Concentré d’Amour

bougies

« J’ai 10 ans ! J’sais bien qu’c’est pas vrai, mais j’ai 10 ans »

Hélas, malgré les belles paroles d’Alain Souchon, elle va bien avoir 10 ans.

Ma Championne. Ma Mini-Bulldozer. Ma 100 000 Volts.

10 ans bientôt qu’elle a remplit ma vie de bruits et de rires, de cris et de bouderies, de coups d’éclats et d’émotion pure.

Lors de ma grossesse, je n’imaginais pas à quel point cette petite brunette allait changer ma vie.

Perle avait 20 mois à la naissance de Championne, et était une petite fille placide et souriante, toujours discrète et paisible.
Je m’attendais à donner naissance à la même, une petite blonde joufflue et zen.

Championne a été tout le contraire. Brune et fine, nerveuse et accaparante. Toujours à 100 %.

100 % d’amour, tout de suite, pour tous. Je me souviens encore de son corps si frêle, si fragile, férocement accroché à mon cou comme un bébé primate s’accroche à sa mère. De ses mains qui nous cherchaient en permanence, pour toujours garder notre contact. De notre relation fusionnelle ses six premières années de vie, où nos cœurs battaient à l’unisson, mon âme et mon souffle rien que pour elle.

100 % d’énergie. Tout le temps. Jamais de répit avec celle que j’ai vite surnommé ma Mini-Bulldozer, tellement elle renversait tout sur son passage. Pourtant, elle a commencé par bien cacher son jeu, en ne marchant qu’à 17 mois, en restant frêle et petite longtemps.
Mais dès sa 2ème année, j’ai su que cette petite brindille recelait des accus inépuisables, toujours à courir, jamais sommeil, dévorant ses repas comme l’ogre qu’elle n’est pas.
Énergie qui cesse d’un coup d’un seul, le soir, quand enfin ses batteries sont vides et qu’en une fraction de seconde, elle plonge dans le sommeil.

100 % d’émotion. Voir 200 % tellement elle déborde. Impossible pour elle de dissimuler son émotion. Quand elle pleure devant une scène de film poignante. Quand elle n’arrive pas à retenir des larmes de joie, en écoutant son Coach la féliciter. Quand elle est fâchée, et Ô comme elle se fâche fort et souvent ! Quand elle est vexée, dépitée et qu’elle envoie tout valser, d’un coup de poing rageur.

100 % de stress. Pour elle, quand elle est dépassée, perdue, paniquée. Alors, je la vois ronger, mordre, arracher ongles et peaux de ses doigts si malmenés déjà. Et je vois aussi les cheveux qu’elle mâchouille jusqu’à les abîmer irrémédiablement. Et je la vois se tordre de douleur quand la migraine la submerge.
Pour nous souvent, quand nulle parole ni aucun acte n’arrive à la canaliser. Qu’elle déborde. Que son insolence prend le pas sur son éducation.

100 % de fierté, pour nous sa famille. Qui l’avons vue évoluer vitesse grand V. A l’école, où notre Mini-Bulldozer devient une image d’Epinal. Au football, milieu dans lequel nous baignons depuis 2 ans maintenant et où notre toute petite fille a tout d’une grande. Dans le quotidien, où ses réflexions nous étonnent, nous surprennent et nous font fondre d’amour.

L’amour. Oui, c’est bien cette émotion qui me fait frissonner lorsque je la contemple endormie, épuisée par une journée de folie. C’est l’Amour qui me tire un sourire quand je l’entends parler, parler et encore parler, sans jamais s’arrêter. C’est cet élan de tendresse quand je la vois se faire maternante et maladroite devant ses petites cousines. C’est ce sentiment puissant et inaliénable qui me fait frémir quand je la vois, ma Crevette, ma ToutePetite devenir une si grande fille.

Mon Amour, ma Championne, ne change pas d’un iota, je t’en conjure ! Dans les cris et le bruit, dans les rires et les câlins, crampons aux pieds et sourire aux lèvres, poing levé et ego surdimensionné, reste la même. Celle que j’aime.

lou2014

Une histoire de rythmes.

Chacun sa partition, chacun son rythme....

Chacun sa partition, chacun son rythme….

J’ai beau me répéter qu’il ne faut pas, que cela ne sert à rien, à part à m’inquiéter inutilement, je ne peux m’en empêcher.

 

Vendredi, lorsque les enfants sont rentrés de leur dernier jour d’école, les bras chargés de cahiers, de classeurs et de centaines de dessins à admirer, je n’ai pas pu m’en empêcher.

La première chose que j’ai fait est d’éplucher le carnet de progression de Fiston.

Et de frémir devant chaque rond orange. Ne pas voir les multiples points verts, passer outre la belle appréciation de l’institutrice. Ne buter que sur ces points « négatifs ».

Et comparer.

L’évolution de ses sœurs au même âge.

Le vocabulaire et l’excellente diction de sa petite cousine de 3 ans à peine.

Ses camarades de classe, plus avancés en graphisme.

Et entendre Deuz se plaindre de ne pas le comprendre lorsqu’il parle.
Et me désespérer, chaque soir, de lui enfiler une couche.

Comparer. Je le fais machinalement. Alors que je sais bien que chaque enfant évolue à son rythme. Que ce vocabulaire balbutiant, cette mauvaise prononciation et ces hésitations en graphisme ne présagent en rien de son avenir.

Comparer l’incomparable.

Avec une aînée précoce, vive et appliquée, qui à 3 ans à peine, remplissait des pages de récits inventés.

Avec une Deuz plus tranquille, mais tellement impliquée, soigneuse et avide d’apprendre.

Même avec Perle, avant le début de ses soucis de phobie, qui évoluait tranquillement, mais tellement pipelette.

Ou avec ma Championne, ma bulldozer, si pressée d’apprendre, qu’elle a pleuré toutes les larmes de son corps, en sortant de sa première journée au CP, tellement déçue de ne pas savoir lire au bout de 6h en primaire.

Le comparer, alors qu’il est unique. M’inquiéter, alors qu’il est si vif et enjoué.
Hésiter. A aller voir l’institutrice, qui pourtant ne s’inquiète pas, elle.

Alors, oui, il progresse doucement. Trop doucement pour moi.
Il n’articule rien, n’aime pas « lire », pas trop écrire les quelques lettres qu’il connaît.

Alors non, il ne veut pas lâcher ses couches. Il ne les quittera jamais, d’ailleurs, il me le soutient.
Alors non, il ne veut pas toujours dormir seul, et se glisse dans mes draps régulièrement, pour un câlin tout doux.

Alors non, il ne sait pas trop, ne veut pas trop, se débrouiller par lui-même, tellement habitué, conditionné, à ce qu’une de ses petites mamans se précipite pour faire à sa place.

Comparer. L’observer. L’espionner. Le secouer, parfois, quand ses attitudes me heurtent.

Mais savoir. Qu’il va bien. Que tout « roule » pour lui. Oh oui ça roule, entre camions de pompiers et voitures de police.
Qu’il progresse quand même. Sans le montrer. Parce qu’il est brouillon et agité. Qu’il n’aime rien de moins que construire une cité géante dans mon salon, avec ses Kapla et ses playmo, et tout laisser en plan cinq minutes plus tard.
Parce qu’il est tonique et inépuisable. Qu’il préfère sauter une heure dans le trampoline ou taper dans le ballon avec Championne qu’écouter une histoire ou s’habiller seul.

Comparer. Les comparer. Mes incomparables.

J’ai pas fini de m’inquiéter, moi….

Gloussement de dinde (de Noël ?)

Depuis quelques temps, ma maison résonne de bruits étranges. De drôles de bruits, que l’on associerait plus à un poulailler qu’à une maison.

Ça glousse, ça criaille, ça cacarde.

J’ai enfin compris d’où venaient ces bruits saugrenus.

Il y a une dinde chez moi.

Ma dinde se pavane, ma dinde glousse.

Elles sont même plusieurs. Un troupeau. Un troupeau de dindes et de dindons. Qui se pavanent, se frottent, paradent et gloussent. Encore et toujours.

Ma maison abrite une dinde, de presque 14 ans. Qui invite d’autres dindes et dindons à glousser en choeur. Enfermés dans sa chambre. Qui se taisent en choeur quand je pointe mon nez. Qui sourient niaisement, appareil dentaire en avant. Qui ricanent franchement, sans qu’on y comprenne quoique ce soit. Qui échangent des regards lourds de sous-entendus. Des dindons qui font les coqs. Des dindes qui font les oies. Ça jacasse et ça roucoule.

J’ai une dinde chez moi. Et qu’est-ce que c’est chouette !

Une ride de plus…

13 bougies, ça commence à faire...

13 bougies, ça commence à faire…

Il y a 13 ans, j’entrais en salle de travail, sereine et impatiente. Il y a 13 ans, j’allais faire ta connaissance, enfin, après 9 mois et quelques semaines d’attente. Nous allions oublier ce départ difficile entre nous, cette arrivée surprise pas tout à fait digérée.

Il y a 13 ans, tu es née, ma deuxième enfant, ma boule de nerfs, ma première brunette.

Et depuis 13 ans, tu déploies toute ton énergie, toute en rébellion, sensibilité et incompréhensions.

Ma douce, ma tendre, ma toute petite. Du plus profond de mon âme, je te souhaite de t’apaiser, de trouver la sérénité qui te manque, d’enfin arriver à t’accepter, à t’aimer.

Je t’accompagnerai encore et encore, sur ce chemin qui te semble si ardu parfois. Je t’entourerais de mes bras aimants longtemps, toujours. Je te laisserai grandir, faillir, tomber et te relever. Je serais là pour panser tes blessures à l’âme, au coeur, si tu me le permets.

Bon Anniversaire à ma Deuz, à mon Amour.