l’hosto, nous devons faire garder l’aînée, un vrai casse-tête).

Le 26 donc, l’équipe me dit de ne pas revenir, mais de les appeler tous les matins. Ils sont surbookés. N’ont pas le temps de me déclencher pour l’instant.

Mon état nerveux est lamentable, je n’ai plus aucune force physique.

Le 28 au matin, à 7h : je me lève pour appeler l’hôpital. Petit tour par les toilettes. En voulant enfiler mon pantalon, je me fais pipi dessus. Bizarre, je sors des WC. Là, un déclic ! Et si je perdais les eaux en fait ?! Je ne suis pas sûre, je doute.. Mais je tente le tout pour le tout et appelle l’hôpital pour les en informer.

Bien sûr, la sage-femme qui me répond me conseille de venir, même si je sens bien « qu’ils n’ont pas que ça à faire… ».

08h15 : nous déposons notre aînée chez son Papi, on boit un café. Au bout de quelques minutes, mon Papa me regarde et me dit « Vous feriez mieux d’y aller, hein, le travail a commencé ». Et en entendant ses mots, je réalise soudain que j’ai des contractions. Légères, mais réelles.

Nous partons pour l’hôpital. Dans la voiture, j’essaie de calculer l’écart des contractions. Toutes les 10 minutes…

Arrivée à l’hôpital, la sage-femme m’examine et pendant le TV, la poche finit de se percer. Bon, là, c’est sûr, j’ai bien perdu les eaux. Chouette, cette grossesse va enfin se terminer, et je vais pouvoir rencontrer Deuz !

On m’installe en box de travail.

Les contractions s’intensifient rapidement, je ne gère plus du tout.

L’anesthésiste me pose une péridurale. Qui ne fonctionne qu’à moitié : j’ai le ventre, le bassin et le bas du corps insensibilisé, sauf au niveau du vagin. Ouch !!

Ça tire, ça brûle, l’expulsion est longue et douloureuse. Je n’y arrive pas, je me sens partir…

De plus en plus de monde envahit le box, une dizaine de personnes environ. L’interne de garde arrive, vérifie les données du monito, regarde mon vagin (allez-y c’est portes ouvertes aujourd’hui pff)….Et j’entends au loin : « Trop tard pour la césa »…

Quoi ????????? Qu’est-ce qui se passe ????????? Je regarde le monito, vois le rythme cardiaque du BB s’affaiblir à chaque seconde. Je demande des explications.
On me répond : « ne vous occupez de rien, on fait notre boulot »…Ah oui, bien sûr, je suis là pour cueillir des fraises moi, c’est vrai…

Là, sans me prévenir, l’interne encercle le haut de mon ventre de ses énormes paluches et appuie comme un damné en poussant vers la sortie.
J’ai ressenti une immense douleur, une brûlure innommable, une déchirure incroyable. J’hurle comme une bête.

12h40 : Je sens mon enfant naître, et je n’ai pas le temps de reprendre mon souffle que je vois un soignant l’emporter tout au bout de la salle, dans une couveuse.

De loin, très loin, avec mon regard de myope, je distingue un petit schtroumpf tout bleu, qui vagit doucement.

Elle a froid, elle est transie, elle a failli y rester. Le cordon ombilical était enroulé en de multiples tours autour de son cou, chaque contraction, chaque poussée d’expulsion l’étranglait un peu plus.

Finalement, on me rend mon enfant, que je n’ai pas encore pu voir. Je ne la verrai d’ailleurs qu’au bout de 8 heures, car ils me la posent sur ma poitrine, nue, en peau à peau, pour que je la réchauffe. On entasse trois couvertures chauffantes sur nous (sauf que moi je n’ai pas froid hein !) Je vais suer sans pouvoir bouger, toujours allongée sur la table d’accouchement pendant 8 longues heures, à sentir un bout du crâne de cet enfant inconnu contre mon menton.
Je reste si longtemps au bloc car il n’y a de place nulle part pour m’installer. Le baby-boom de l’an 2000, ça vous dit quelque chose ?

Finalement, vers 20h, on nous emporte vers une chambre à 8 lits ( !!!). Au cours du trajet, on me prend l’enfant pour l’identifier. Je dois crier le prénom que nous avons choisi car déjà le brancardier m’emporte…
Au bout d’un très long moment, enfin, une soignante roule vers moi un berceau en plastique avec un tout petit bébé emmailloté, chapeauté, dont seul le museau dépasse.
Le premier geste que j’aurai est de défaire ce emmaillotage (maintenu à grands coups de scotch médical) et d’enfin découvrir mon enfant, ma fille, si parfaite, petite et douce.

Deuz est née le 28 janvier 2000 à 12h40. Mon cœur de Maman a doublé de volume, bat plus fort, plus loin.

La naissance de Perle.

Cette grossesse a été fortement désirée par le Papa et moi.
Grossesse sans souci.

1er  juillet : DPA. Rendez-vous de contrôle à la Clinique – R.A.S. (et c’est reparti pour des aller-retour tous les 2 jours).

3 juillet : visite de contrôle. R.A.S.

J’en ai marre, ras-le-bol de courir à la clinique tous les 2 jours pour rien. C’est ma 3ème grossesse, 3èmedépassement de terme. Je décide de faire « la morte » jusqu’à l’accouchement.

8 juillet : En fin de journée, quelques contractions se font sentir. De plus en plus fortes. Nous partons à la clinique.

L’examen freine mon enthousiasme. Faux travail. Je me ramasse une brasse par l’équipe, j’aurais dû venir plus tôt, bla bla bla….

La sage-femme me donne un ovule de calmant pour stopper les contractions et me propose de m’hospitaliser pour la nuit. Je refuse. Nous rentrons à la maison en début de soirée.

Toute la nuit, les contractions reviennent. De plus en plus fortes. Je fais l’aller-retour entre mon lit et le balcon (pour respirer et fumer une cigarette, j’avoue).

09 juillet : vers 6h, je ne tiens plus et réveille mon mari. Nous partons rapidement pour la Clinique.

Durant le trajet, les contractions s’accélèrent, j’ai de plus en plus mal. Arrivés à la clinique, j’ai peine à descendre de la voiture, je sens mon bébé descendre, il me gêne pour marcher.

L’ascenseur prend tout son temps pour nous monter à l’étage de la maternité.

L’équipe nous attend. M’engueule : « On vous avait bien dit de rester ici hier soir ».

Je m’affole, je panique, Bébé arrive.
L’équipe veut à tout prix prendre le temps de m’installer.

Il est 6h55. Je secoue (pardon !) le sage-femme qui tente de poser un cathéter. J’ai mal, il faut que je pousse.

7h05 : Perle naît. Une sensation incroyable. Sentir pour la première fois toutes les étapes de la naissance de mon enfant. Accompagner ses mouvements. La légèreté ressentie lorsqu’elle glisse hors de son nid.

Après l’avoir accompagnée au bain, mon mari me ramène la puce et part s’occuper des aînées à la maison (et surtout rapporter des vêtements pour notre blondinette, car rien dans le trousseau n’est à sa taille, à ma « grosse » pépète !)
Je reste seule sur la table d’accouchement, mon bébé dans les bras.
La tension retombe, je me sens faible, j’ai peur de lâcher la petite.

Finalement, mon obstétricien arrive pour recoudre la déchirure. Sans anesthésie : « Mais nan, vous n’avez pas mal, occupez-vous de votre Bébé ! ».

Après 3h d’une longue attente, enfin je serai ramenée dans ma chambre, et pourrais découvrir sereinement ma Perle, lui donner sa première tétée.

Perle est née le 9 juillet 2002, à 7h05. Premier accouchement sans péridurale, cette naissance aura été le déclic de ma maturité de maman, l’ébauche de ma remise en question.

Naissance de ma Mini-Bulldozer.

La grossesse débute mal, je perds 13 kilos les premiers mois. Je suis malade, nauséeuse, ai de nombreux malaises, des crises de tachycardie.

Très mauvais contact avec l’obstétricien. L’écho morpho du 5ème mois révèle un bébé « trop petit ».

Rendez-vous pris pour un doppler.

2h de route sous la neige pour atteindre le cabinet médical.

Doppler normal, excellent contact avec la docteure, qui me rassure en tout point. Mon bébé va très bien.
Je ne sais pas si c’est le soulagement, mais je commence à prendre du poids, à m’étaler. Je rattrape allègrement les kilos perdus au début, et finis ma grossesse en véritable baleine.

6 mai : DPA – Visite de contrôle. RAS – L’obstétricien s’extasie sur le beau gabarit de Bébé (mouais, ce n’est pas toi qui me lynchais y a pas si longtemps ??).

8 mai : nouvelle visite de contrôle. RAS. Comme pour Perle, je décide de ne pas revenir à la Clinique avant le début du travail, malgré les mises en garde de mon médecin.

10 mai après-midi : quelques contractions commencent à se faire sentir. Rapidement, elles deviennent très douloureuses. Me rappelant la naissance express de la précédente, je file à la Clinique. Dès le début du trajet, les contractions cessent (et Merde…).
L’examen confirme que c’est un faux-travail. Retour à la maison.

Nous renvoyons ma maman chez elle (elle était venue garder les aînées).

A 18h, les contractions reviennent en force. Je décide d’attendre, histoire de ne pas rappeler ma mère trop vite 😀

A 19h, j’avale une assiette de pâtes entre 2 contractions (je sais comme on nous interdit d’avaler quoique ce soit arrivé à l’hosto, pas question de crever de faim toute une nuit).

Finalement, la douleur devient vraiment forte. Nous appelons la maman de mon homme (histoire de varier les nounous !).

A 20h, elle arrive. Je lui propose un café….Oh et puis non, on va y aller de suite, hein, je sens que Bébé ne va pas tarder.

Nous filons (à la vitesse de la lumière, la Clinique est à 40 minutes normalement, nous mettrons moins de 20 minutes). Je ne tiens plus assise sur mon siège, je suis pétrifiée de peur à l’idée d’accoucher dans la voiture.

21h, nous arrivons à la Clinique. J’ouvre ma portière, les contractions s’arrêtent net. Re-Merde !!!

Bon, maintenant qu’on y est, hein, on va quand même aller saluer l’équipe médicale.

Les sages-femmes m’installent en salle de monito. Bah oui, il n’y a bien plus aucune contraction. Le calme plat, total.
Le TV montre un col ouvert à 4. Ouf ! Quand même.

Vu la fainéantise absolue de mon utérus, la sage-femme m’installe dans une chambre. Les contractions reprennent un peu, je marche le long du couloir avec mon mari. Soufflant à chaque contraction. Ça s’arrête de nouveau.

Il est 23h, je suis fatiguée, mon mari aussi. Je décide d’aller me coucher.

Mon homme part se reposer dans la voiture.

La sage-femme vient me voir. S’inquiète de me voir somnoler. Me propose d’activer le travail en perçant la poche des eaux. J’acquiesce mollement, j’ai bien envie de piquer un petit roupillon quand même.

Elle me propose la péridurale. Je la refuse.

Elle perce la poche des eaux. La douleur fuse. Le travail s’accélère rapidement. Je suis à quasi dilatation complète. Je demande à ce que l’on appelle mon mari.

Qui s’est endormi, et n’entend pas son téléphone.
Anecdote amusante (quoique, sur le moment, j’étais plutôt terrifiée qu’il n’arrive pas à temps) : la puéricultrice voit notre voiture depuis la fenêtre de la salle d’accouchement. Voit mon mari dormir. Voit son téléphone s’éclairer lorsqu’elle l’appelle. Voit qu’il ne se réveille toujours pas….

Finalement, elle descend toquer à la vitre de notre voiture.

1h : le futur Papa nous rejoint. Les choses sérieuses peuvent commencer.

Je ne ressens aucun besoin de pousser malgré les contractions interminables qui s’enchaînent.
L’expulsion sera longue et douloureuse.

A un moment, je râle que « plus jamais, plus jamais, je recommencerai ! ».

Mon mari, petit plaisantin, me propose de le noter et de le signer. J’en rigole (mais ne signe rien du tout, pas folle la guêpe !).

1h40 : ma quatrième fille naît. Instant sublime, douleur intense. Je découvre une toute petite demoiselle aux longs cheveux noirs.

La sage-femme nous laisse tranquillement faire connaissance et  proposer à ma puce sa tétée d’accueil.

Puis la puéricultrice la mesure, la pèse et prépare son bain (qu’elle lui donnera à côté de moi, je pourrais même lui caresser les cheveux…A ma fille, hein, pas à la puer’ !).

Moment de sérénité absolue, dans la pénombre, juste nous 3.

Puis le Papa exténué repart finir sa nuit à la maison.

Je réintègre très rapidement ma chambre, debout, poussant le berceau de ma puce.

Merci à l’équipe de m’avoir tant respectée, écoutée, accompagnée.

Ma louloute est née le 11 Mai 2004. Intensément, douloureusement. Enfin un accouchement où j’aurais été totalement maîtresse de mon corps, actrice des évènements.

La naissance de Fiston.

La grossesse est difficile : tous les petits maux se sont donné rendez-vous chez moi. Dès le début, je ressens une angoisse indicible, incompréhensible, qui m’empêche de m’épanouir. Je n’ose quasi pas bougé le petit doigt avant la fin du premier trimestre.

Enorme prise de poids, que je tente pourtant de contrôler, en vain. On suspectera un diabète gestationnel, le test se révèlera négatif.

A partir du 8ème mois, ma sangle abdominale déclare forfait et je ne peux quasiment plus me bouger.

A l’écho morpho du 5ème mois, le sexe de l’enfant est vérifié. C’est un garçon. Grosse angoisse. Certains membres masculins de la famille du Papa souffrent d’une maladie génétique atteignant les glandes surrénales. A chaque visite, l’obstétricien pratiquera une échographie de contrôle, par principe. Car la maladie n’est diagnostiquée qu’à la naissance. Il nous informe au passage que cette maladie atteint principalement les filles, ce que nous ignorions totalement!! Heureusement mes puces ont échappé à cette saleté.

Le terme approche, je suis de plus en plus lourde. Le médecin pense que le bébé aura un poids considérable à la naissance.

31 janvier : DPA (qui est passé du 3 février au 31 janvier, après vérification des sages-femmes !). Echographie : tout va bien pour le bébé.

3 février: petite visite de contrôle. Je me fais une nouvelle fois sermonnée pour ne pas être venue plus tôt (la routine, quoi !). Nouvelle écho. Mon obstétricien demande à ce que le chef de service pratique lui aussi une écho. Craignent que le bébé ne puisse pas sortir (mais bien sûr….)

4 février : coup de fil d’une sage-femme. Après concertation, les médecins veulent m’hospitaliser pour un déclenchement. Le Bébé est trop gros. Il faut arrêter la grossesse.
J’ai un gros coup au moral sur le moment . Je souhaite tellement accoucher normalement. Pour moi, déclenchement signifie péri (les douleurs sont paraît-il beaucoup plus douloureuses).

16h : j’arrive à la maternité avec le Papa. On m’installe et on procède à la routine : TV, analyses diverses et variées, monito. Tout va bien.

Je  serais sous monito toute la nuit et une soignante posera un tampon déclencheur à minuit.

Je reste éveillée (de toute façon, dormir avec toutes ces sangles, impossible !). Je guette la moindre douleur. Rien, calme plat. Enfin calme relatif, vu l’énergie que mon Bébé déploie à me labourer le ventre. Il bougera ainsi jusqu’à l’expulsion (j’aurais dû y voir un signe, comprendre que bébé allait être une Terreur !).

Au petit matin, mon mari arrive, persuadé que le travail a commencé. Et non !

5 février : Midi, toujours rien. Mon obstétricien m’examine. Aucune modification du col. On parle d’un nouveau déclenchement dans la soirée et si rien n’agit, césarienne le lendemain.
J’avoue, qu’à ce moment-là, je suis tellement épuisée, vidée moralement, que j’accepterais la césarienne de suite.

Nous passons le début d’après-midi à somnoler (enfin surtout le Papa) et attendre.

15h30, je ressens quelques contractions, toutes légères. Je ne dis rien, j’attends.

16h, ça commence à bien serrer ! Je me traîne péniblement vers le bureau de la SF. Examen : je suis dilatée à 4 ! Yes !!!

La sage-femme me refroidit immédiatement, le travail sera sûrement très long. Je m’effondre. Je n’en peux plus, je veux qu’il naisse et que ça s’arrête.

17h : j’entre en salle de travail. Je me prépare et m’installe. La sage-femme m’incite (fortement) à demander la péridurale. J’accepte, à bout de nerfs.

17h30 : l’anesthésie est posée (après moult tâtonnements et réflexions de l’anesthésiste, qui râle sur mon surpoids).

17h45 : je revis. La douleur reflue doucement. Mais très vite, j’ai mal du côté droit. Une douleur intense presse l’aine.

L’anesthésie parle de modifier le dosage.

Mais je sens que quelque chose se passe, quelque chose pousse vers le bas, m’entraîne.

La sage-femme m’examine : je suis à dilatation complète, l’expulsion a commencé !! Je sens l’adrénaline gonfler mes veines, l’énergie me revenir, j’ai hâte, hâte !!

18h : il faut que je pousse !!! (Première fois en 5 accouchements que je ressens ce besoin, cette force irrépressible d’expulser mon enfant). C’est plus fort que tout, je deviens animale.

La sage-femme « panique »… « Non, il ne faut pas qu’il sorte maintenant, je ne suis pas prête !! .. » pose sa main sur le crâne de mon enfant pour le retenir et sonne de l’autre main pour appeler une aide. Je suis tellement euphorique que j’en ris, je la trouve pathétique à paniquer ainsi.

La tête et le premier bras de mon fils sont sortis.
L’obstétricien arrive, se cale dans l’axe de mes jambes et regarde en commentant. Se moque de mes râles : « mais non, vous n’avez pas mal, vous avez la péri »…….

Après 3 longues poussées, mon fils glisse hors de moi, je me penche et la sage-femme m’aide à le poser sur mon ventre.
Je suis en transe, des sensations incroyables ont traversé mon corps au moment de sa naissance. (On parle parfois d’orgasme de l’expulsion). Etre si connectée à mon corps, à mon enfant, m’ont permis de savourer chaque étape de la naissance, d’apprécier même cette douleur intense, primitive, qui me reliait à l’humanité et la maternité universelle.

Je découvre doucement mon fils, si beau, si gros, si parfait. Son père le porte à son cœur, le petit émet un doux vagissement, presque un gazouillis. Je fonds en larmes de bonheur.

Fiston est né le 5 février 2009, à 18h20. Il m’a fait naître une nouvelle fois Maman. Mais il m’a fait naître en tant que Mère, héritière de sensations millénaires. Je suis enfin comblée.

Et moi, et moi, et moi…

(Article initialement publié le 22/11/2012)

Quand mes journées démarrent à 6h30 et ne se terminent plus….

Quand, entre deux vaisselles, un cycle de machine à laver, un coup d’aspi et un gratin, je ne sais plus quel jour, dans quelle ére on est…

Quand ma garde-robe prend la poussière tellement je n’ai plus le temps de me préparer le matin (oui donc je vis nue ! Ca va plus vite à ne pas enfiler au réveil).

Quand mes cheveux restent H24 entortillés en une sorte de chignon bas de gamme…

Quand mes ongles cassent, quand ma pilosité ressemble à celle du Yéti..

BREF. Je n’ai plus le TEMPS…

La routine, la cavalcade sans fin de mes semaines m’usent et me brisent. Je ne prends plus de temps pour me maquiller, me coiffer, choisir tranquillement une tenue le matin. Je ne prends plus le temps de passer une heure dans la salle de bain à me tartiner de crème – hydratante, anti-rides, de nuit etc…

Je m’oublie chaque jour un peu plus. Je voudrais, alors que ma vie professionnelle s’éveille, ressembler à une femme et non plus seulement à une mère.

Mais.

Si, comme me l’a appris une certaine coach, je remplaçais le mot TEMPS par ENERGIE.

C’est ça. Je n’ai pas l’énergie de m’occuper de moi, toute tournée vers ma Tribu, l’entretien de la Hutte, le boulot et le quotidien.

Et ça m’exaspère. Je m’irrite moi-même. Je me donnerais des coups, tiens…

Quand je préfère m’abrutir devant mon ordi, plutôt que d’aller « shopper » en vue d’une nouvelle garde-robe. Quand je n’oublie jamais rien concernant la vie de la Tribu, mais que je ne me rappelle plus en quelle année je suis allée pour la dernière fois chez le coiffeur.

Il va falloir que je me secoue, me prenne en main. Que l’envie prenne le pas sur la lassitude.
Je voudrais tant que mon enveloppe corporelle corresponde à mon ressenti.

Etre Femme, être moi…

Hum, y a du boulot…

Un vrai petit Ange…

(Article initialement publié le 01/11/2012)

En cette période propice aux histoires effrayantes et légendes d’outre-tombe, j’ai un horrible Conte à vous proposer.

« Il y a bien longtemps, vivait un petit garçon aux pouvoirs effrayants et puissants. Il habitait avec les siens dans une Hutte, perdue au fond des bois, si loin de la Civilisation que personne n’avait jamais entendu récit de ses maléfices.

Entouré de sa famille, pourtant si aimante et attentionnée, il déployait chaque jour une énergie sans commune mesure pour détruire, faire le mal.

Pourtant, à le regarder, nul ne pouvait se douter qu’un être maléfique se cachait sous ces traits angéliques. Blond, joufflu, souriant et mignon, il présentait tous l’attrait d’un futur Prince Charmant. D’ailleurs, chaque personne le croisait, tombait sous le charme de sa Beauté et de sa Douceur.

Et il le savait bien. Et il en jouait. Tromper était son jeu favori. 

Il attendait patiemment de se retrouver sans témoin, au sein de sa Tribu, pour déployer toute sa monstruosité et sa puissance dévastatrice.

Il se transformait alors en un Monstre terrifiant, éructant et hurlant. Torturant sans relâche et sans pitié sa pauvre Mère, l’harcelant et la frappant, constamment. Chaque jour pleuvaient les coups, tombaient les murs sous ses coups de poings rageurs et sa force démoniaque.
Dès qu’une contrariété le bousculait – et hélas, les contrariétés sont nombreuses pour un mini-dictateur – sa mignonne bouille à croquer disparaissait pour laisser place à un masque abominable, bavant les insultes et la Colère.

Personne dans sa famille ne savait d’où lui venait ce Mal qui le rongeait. Sa pauvre Mère, démunie et désemparée, tentait par tous les moyens de faire revenir le doux angelot qu’elle avait enfanté. Douceur, Amour et Caresse n’y pouvaient rien. Discipline, Colère et Sanctions étaient son lot quotidien, sans pour autant être efficaces.

Alors, chaque soir, quand elle se couchait enfin, épuisée par la longue bataille qu’elle avait mené tout le jour contre ce petit Diable, elle pressait fort ses paupières, retenant difficilement ses larmes. Et elle priait, encore et encore, pour qu’au matin suivant, un Miracle ait opéré et qu’enfin – ENFIN !!! – son Toutpetit et elle retrouvent la complicité, la tendresse et la fusion qu’ils connaissaient avant.« 

Ca fait peur, hein ?!! Et c’est juste ma Réalité…

Bonne Fête de la Toussaint à toutes et tous, prenez soin de vous !

Une histoire de moules.

(Article initialement publié le 29/05/2012)

Depuis quelques semaines, j’étais titillée dans mon ego de mère de famille parfaite.
J’m’explique.
Deuz, 12 ans tout juste, a depuis quelques années une passion grandissante pour la cuisine et la pâtisserie. Ses trois soeurs suivent son mouvement en réalisant, pour la plus grande, la plupart des repas familiaux et pour les plus jeunes, leurs premiers gâteaux.

Rajoutons à ça plusieurs amies, elles-mêmes mères de famille, qui réalisent quotidiennement des merveilles sucrées et salées.

Donc me voilà à saliver devant les plats des unes et des autres. A lire, chercher, cliquer, me promener de site de cuisine aux blogs de pâtissière avertie.

A me dire, que, quand même, j’abuse. J’abuse de ne pas me « coller » à la préparation de bons petits plats pour ma Tribu, à ne pas embaumer la Hutte de fumets savoureux et sucrés (sauf si on considère que gratiner une boîte de raviolis est un défi culinaire), pour contenter les papilles de mes touts-petits et de mon Homme.

Alors, pleine d’enthousiasme, confiante (ahem..), me serinant, qu’après tout, ce que deux « gamines » de 12 et 13 ans réussissent d’un coup d’un seul, entre deux séries à l’eau de rose et deux disputes de soeurs, ne devrait pas être trop compliqué pour moi, j’ai décidé ce week-end dernier, de m’atteler à un atelier pâtisserie pour régaler ma Tribu.

Me voici donc partie, mon cabas sous le bras, à la grande surface du coin, acquérir les ustensiles et ingrédients de base.
Dont des moules. En silicone.

Et, rentrée à la Hutte, assistée de ma Perle toute heureuse, je me lance dans la confection de simples Muffins.
Déjà, la recette de Deuz me paraît bien difficile. Hop, je file sur mon ordi trouver une recette pour « les Nuls ».
Recette relevée, je touille, fonds, mélange et enfourne dans mes moules tous beaux tous neufs.
La cuisson se passe, l’aspect des gâteaux est réjouissant, appétissant. Biiiiiiip ! La minuterie retentit, bientôt l’heure de la dégustation, des sourires, des compliments et des ventres contents.

Sauf que…non…
Mes jolis Muffins n’auront été jolis que dans leur moule. Impossible de les en faire sortir. Accrochés, collés, ratés, quoi.

Au goût, agréables. Au visu, un désastre. Seul le « chapeau » aura cédé, le reste, tas de miettes décomposé, restera au fond du moule, immangeable.
Dépit, rage, autant de sentiments qui m’envahissent devant mon incapacité à réussir une recette simple et mille fois éprouvée.

Ce doit être la faute de ces moules. Tout mous. Incontrôlables. 
….Ou pas.

Car le lendemain, une demi-heure avant l’heure du sacro-saint goûter, Prems décidait de se lancer dans la confection de moelleux tout chocolat. Sans réfléchir. Dans les fameux moules.
Elle les a plus que réussis, la bougresse. Une « tuerie », ses fondants. Délicieux, sucrés, un bonheur à regarder et à déguster.

Mouais…Je boude…

Je vieillis quand…

(Article initialement publié en mai 2012)

Depuis que je suis mère, mon espace-temps semble s’être figé, coincé dans une faille spatio-temporelle.

Les années passent sans que je n’y prenne garde, les mois se mêlent, uniquement rythmés par les anniversaires des enfants, le calendrier scolaire ou les fêtes (je sais que l’hiver approche quand les enfants se ruent sur les catalogues de jouets inondant notre boîte à lettres)..

Mais parfois, au détour d’une journée pourtant banale, je me prends un coup de massue, une claque magistrale, un coup de vieux quoi….

Je vieillis quand Prems me donne à signer sa fiche d’orientation (Quoi !!! Dans un an, elle termine le Collège !!)

Je vieillis quand on s’aperçoit que Prems, toujours elle, approche de l’âge qu’avait son père à notre rencontre ;

Je vieillis quand je comprends que mon homme, cet ado, vient de passer la trentaine (où sont donc passées ces quinze dernières années ?!) ;

Je vieillis quand je franchis de nouveau la porte de l’école maternelle, pour présenter mon tout-petit à sa future maîtresse ;

Je vieillis quand je m’aperçois que mon tout-petit est devenu un vrai petit garçonnet, plus qu’impatient de commencer l’école ;

Je vieillis quand, dans le miroir le matin, le reflet ne correspond plus du tout à mon image mentale ;

Je vieillis quand je réalise au fil de nos conversations, que mon aînée approche doucement de l’âge adulte…

Je vieillis quand je fréquente trop de jeunes mamans primipares…

Je vieillis, hein…C’est tout.

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