Noël en Janvier (ou un dimanche en famille)

Famille nombreuse et dispersée oblige, nous devons composer avec l’agenda surchargé de chacun pour nous retrouver.

Mes beaux-parents sont originaires du sud de la France et célèbrent donc Noël « en bas » comme on dit dans la Tribu.
Mes beaux-frères et belles-sœurs se partagent chacun dans leurs belles-familles respectives et nous, la Tribu, aimons nous retrouver  « juste » nous sept, les 24 et 25 décembre.

Mais il était impensable pour mes beaux-parents de ne pas réunir tous leurs enfants et petits-enfants autour du sapin pour la distribution de cadeaux et de baisers.
C’est ainsi que la tradition « Noël en Janvier » s’est installée. Tous les ans, nous nous rassemblons chez les grands-parents, amenant qui une entrée, qui un dessert, qui les boissons, et célébrons de nouveau la fête de Noël.

C’était donc aujourd’hui ! 

Une journée riche en rires et en jeux partagés, en verres levés et portraits tirés.
Il y aura eu, bien sûr, les inévitables débats à polémique – vite avortés, les clans d’adolescents ou ceux qui préfèrent s’isoler (la famille ça va bien cinq minutes). On aura vu aussi les plus jeunes jouer sur et sous la table, envahissant le petit salon de leurs jouets tous frais offerts.
On a trop mangé, à n’en point douter. On a évoqué le passé, ce temps qui file bien trop vite. On a parlé de Tonton Albert et Tantine Gilberte, ceux qui sont trop loin pour partager cette fête. On a dit du mal, on a comméré – les indispensables à une réunion de famille réussie.

Je ne vous montrerai pas les visages souriants et hilares, les accolades fraternelles et les embrassades filiales, par respect de la vie privée de chacun.
Alors, me reste ces souvenirs gourmands, que Monsieur Mon Mari et moi avons cuisinés trois heures durant, samedi soir.

Cakes chèvre/poulet rôti

Cakes chèvre/poulet rôti

Cake jambon/tomates séchées

Cake jambon/tomates séchées

Feuilletés au fromage et saucisse

Feuilletés au fromage et saucisse

Quiche aux lardons

Quiche aux lardons

Quiche au poulet

Quiche au poulet

Tarte au thon et à la tomate

Tarte au thon et à la tomate

Mousse au chocolat

Mousse au chocolat

Vivement l’année prochaine !

Mais avant, il y aura bien d’autres retrouvailles, d’anniversaires à célébrer,

de barbecues à réveiller de leur hivernage, d’apéros à siroter !

« Vis ma vie de parent d’Ado » ou le monstre à deux têtes.

L’adolescent est possédé, sachez-le.ange-demon

Étudiant depuis quelques années cette catégorie d’individus, je peux affirmer sans hésitation que l’adolescent n’est pas seul dans sa tête.

J’ai recoupé mes analyses, créé des diagrammes et des tableurs, croisé mes données, rien à faire, je ne peux hélas que confirmer la thèse énoncée ci-dessus.

Et malheureusement, toutes les thérapies, psychanalyses et autres désenvoûtements n’y pourront rien changer, c’est apparemment une étape obligatoire de leur mutation. Car oui, l’adolescent mute. En permanence.

Lorsque vous avez constaté que Chérubin avait ouvert la boite de pandore entrait dans l’adolescence, vous pensiez appréhender cette période avec bienveillance et empathie. Après tout, vous êtes passés par là et les souvenirs de cette étape difficile sont encore bien vivaces.
Hélas, je me dois de vous mettre en garde. En basculant dans l’âge adulte, nous perdons (avec quelques neurones) l’autre MOI qui possédait notre esprit entre 13 et 20 ans.

Alors, pour vous aider à affronter ce monstre à deux têtes que va devenir votre enfant, j’ai pris le risque de recenser quelques situations périlleuses, où votre résistance nerveuse va être mise à mal, piétinée, bref des situations du quotidien.

Pour chaque cas analysé, je présenterai les versions « adolescent dit conscient » et « adolescent possédé ».

Pour commencer, découvrons la situation surnommée « J’ai un problème avec l’hygiène » :

Lorsque, comme chaque soir, vous pénétrez dans l’antre de votre ado pour vous enquérir de sa journée, vous êtes immédiatement pris à la gorge par un relent âcre, mélange d’humeurs corporelles, de sous-vêtements crasseux et d’aisselles suintantes.
Et comme chaque soir, vous conseillez, aimablement, à votre enfant de « filer sous la douche (ou au lavage-auto) et d’ouvrir sa fenêtre immédiatement, la maison va finir par sauter comme de la dynamite tellement l’air est chargé !!! ».
Votre enfant, bien conscient des risques qu’il fait courir à sa famille chérie, répond aussitôt…enfin, quand il aura daigné lever les yeux de son bouquin/ordi/téléphone/chéri (barrer la mention inutile) « ouais, j’vais le faire, deux secondes... » [silence assourdissant]

Par contre, si votre chouchou est en phase dite de « dédoublement diabolique », vous aurez certainement droit à la réponse suivante : « ******, mais t’as quoi là, à venir me soûler !! *****, c’est mon espace privé ici, faut toujours que tu viennes me faire ***** là !! Sérieux, j’ai pris une douche la semaine dernière, c’est bon là, tu veux quoi, vider toutes les réserves d’eau de la planète avec ta manie de la douche ?? T’as conscience de l’état de la planète hein ??? Ah, ça vous vous en fichez hein, vous nous l’avez bien pourrie, et maintenant vous nous gavez avec vos théories comme quoi faut se laver tous les jours, faut prendre des douches et pas des bains, bla bla bla !!! ***** quoi !!! j’fais c’que j’veux, c’est mon corps, t’arrêtes pas de me le rabâcher que personne décide à ma place !! Bah je décide voilà !! J’prendrais une douche quand j’aurais envie, point !!  D’te façon, j’ai encore du déo, alors, un pschitt et c’est bon je t’gènerai plus avec mon odeur !! Pfff….. » [claquage de portes et jeté d’objets divers]

NDLR : afin de ne pas heurter les sensibilités, les mots grossiers ont été édités. Libre à vous de remplacer les étoiles !

Charmant, n’est-ce-pas ??

Au prochain épisode, nous aborderons la situation « J’ai le sens de l’esthétisme ».

Vous ai-je souhaité bon courage ?

A bientôt !

source image : tablerase.fr

Brèves de Tribu #2015-01

journalCela fait quelques temps déjà que je n’ai pas écrit de brèves de Tribu.

Ce sera chose faite avec ce billet, où je vous convie à un petit tour de nos humeurs !

Et comme chez les Daltons, on fait ça du plus petit au plus grand !

Mon Boubou, ma Terreur, mon Fiston. Toujours aussi énergivore et survolté, mon tout petit approche à grands pas de ses six ans… J’en suis bien chamboulée. Six ans. L’année de l’entrée en primaire, la fin de la petite enfance pour beaucoup de « spécialistes ».
Mon Insomniaque, qui depuis longtemps maintenant, ne l’est plus. A quelques exceptions près, il enchaîne des nuits de douze heures sans sourciller, ne venant plus que très rarement coloniser le lit parental. A mon grand regret, je l’avoue. Je n’aime rien tant que sentir son petit corps chaud blotti contre moi, ses bras tentant de m’enserrer tendrement, ses cheveux blonds chatouillant mon nez. Voilà, mon bébé n’en est plus un et je ne le vis pas bien…. Mais ça va me passer, hein…Peut-être.

♥ Ma Championne, ma louloute, ma brunette insolente. Après quelques mois difficilement supportables, tant son insolence nous mettait à bout, ma petite dernière a retrouvé, un peu, de sa bonhomie naturelle. Oh, bien sûr, elle reste cette petite fille sur les nerfs en continu, pleine de répartie et de morgue, qui ne comprend pas que parfois, il vaut mieux se taire. Son année scolaire se passe sans qu’elle ne s’en soucie plus que ça, avec des résultats plus que moyens parfois tellement ma fille place ses priorités ailleurs : le foot, les copains, la farniente, le foot (ah ? Je l’ai déjà dit?)
Ses onze ans arrivent au galop, l’entrée au collège également, et je n’arrive pas à réaliser que ma toute petite est une presque grande

Perle, mon doux, mon tendre, mon incroyable Amour. Ma blondinette est une jeune femme à présent. A 12 ans, elle est entrée dans le cercle intime de « celles qui les ont ». Ce qui ne convient absolument pas à ma rêveuse. La réalité crue de son corps qui évolue, ces étapes de la vie qui lui font rappeler trop durement qu’elle ne pourra pas rester ma petite fille pour toujours. Et ces hormones, les vilaines, qui lui arrachent parfois des diatribes enragées, qu’elle entend sortir de sa bouche sans même les contrôler. Comme elle est surprise, abasourdie, de s’entendre nous répondre ainsi, elle qui jamais ne se rebellait contre l’autorité parentale.
Et la bataille qui fait rage. Qu’elle tente de gagner sans trop de conviction ces temps-ci. Malgré des résultats scolaires ahurissants, avec un bulletin de notes prodigieux, la scolarité de Perle est bien mouvementée. Elle n’arrive pas à prendre confiance en elle, ne se sent pas capable de réussir. Alors, les étapes se gèlent : pas d’augmentation de son temps de présence au Collège, des matins où elle n’arrive pas à sortir de la maison, un recul important de son investissement…. Je ne sais pas, je ne sais plus. Que va-t-elle devenir ? Demain, l’année prochaine, je ne vois pas d’issue favorable pour elle. Notre rythme professionnel ne nous permet plus de l’accompagner, de la soutenir comme nous le devrions, et je m’en veux terriblement. Nous nous sentons perdus, isolés.

♥ Deuz, ma Belle ReBelle. Qui, après un démarrage en trombe dans sa nouvelle école, se lasse et baisse les bras. Un gros coup de fatigue, une belle déprime, que sais-je. Ma Différence se terre dans son antre, se réfugie dans le sommeil à longueur de temps, retrouve ses mauvais réflexes d’agression et d’insolence hargneuse. Heureusement, notre complicité reste tenace et ma Brune voluptueuse arrive à se contenir. Mais comme pour Perle, nous n’avons pas une jolie vision des mois futurs, apeurés qu’elle lâche tout, démunis pour la soutenir, l’aider à trouver la voie qui lui redonnerait motivation et enthousiasme.

♥ Prem’s, ma Bella Bionda, ma Toute Grande. Qui oscille entre un mode de fonctionnement adulte et quelques velléités d’adolescente hormonée. Ma première, ma complice. Toujours aussi responsable et mature, elle prend notre relais sans sourciller dès que le besoin s’en fait sentir, attentionnée et aimante envers sa fratrie. Mais, ce que je souhaitais pour elle est arrivée, elle retrouve enfin un comportement de jeune fille de seize ans, entre claquage de porte, phrases assassines et je-m’en-foutisme royal. Ses études lui plaisent toujours autant, même si elle ne trouve toujours pas à s’organiser correctement. Sa majorité approche, seulement un an et demi la sépare de son entrée dans le monde adulte. Je n’arrive pas à le croire. Comment ma toute petite blondinette peut-elle déjà être si grande ? Alors qu’il me semble qu’elle faisait ses premiers pas hier, elle s’apprête bientôt à avoir la permission de voter…

♥ Et nous. Lui et Moi. Ensemble, unis. Après un automne dévastateur, qui nous aura conduit à la séparation, c’est plus complices que jamais que nous abordons 2015. Mais notre rythme professionnel ne nous laisse aucun répit. Je cours du travail à la maison, enchaîne plusieurs journées en 24 heures, m’épuise déjà. Monsieur Mon Mari est tout autant harassé par la cadence infernale de ses nuits de travail, où, changement de grade oblige, ses responsabilités augmentent tout autant que sa charge de travail. A courir chaque jour entre deux écoles, entre deux rendez-vous, le manque de sommeil s’accumule et je crains que sa résistance ne soit bien entamée…

Mais tout ça réuni, qu’est-ce qu’on va bien !

Nous sommes ensemble, nous sommes sept, nous sommes une Tribu complice et unie, soudée contre les épreuves et les mauvais penseurs.

nous

La leçon (ou comment ma fille m’apprend sa liberté)

liberté

Je suis Charlie. Mais je ne sais pas dessiner. Je n’ai pas su écrire non plus, cette semaine. Pas le goût, pas les mots, trop à dire mais sans envie. D’autres l’ont fait tellement mieux, dans l’émotion, dans le cynisme, dans les rires, dans les larmes. Libres.

Je suis Charlie. Je me suis levée. J’ai prié, moi l’athée. J’ai communié. J’ai fait silence. J’ai informé.
Mes enfants. Qui n’ont pas bien compris pour la plupart. Mais qui ont ressenti mon émotion, ma peine.

Sauf une. Qui s’est rebellé. Prem’s n’était pas à la maison cette semaine mais à l’internat. Nous ne communiquons pas durant ces semaines loin de nous, sauf urgence vitale (j’ai plus de déo, je finis plus tôt etc…)
Nous n’avons donc pas parlé des « événements » ensemble avant son retour, ce soir.

Elle est rentrée alors que j’étais absente. Elle m’a, comme à chacun de ses retours, sauté au cou lorsque je suis revenue. Et je l’ai gentiment envoyée bouler. Parce que j’étais déjà toute entière tournée vers l’actualité. Le dénouement des prises d’otages. La fin de cette attente cauchemardesque.

Et elle qui voulait me raconter ses événements à elle, sa semaine, ses anecdotes, son plaisir d’être enfin à la maison. Je ne l’ai pas écoutée.

Mais plus tard, à table, j’ai posé des questions. J’ai voulu savoir. Pourquoi, comment. Mais toujours pas écouté. Je me suis indignée du peu de réactions dans son école.

Et elle s’est rebellée. A tempêté, a crié, a pleuré.

J’ai tout simplement oublié SA Liberté.

Ma fille m’a donné une leçon ce soir. Quand je pensais, par mes mots et mes actes de ces trois derniers jours, apprendre à mes enfants comment être un Homme Libre, un Citoyen solidaire et tolérant, j’ai tout simplement bafoué le premier de leurs Droits. La Liberté.

Oui, ma fille, tu es Libre. De ne pas comprendre. De ne pas être touchée plus que cela. Parce que ta génération est à ce point abreuvée d’informations morbides et glauques au possible que tu ne relèves même plus.

Oui, ma fille, tu es Libre. De ne pas vouloir « être Charlie ». De ne pas vouloir t’exprimer, de garder le silence.

Oui, ma fille, tu es Libre. Libre de préférer parler des dernières embrouilles entre camarades de classe, libre de savoir ce qu’on mange ce soir. Libre de rire, de blaguer.

Oui, ma fille, tu es Libre. Libre de me crier ton opposition. Libre d’hurler à mon visage que « ça » te soûle, que t’en as marre de n’entendre parler que de « ça », de ne voir que « ça » sur les chaînes info.

Libre tout simplement d’exprimer ce que tu penses, ou ne penses pas d’ailleurs, TOI. Avec tes convictions de jeune fille, ton inexpérience, ton innocence. Tu es libre et je l’avais oublié, moi qui pourtant, prône mes valeurs éducatives tolérantes et bienveillantes.
J’avais oublié et je te demande pardon.

J’ai compris que me lever pour défendre notre Liberté d’Expression, cela passe aussi par m’asseoir et écouter ma fille. Me taire et la laisser parler. D’elle. De futilités.
Ma Liberté s’arrête où commence celle des autres. Celle des mes enfants.

Oui, ils ont le Droit. De s’amuser comme des fous. De faire les zouaves sur le canapé et m’empêcher d’écouter BFM TV. De se disputer comme chiens et chats pour une couronne d’épiphanie. De râler parce qu’on ne regardera pas leur DVD ce soir.

Merci de me ramener à ma réalité.
Je vais recommencer à vivre. Pour vous mes enfants, qui êtes mon Passé, mon Présent et mon Avenir.
Je vais continuer à écrire sur vos enfantillages, sur vos rebellions, sur vos rires et vos émotions.

Vous êtes ma Liberté d’Expression.

Je vais retenir la Leçon.

#jesuischarlie

#jesuischarlie

Résolutions or not ?

réso

Bonnes ou mauvaises, il est l’heure des résolutions. Passage obligé de la nouvelle année, chacun va s’enquérir, entre les échanges de vœux mielleux et une boite de chocolats indigestes, de votre liste de bonnes résolutions.
Elles doivent être bonnes. Toujours.

Pour ne pas perturber l’atmosphère guillerette – pouët pouët – autour de la machine à café, vous allez devoir réciter une farandole de décisions admirables/motivées/enthousiastes que l’an nouveau vous aura soufflé entre deux coupes de champ’ et un toast trop gras.

Mais, et je l’ai déjà écrit l’année dernière, hors de question pour moi de me plier à cet exercice. Je ne suis pas de ce genre-là, je ne sais pas faire, n’en ai pas envie, bref cette pratique ne passera pas par moi, point.

Je vais plutôt me présenter mes vœux, me prédire le meilleur pour l’année à venir.

1er janvier

De l’amour

Celui tout doux, quand ils se blottissent au creux de moi. De l’amour fou, quand l’odeur de sa peau me rappelle nos vingts ans.

De l’amitié

Celle qui dure depuis si longtemps qu’on peut s’oublier un temps et se connaître tellement. Celle qui fait rire aux éclats, pleurer dans leurs bras.

De la bienveillance

Celle qui me m’accepte, me félicite. Celle que je leur porte quand d’autres les heurtent.

De la sérénité

Celle qui apaise mon cœur enfin calmé. Celle qui vient après la bataille.

De la santé

Celle qui me tient debout à longueur de journée. Celle qui leur insuffle cette énergie ingérable.

De l’argent

Celui qui nous met en sécurité. Celui qui gâte ceux que j’aime. Celui qui rassure mes nuits.

De la folie

Celle qui fait pétiller nos yeux. Celle qui fait trinquer nos verres. Celle qui balaie la banalité.

De la tolérance

Celle que je n’ai pas encore parfois, devant certaines paroles. Celle que je prône, toujours. Celle qui leur est innée et tellement belle.

De l’espérance

Celle qui me lève tous les matins. Celle qui chasse les nuages. Celle qui vibre dans leurs cœurs.

Permettez-moi de vous souhaiter du doux, du sucré,

du pétillant et de l’affolant, du merveilleux et du moelleux !

BONNE ANNÉE 2015 !!