Dans ta face !

J’ai envie de faire la danse de St-Guy, de St-Jean au-dessus d’un grand feu de joie.

J’ai le bonheur aux bord des yeux, au creux du cœur.

J’ai la vengeance éclatante, la fierté écrasante, le soulagement intense.

 

Dans ta face, celle qui la traitait de grosse dinde hystérique !

Dans ta face, celle qui voulait la placer en ITEP !

Dans ta face, celui qui n’a pas osé lui donner sa chance !

Dans votre face, tous ceux qui ont détourné le regard !

Dans votre face, tous ceux qui ont critiqué, commenté et comméré !

Nous avons subi les humiliations, nous avons courbé l’échine.

Elle a affronté vos regards et vos grands principes. Elle a tenu bon face aux tempêtes, elle s’est accrochée de toutes ses forces à notre amour.

A tous ceux qui ont douté. A tous ceux qu n’ont pas voulu voir la Perle sous la carapace.

 

Et aussi pour tous ceux qui ont cru en elle. Pour tous ceux qui lui ont tendu la main. Pour les rares qui l’ont écoutée, soutenue et aimée.

Contre les mauvais et pour les bienveillants.

Ce ne sont que quelques notes, que quelques mots. Quelque chose de banal pour des milliers d’enfants.

Mais pour mon tendre, mon doux, mon incroyable Amour, c’est une victoire éclatante sur ses démons, un triomphe sans tâches sur ses phobies.

Un chapitre cauchemardesque qui se finit enfin.

En écrivant ce billet, j’ai une pensée toute particulière pour ceux qui ont grandement agi sur cette métamorphose : les soignants du service pédopsy de G., Sébastien, le premier à lui avoir tendu la main et Aude, qui lui a donné toute sa confiance et a permis la renaissance de ma fille.

 

Le triomphe de celle-qui-ne-savait-plus-écrire !

Le triomphe de celle-qui-ne-savait-plus-écrire !

Brèves de Tribu #2014-02

journal

C’est enfin Vendredi, youpi !!

Une semaine chargée et fatigante pour une Tribu traîne-la-patte. Des jours sans fin, gonflés de pleurs et de doutes. Des journées ensoleillées aussi, rythmées de beaux moments partagés.

Pour commencer ces brèves, un petit retour de notre Dimanche en famille, qui a vu toute la Tribu réunie, cousins, cousines, mêlée de jeux et de rires. Et surtout des gourmandises concoctées à plusieurs mains. Petit aperçu avec les desserts réalisés par Deuz et moi-même.

Cupcakes chocolat !

Cupcakes chocolat !

Roulé au Nut'

Roulé au Nut’

Cake crème de marrons

Cake crème de marrons

Lundi, la semaine a commencé sur les chapeaux de roue, à cause d’une panne de réveil générale, qui nous aura vus bondir de nos lits à 8h passées. Ou comment débuter la semaine en râlant. Deuz a entamé sa semaine de collégienne par une crise d’angoisse monumentale.  Depuis, des rencontres, des échanges et des questionnements ont permis d’apaiser – un peu – ma Différente et aujourd’hui elle se libère doucement de ses démons.

Nous avons rencontré un nouveau spécialiste pour notre Championne. Trop de douleurs,toujours, l’empêchent de se « donner » à fond lors de ses entraînements et matches. Une rencontre agréable et pleine de bons conseils.

Mardi, Deuz et moi avons passé un long moment avec sa référente éducative au Collège. Ma fille a été entendue, soutenue. L’équipe scolaire n’a pas beaucoup de moyens pour lui venir en aide, mais le fait d’être accompagnée dans ces moments difficiles l’a apparemment bien soulagée.

Toujours Mardi, Prems avait son premier rendez-vous avec une psychologue. Bilan mitigé car ma belle blonde refuse d’en voir l’utilité, regimbe à y retourner. Mais la psychologue a su être « psychologue » et en démontré les avantages à notre ado déscolarisée.

Enfin, pour terminer en beauté cette journée chargée, nous avons rencontré l’équipe de suivi de scolarité de Perle, dans le cadre de sa re-scolarisation, suite à son séjour en pédopsy. Et Halleluyah, cette réunion a marqué la fin du suivi. Perle, depuis bientôt un an et demi, a démontré toute sa volonté, tout son courage et enfin laissé apparaître toutes ses compétences scolaires et culturelles.

Notre Tendre Amour pourra faire sa rentrée de collégienne, en Septembre prochain, sans A.V.S ni aucun suivi. Une enfant normale, en somme.

Mercredi, jour des enfants, nous a vus courir en tous sens, pour assurer les trajets maison-collège, maison-foot, maison-copains. Mais rien ne m’aura perturbée, tant j’étais heureuse ce jour-là, de pouvoir enfin reprendre mes cours de Zumba, après une longue pause Noël-esque !

Jeudi, j’attaquais une nouvelle partie de ma vie, en commençant un petit boulot supplémentaire. La perte de mon poste de Surveillante au Foyer grève considérablement notre budget. Alors, comme mon petit mi-temps au Centre Maternel m’en laisse le temps, j’ai cherché et trouvé des petits boulots d’appoint.

Vendredi, dernier jour de la semaine, enfin ! Avant d’attaquer un week-end bien rempli, j’ai encore un peu travaillé, un peu rangé et un peu blogué. Et pour finir une semaine placée sous le signe des réunions, j’aurais ce soir mon dernier Conseil d’Administration au sein de l’association de Soutien à la Parentalité, dont je fais partie depuis maintenant presque 4 ans. Hélas, les difficultés de mes enfants, mes journées trop chargées, mon esprit bien encombré à tout gérer m’obligent à m’éloigner doucement de l’association.

Samedi, pour ne pas changer, nous irons soutenir notre Championne à son tournoi en salle. Peut-être trouverai-je le temps d’aller faire le plein de victuailles pour remplir les estomacs de la Tribu. Il faudra aussi assurer la routine quotidienne devoirs-rangements-douches et peut-être un peu de farniente.

Quant à Dimanche, écoutez c’est incroyable, nous n’avons rien d’indispensable à faire !! Sera-t’il donc un jour de détente absolue ! La réponse la semaine prochaine !

Edit : voilà, voilà, cela m’apprendra à me féliciter d’avoir un jour off. J’apprends à l’instant que notre Championne est convoquée pour un tournoi Dimanche toute la journée.

Toute la Tribu vous souhaite un bon week-end !

A tout bientôt, prenez soin de vous !

Un petit coeur qui bat.

Cela fait quelque temps que je n’ai pas « raconté » ma Perle ici.

Car elle va bien, ma blonde. Très bien même.

En quelques mois, elle a achevé sa métamorphose et la chrysalide a laissé place à un merveilleux papillon. Si riche de couleurs, si tendre d’amour.

Physiquement déjà, la petite fille cachée sous sa tignasse sauvage, planquée dans des vêtements trop larges, trop noirs, trop sales est devenue une grande et svelte adolescente. Sevrée depuis un an passé de ses neuroleptiques, Perle a retrouvé un poids « standard » et s’est même délestée de ses rondeurs enfantines contre un corps féminin, élancé, magnifique. Bien dans ses baskets (enfin devrais-je dire ses talons maintenant), elle n’hésite plus à porter jeans moulants, petits tops colorés et autres accessoires « girly ».  Son style reste hésitant, parfois elle remet un jogging, une veste bien large, mais comme toute pré-ado en pleine mutation.

Psychologiquement surtout. Son intelligence, vive, sa réflexion, acérée, sont revenues puissance mille et lui permettent de tenir la dragée haute à ses camarades de classe, parfois même à sa grande soeur, Prems, qui du haut de ses 15 ans passés, sèche parfois devant les connaissances culturelles et scolaires de Perle.

Bien qu’ayant pris de l’assurance, bien qu’elle sache maintenant beaucoup mieux gérer ses émotions, il lui reste encore quelque fragilité. La vie en groupe lui est parfois difficile, elle hésite à se mêler à l’Autre, à oser dire tout haut ce qu’elle pense tout bas, à défendre son point de vue, sa place.

Comme aujourd’hui. Où je l’ai vue sortir de classe maussade, avec sa tête des mauvais jours. J’ai alors tourné mon regard vers son institutrice, j’ai vu son regard à elle, perdu, anxieux. Après un bref échange avec la jeune femme, je comprends que Perle a perdu son self-contrôle à la récréation et n’a pas su/pu reprendre ses esprits tout le reste de la matinée.

Alors, j’ai, comme avant, pris le temps, doucement, avec beaucoup d’humour (Perle réagit bien mieux devant mes tirades d’exagération que devant un discours moralisateur ou inquisiteur) de « débriefer » avec elle. J’ai attendu, entre ses larmes et mes silences. J’ai tendu des perches, prêché le faux pour avoir le vrai. Et elle m’a dit.

Elle ne m’a pas dit grand’chose d’ailleurs. Pour nous autres, adultes bien cartésiens, le détail  d’une camarade qui passe au mauvais endroit ne nous perturbe pas. Perle, si. Dans sa sensibilité, dans son amour pour ceux qui l’ont soutenue lors de ce printemps terrible, voir une petite fille fouler le sol qui avait recueilli confidences et rires de S., sa meilleure amie, a déclenché, irraisonnablement (mais l’amour est-il raisonnable ?) un tourbillon d’émotions, de colère et de rage chez ma fille.

Elle a poussé, évacuée l’intruse de ce lieu sacré. Mais elle a compris dans le même temps que sa réaction était démesurée pour l’Autre, pour la société. Que l’émotion doit être tapie et refoulée dans ce monde de brutes. Elle s’en est voulue immédiatement, trop fort, sans pitié. S’est flagellée pendant une heure et demie, en ne s’autorisant pas à faire partie du groupe, en s’isolant, se renfermant.

Après notre débrief, après mes mots apaisants sur ses brûlures d’enfant, elle a repris le chemin des écoliers le sourire aux lèvres.

Elle est ainsi, Perle. Belle comme un coeur, un petit coeur tout mou, tout neuf qui apprend à battre, parfois de façon désordonnée, parfois en rythme avec nous autres.

Elle est ainsi. Et c’est ainsi que je l’aime. Plus que tout. Mon doux, mon tendre, mon incroyable Amour.

Lettre ouverte.

Nous vous avons rencontrés il y a un an. Nous étions perdus, déboussolés, plongés dans un cauchemar sans nom.

Nous avions décidé de venir vous voir sans vraiment y croire. Obligés. Menacés.

Nous sommes arrivés avec nos angoisses, nos doutes, nos larmes.

Nous sommes repartis avec un début de réponse, un cœur moins lourd et l’espoir de jours meilleurs.

Vous nous avez offert votre écoute, sans jugement ni accusation. Tout simplement là pour elle.

Nous nous sommes vus régulièrement il y a un an. Appelés tous les jours. Nous les guettions, vos appels, anxieux mais pressés. Parfois terrifiés, parfois rassurés.

Nous ne pensions qu’à vous, là-haut dans votre montagne détestée, mais pourtant si belle. Nous ne pensions qu’à elle, perdue là-haut dans votre montagne. Nous ne pensions qu’à elle, qui se reconstruisait avec vous, là-haut dans votre montagne.

Il y a un an, vous avez changé notre vie, SA vie. Vous avez apporté le soleil dans notre brouillard, vous avez ramené les rires dans notre Hutte trop silencieuse.

Oh, il y a bien eu quelques conflits entre nous, des incompréhensions, des doutes, des questions, beaucoup de questions.
Mais vous avez toujours répondu. Avec votre science, vos savoirs, mais surtout votre cœur, votre dévouement, votre confiance en elle.

Alors voilà, un an plus tard, je prends ma plume pour vous dire MERCI.

Elle va bien. Elle sourit chaque jour. Elle rit, elle chante, elle court. Elle crie, aussi. Beaucoup. Elle ose. Tout. Elle a fait du sport, puis elle a arrêté. Le judo, finalement, ce n’est pas sa tasse de thé.

Elle se frotte aux autres, elle se mêle, se laisse apprivoiser. Elle grandit. Vite, très vite. En dedans et en dehors.

Elle progresse. Fort, très fort. A l’école et dans sa vie.

Elle est merveilleuse. Elle est NORMALE…..juste NORMALE.

Alors, merci.

Papillon2

Ma Perle.

(Article initialement publié le 31 mai 2012)

perle

C’est avec une joie non dissimulée que je rédige (enfin !!!) ce billet !

A quelques jours près, j’aurai pu en écrire un tout autre, intitulé « Trois mois ». Mais non, Perle n’aura pas passé trois mois loin de nous. Perle nous est rendue aujourd’hui, enfin..

Alors, en attendant son retour, ce soir, il est l’heure de dresser le bilan de ces « presque » 3 mois d’hospitalisation.

_________________________________________________________

Perle a été admise le 9 mars dernier au sein de l’Unité Pédopsychiatrique de l’hôpital de Grenoble, suite à de longues années d’angoisse sociale, l’handicapant fortement dans sa scolarité et dans son épanouissement personnel.

Nous l’avons confiée à l’équipe soignante l’esprit serein, confiants, sans douter une seconde que ce séjour tournerait au cauchemar.

Mais Perle a plongé, immédiatement. Submergée par ses angoisses, incapable, noyée dans sa panique, de prendre pied dans la réalité de l’Unité, notre fille dès les premiers jours de son hospitalisation, a sombré dans une profonde dépression paranoïaque, avec des manifestations violentes (crises d’hystérie, auto-mutilation, tentatives de fugues….).

Pendant une longue semaine, voire un peu plus, Perle a vécu l’enfer. Elle s’est repliée sur elle-même, sans qu’aucun soignant ne puisse communiquer avec elle (nous n’avions alors pas encore le droit de lui parler au téléphone, encore moins de la voir). Contenue plusieurs fois par jour en chambre d’isolement, il devient vite évident que Perle souffre également d’angoisses extrêmes dues à notre séparation et il est alors nécessaire de lui administrer un traitement médicamenteux de choc pour la soulager et la faire « revenir » dans la réalité.

Enfin, après presque quinze jours de cauchemar à n’avoir que les soignants, catastrophés et inquiets, en ligne, nous avons enfin l’autorisation de lui rendre visite, dans le cadre d’un entretien avec les psychiatres.
Et ce sera l’horreur. Découvrir mon enfant, ma douce, dans un état physique et psychologique profondément atteint. Aucun moyen de l’atteindre par la parole, par le geste. Elle est sans réaction. Le regard vide, halluciné, le souffle lourd et rauque, le corps voûté, lent et brisé. A ce moment-là, mon coeur de mère hurle et saigne. Le doute, qui nous a envahi dès les premiers signes de mal-être de notre fille, m’étreint à nouveau. Je n’ai qu’une envie, la ramener vite dans son cocon. La sensation horrible d’avoir précipité notre enfant dans la folie.

Mais, à la fin de cette visite, son regard s’anime, ses gestes se font câlins, le contact est de nouveau possible. Peut-être que de nous entendre sûrs de nous (en apparence, seulement, si tu savais, mon Amour, comme je pleurais si fort à l’intérieur), de nous voir accorder notre confiance à l’équipe médicale, de lui répéter qu’elle resterait au C.H.U. tant qu’il le serait nécessaire, a peut-être été un léger électrochoc.
Car dès notre départ, elle a repris pied.

Doucement, jour après jour, comme un animal sauvage blessé, elle a pu ainsi être « apprivoisée » par ses soignants. Le chemin a été long, très long.

Il aura fallu un mois et demi pour que Perle se sente suffisamment rassurée et confiante. Pour qu’elle puisse participer aux activités de groupe. Pour que ses moments de repli et de panique cèdent la place, et que s’épanouisse ma petite fille, blagueuse, souriante et enjouée.

Avec des progrès fulgurants et des reculs terrifiants.

Enfin, les premières permissions de sortie sont accordées, et Perle peut revenir à la maison pour les week-ends. Des moments magiques, étranges aussi. L’impression de découvrir une enfant étrangère, au comportement modifié par les traitements, au corps épuisé. Les retours au C.H.U sont difficiles, mais Perle s’accroche, décidée.

Arrive le moment d’envisager sa scolarité au sein de l’hôpital. Angoisse et panique refont leur apparition. Symptômes que la puce essaie tant bien que mal de cacher, de juguler, persuadée que ce retour à « l’école » signera la fin de son hospitalisation.

Mais les soignants ne précipitent rien, l’obligeant à dévoiler pas à pas ce qui la ronge, l’accompagnant dans sa « révélation ». Et Perle se métamorphose. D’une chrysalide empesée et figée, notre fille se transforme en magnifique Papillon. Libérée, elle s’épanouit chaque jour un peu plus, enfin consciente de sa valeur, goûtant la vie.

L’étape de la scolarité intra muros franchie, vient l’heure alors de reprendre contact avec sa vie d’ici. Rencontrer ses camarades, l’institutrice, se mêler au groupe. Encore une fois, ces étapes se feront tout doucement, préparées, accompagnées par les soignants et toute l’équipe de l’Unité. Et par nous, sa famille.

Et enfin !! oui, enfin, les psychiatres commencent à envisager la fin de l’hospitalisation. Nos coeurs s’allègent, l’espoir gonfle et nous porte chaque jour.

__________________________________________________________

Et ce jour est arrivé. C’est aujourd’hui. Dans quelques heures, ma fille rentrera enfin. Reprendre le cours de notre vie, tous ensemble, enfin.

Ce printemps 2012 aura été long, difficile, chaotique. Il aura vu des tonnes de larmes couler, des vies figées, des doutes et des espoirs s’envoler.

Mais à l’heure du bilan, ne reste que le bonheur intense de voir notre enfant transfigurée, prête à mordre la Vie à pleines dents. Le chemin vers l’apaisement sera encore long, nous le savons. Perle va être encore longtemps accompagnée, soutenue, par nous et par des professionnels.
Sa scolarité est aménagée, allégée pour ce mois de juin. Et à la rentrée de septembre, Perle bénéficiera d’une Auxiliaire de Vie Scolaire, pour l’aider dans son quotidien d’élève.

Mais en ce jeudi 31 mai, je ne retiens qu’une seule chose :

Ce soir, mon Doux, mon Tendre, mon Incroyable Amour sera là.

Nouveau départ.

(Article initialement publié le 22/05/2012)

Hier s’est tenue la première réunion de l’équipe éducative depuis l’hospitalisation de Perle.
L’équipe éducative est composée de plusieurs personnes en lien avec notre fille dans le cadre de sa scolarité (dans notre cas, sont présents l’enseignante de Perle, le Directeur de l’école, la psychologue et le médecin scolaires, l’enseignante référente de secteur).

Cette équipe avait été mise en place l’année dernière, lorsque les angoisses de la Puce sont devenues ingérables pour elle et l’équipe enseignante.
La dernière en date, mi-janvier, avait été catastrophique : nous avions été gentiment priés de reprendre notre fille, de la de-scolariser et de nous dépatouiller seuls, l’Education Nationale ne pouvant plus rien lui apporter.

Depuis, la situation a énormément évoluée.
Perle a été hospitalisée début Mars en Unité Pédopsychiatrique.
Un séjour difficile, bouleversant, dramatique parfois, mais nécessaire, avec une évolution plus que favorable et un bilan (presque) final plus que positif.
Cette hospitalisation est toujours d’actualité, hélas, mais la sortie est proche, notre fille prépare son retour avec les soignants, et nous faisons de même ici avec l’équipe enseignante.

C’est pourquoi nous nous sommes tous réunis aujourd’hui à l’école, pour envisager les aménagements possibles du planning hebdomadaire de la classe de Perle, afin qu’elle puisse réintégrer l’école dans les meilleurs conditions possibles.
Je suis allée à cet entretien pleine d’appréhension, avec beaucoup d’a-priori et de peurs. Deux ans que nous nous rendons à ces réunions la boule au ventre, pour à chaque fois en ressortir plus démontés encore. Jamais aucun terrain d’entente n’avait été trouvé, jamais aucun aménagement proposé n’avait suffi à apaiser les angoisses de notre fille.

Mais, malgré ma peur, j’étais presque confiante. Nous bénéficions du soutien et des conseils de l’équipe psychiatrique de l’hôpital. Et la psychiatre est parole d’or pour l’E.N.
Pendant plus d’une heure, nous avons expliqué, raconté, partagé les progrès, l’évolution de Perle. Nous avons été entendus, écoutés, respectés.
Les aménagements que nous désirions depuis tellement longtemps ont enfin été acceptés.

Perle ira donc en classe par demi-journée. A des moments choisis, où les matières étudiées ne risquent pas de la confronter trop à ses difficultés. Des matières qu’elle apprécie, où elle excelle.
Avec des moments de repli possibles à tout instant. Une attention bienveillante de la part de tous.

Pour un nouveau départ.

Pour qu’enfin, ainsi que le dit Perle elle-même : « profiter de mon enfance, d’une enfance normale, comme tous les autres enfants« .
Le chemin a été long, difficile, plein de cahots, d’obstacles, de dégringolades. Il reste encore beaucoup de travail à faire pour mon enfant, si fragile. Mais j’ai confiance. Elle a maintenant en elle les ressources nécessaires pour continuer sa route…

Alors, bonne route mon Amour. 

Et je compte les jours…

(Article initialement publié le 12/05/2012)

Après la pluie, le beau temps….Et inversement, donc….Après un vendredi estival, avec des températures dépassant allègrement les 30°C, nous voici de nouveau sous la pluie, le vent et le froid. Un samedi, avec la Tribu au complet à la maison. Tournent donc mes petits rejetons, s’asticotent et se cherchent, entre parties endiablées de ping-pong sur la table du salon, entre course poursuite dans les couloirs (enfin LE couloir, vu qu’on en a qu’un !!).

Mais le soleil reste très présent dans notre Hutte, par les bonnes nouvelles ramenées du CHU. L’hospitalisation de Perle va prendre fin prochainement, c’est sûr !

Même si la psychiatre n’a pas voulu s’avancer trop, fixer une date précise, nous savons que la sortie de notre fille est en préparation. D’ici une semaine, nous rencontrerons l’équipe éducative de l’école, pour mettre en place les aménagements de la scolarité de Perle. Dès ce cadre établi, Perle pourra faire un essai en classe, doucement, tranquillement, pour que cette étape reste sereine et positive.

Cela devient difficile pour notre fille ces allers-retours entre la Hutte et le CHU. Même si elle prend du plaisir là-bas, est parfaitement intégrée, ravie de retrouver ses camarades dans le service. Les séparations sont de nouveau ardues, dans les pleurs et les cris.

Mais elle va s’accrocher, nous allons compter les jours ensemble vers ces derniers jours de notre joli Mai, qui ramèneront mon enfant parmi nous.

J’ai hâte ! 

Deux mois.

(Article initialement publié en mai 2012)

Deux mois. Deux longs mois que notre Perle est hospitalisée.

Deux mois qui en valent dix, cent, une éternité.

Deux mois qui ont tout changé.

Perle a bravé le chaos, plongé dans un cauchemar sans nom. Puis elle a gravi une à une les marches vers le renouveau.

Elle a doucement, presque à son insu, déchiré le carcan, la carapace qui obstruait sa vie.

Elle a déplié ses ailes. Elles sont encore fragiles, fripées et humides. Perle reste comme le Papillon naissant, immobile sur sa branche, vibrant de tout son être vers la Vie, encore timide et hésitante.

Mais elle a franchi ce mur de peur, d’angoisse et de phobie.

Elle est autre, elle est ELLE.

Alors oui, j’aurais pu faire un bilan du négatif, un musée des horreurs. Encore écrire ces mots barbares qui me font tant souffrir. Oui, j’aurais pu évoquer ces interminables entretiens avec les soignants, à tenter de trouver le pourquoi du comment, à décortiquer chaque minute de son existence, s’obstiner à désigner un coupable…

Mais je vais de toutes mes forces repousser ces sombres images.

Mais je vais de toute mon âme refermer le couvercle sur ces deux mois d’enfer, de « petite mort ».

Et je garde les yeux grands ouverts.

Le coeur défaillant de fierté et d’amour, je regarde ma fille franchir la porte de l’école. Je serre fort les mâchoires pour ne pas pleurer, pleurer de joie devant cette grande jeune fille, riante et sereine, qui se mêle aux enfants, qui l’entourent et l’entraînent dans leurs jeux.

Perle a franchi la plus grande étape de sa thérapie aujourd’hui.

Ce n’est pas une fin, c’est un commencement, SON commencement.

Bienvenue dans ta VIE mon Amour.

Et à très vite….je le sais maintenant…. 

D’une chrysalide…

(Article initialement publié le 30/04/2012)

Perle va rentrer, bientôt. Ce n’est qu’une question de temps, de semaines, à ancrer ses progrès dans la réalité, à l’accompagner pour un retour serein.

Une question de temps, pour que notre fille ait pleinement conscience de ses capacités.
Une question de temps, pour qu’elle soit active dans ce retour.

Une question de temps, d’aménagements, de souplesse et d’écoute. Que nous allons solliciter auprès du corps enseignant, ici. Pour accueillir notre fille, en faisant table rase du passé. Pour lui offrir un espace sécurisant et le plus « normal » possible.

Une question de temps, pour évoluer.

Pour mon évolution.
Depuis quelques jours, le changement, jusque là imperceptible, du caractère de ma fille me saute aux yeux, au coeur.

La voir s’épanouir, se libérer de ce poids d’angoisses, qui l’empêchait de vivre, me remplit de joie.
La voir se redresser, se détacher, se sevrer en quelque sorte de mon aile protectrice me terrifie.

Les mots ne sont pas trop forts, non. Perle n’est plus la même. Amplifiés par le traitement médicamenteux, les changements sont criants.

D’une petite fille recroquevillée et silencieuse, Perle devient une grande et imposante jeune fille exubérante.

D’une douce et paisible enfant, nous découvrons une pré-adolescente au vocabulaire fleuri, au rire provocateur, aux jeux bruyants.

Ma fille se cherche, tatonne, copie mots et gestes d’autres.

La chrysalide va devenir Papillon, l’éclosion est brutale et douloureuse, pour elle comme pour nous.

Et cela me terrifie, oui. Car si j’espérais ce changement, cet éveil à la vie de mon Tendre Amour, je n’avais pas imaginé que cela changerait sa personnalité. En fait, non, cela ne la change pas, cela la libère.
La carapace d’angoisses et de peurs se fendille, craquelle et révèle ce que Perle retenait jusqu’à présent.

Mais cela fait tant d’années que cette carapace s’est installée, dès l’aube de son enfance, que nous découvrons maintenant la personnalité de notre fille.
Brutalement.

Et j’ai un peu peur. Peur de ne pas comprendre cette jeune fille étrangère, peur de ne pas aimer ce « Papillon« .
Mais j’ai hâte aussi. Hâte de la voir croquer à pleines dents une jeunesse qu’elle se refusait jusque là. Hâte de la découvrir rebelle, pleine d’assurance et de morgue.
Une pré-ado, quoi.

Mais toujours ma Perlemon Doux, mon Tendre, mon Incroyable Amour.

Papillon

Merci.

Des petits signes d’amitié et de soutien qui font du bien. Des gestes dénués de sous-entendu,des clins d’oeil, des mots doux.

main-tendue

Il aura fallu l’hospitalisation de notre Perle pour que se dévoilent des personnes qui jusque là, se faisaient discrètes, anonymes ou absentes.

Je ne dis pas, au contraire ! qu’il aura fallu ce chamboulement, ces durs moments pour qu’enfin nous soyons entourés.
Mais notre désespoir a fait apparaître des mains tendues, des coeurs ouverts, qui par discrétion ou par peur de déranger restaient dans l’ombre.

Et maintenant que j’ai repris pied, que l’avenir se dessine meilleur, j’ai envie et besoin de remercier toutes ces âmes douces qui nous ont témoigné leur soutien, leur affection.
Ces bulles de tendresse et d’amour envoyées à ma petite fille, alors que bien souvent, vous ne la connaissez pas.

Alors MERCI. Tout simplement, car les mots me manquent.

MERCI, car rien d’autre ne pourrait exprimer mes sentiments.

MERCI à toutes les fleurs de SP (Miss B. qui a su apaiser mes peurs, ma Marraine la Fée, et toutes les autres, présentes chaque jour), à Folène, ma douce amie virtuelle, si empathique et bienveillante, à Pomme et Brindherbe, qui sont là pour moi depuis le début, à Laure, Babelle et Aline, à tous ceux qui nous soutiennent dans l’ombre, à ceux qui ont lu et compati sans le dire, à mon Papa, qui malgré la douleur que cette épreuve réveille, me témoigne un amour plus présent chaque jour, à Dany, ma maman-jolie, à ma Maman, à mes soeurettes chéries, à mes Keupiiiiines de ma jeune vie…

Cela fait très « Discours de Remise d’Oscar », mais je tenais à vous citer toutes et tous.

MERCI.

Comme je le disais plus haut, nous approchons enfin de la fin de cette épreuve, les soignants préparent maintenant le retour de notre Perle ici. Encore quelques semaines avant de reprendre pied dans la réalité, avant qu’enfin ma Tribu soit de nouveau au complet, dans mes bras et dans mon coeur.
Perle évolue vraiment, vite, fort. Les changements sont maintenant très visibles. Trop parfois, quand son caractère affirmé et son discours volubile me surprend. Mais je vais m’y faire hein…Faire le deuil de ma petite fille paisible et introvertie, pour apprécier plus que tout l’éveil à la Vie de ma grande fille libérée et épanouie..

MERCI.